Comment Barcelone veut créer un réseau de villes rebelles

La plateforme citoyenne, Barcelone en Commun, qui a gagné les élections municipales de la capitale catalane, vient de publier une version française de son guide : Comment remporter la ville en Commun. Un document qui permet de comprendre la stratégie qui lui a permis de remporter le suffrage des citoyens. Une véritable source d’inspiration. 

Barcelone en commun
Barcelone en commun

Le 24 mai 2015, contre toute attente, la plateforme citoyenne “Barcelone en Commun” gagnait les élections municipales de Barcelone et la militante du droit au logement, Ada Colau (1), devenait la première femme à être maire de la ville.  Au même moment, d’autres plateformes similaires furent catapultées à la tête de nombreuses villes du pays comme Saragosse, Madrid ou La Corogne.

Depuis ces élections, “Barcelone en Commun” a été submergée de messages de militants provenant de villes du monde entier, tous posant la même question: Comment avez-vous fait ? C’est pour cette raison que nous publions “Comment remporter la ville en Commun”. Le guide, élaboré par la Commission Internationale de la plateforme, cherche à expliquer aux militants du monde entier les origines, la philosophie et la stratégie du nouveau mouvement municipaliste espagnol.

Cette publication fait partie de la stratégie de “Barcelone en Commun” pour appuyer la construction d’un réseau de “villes rebelles” afin de transformer l’Europe depuis la base. La plateforme souhaite que “Comment gagner la ville en Commun” contribue à la conversion globale de la ville en un espace de droits et de démocratie et le municipalisme comme un outil de radicalisation démocratique.

“Nous savons qu’il existe de nombreuses initiatives soeurs qui cherchent à rompre l’actuel régime politique et économique depuis la base. Chaque ville devra trouver son propre chemin, que ce soit par la voie électorale ou non. Cependant, après la victoire des élections de Barcelone, c’est avec enthousiasme que nous publions cette guide de référence sur la philosophie et l’organisation de “Barcelone en Commun”, depuis notre lancement jusqu’à notre entrée au Conseil municipal. Nous espérons qu’il sera utile pour la construction de plateformes citoyennes  qui auront vocation à gagner les élections locales partout dans le monde.”

Partout, des militants s’inspirent du travail et du succès de “Barcelone en Commun”. Ils ont démontré que l’on peut faire de la politique d’une autre manière, en s’appuyant sur les mouvements sociaux qui impulsent le changement à la base. Ce guide sera une source d’information bienvenue pour comprendre comment les succès de “Barcelone en Commun” pourraient être adaptés aux efforts des militants, aux États-Unis comme ailleurs” Bob Master, Co-Président du Parti des Familles Travailleuses, New-York. (Working Families).

“Barcelone en Commun” a inspiré de nombreux échanges dans le débat politique #Decideacitta (Décide la ville) à Naples. Comment pouvons-nous aller au-delà des vieilles formes pour faire de la politique ? Comment pouvons nous repenser les formes et langage de la politique et gouverner depuis la base ? Ce guide servira a renforcer le municipalisme révolutionnaire dans le sud de l’Europe” Mauro Pinto, “Massa Critica”, Naples.

“Take Back the City” remercie cette guide opportune sur comment gagner la ville par “Barcelone en Commun”. BCommun et ses organisations soeurs en Espagne ont profondément inspiré toutes celles qui comme TBTC à Londres, voulons récupérer nos villes pour les gens simples” Glyn Rhys, Take Back the City, Londres.

Le guide est maintenant disponible en françaisanglais, espagnol.

Pour plus d’informations sur Barcelone en Commun, vous pouvez consulter leur site (en Espagnol) et les suivre sur Twitter.

(1) : Ada Colau, l’actuelle maire de Barcelone, est également la fondatrice de la Plateforme des victimes du crédit hypothécaire, dont l’histoire est racontée dans le film Afectados, en ce moment dans les salles.

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3 réactions sur cet article

  • 25 novembre 2016 at 16 h 36 min
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    Comment ont-ils fait? Aucun mystère. La mairie était depuis 4 ans sortie du pouvoir de l’alliance des socialistes et communistes depuis les premières elections en 1979. C’est ça la clé. Il fallait déloger coute que coute « la droite » (en fait le centre) qui venait de remplacer ceux au pouvoir depuis toujours. Pour récupérer une plateforme de pouvoir majeure (la principale après le gouvernement catalan), mais SURTOUT pour déloger urgemment un parti « nationaliste » (en fait indépendantiste plutot que nationaliste) de la capitale catalane.

    Un rassemblement c’est donc produit autour d’Ada Colau, car sa popularité et son populisme, sa jeunesse, sa condition de femme, son profil activiste, la convertissaient en l’unique candidate qui avait une chance de battre, et encore de justesse, le nouveau maire Xavier Trias (soumis en parallèle à une campagne d’intox criminelle par la police et les services secrets espagnols, une campagne infâme que Me. Colau n’a eu aucune honte d’alimenter en insistant qu’elle se proposait de chasser « la Mafia » de la mairie). Toutes ces accusations ont été prouvées fausses et M. Trias poursuit actuellement en justice le ministre espagnol en cause, de l’Intérieur, M. Fernandez Díaz (à l’époque).

    Du coup, non seulement les communistes ont voté pour Ada Colau en mai 2015… De très nombreux socialistes et meme des nationalistes espagnols de tout bord l’ont votée, en essayant de s’assurer qu’elle obtienne au moins quelques votes de plus que Xavier Trias, qui avait annoncé qu’il ne continuerait pas comme maire à moins d’obtenir le plus grand nombre de votes.

    Et Ada Colau l’a remporté de justesse comme la championne de ceux qui voulaient à tout prix chasser les indépendantistes de la mairie de la ville clé. Ceci dans un pays ou l’indépendantisme est majoritaire et majoritairement de GAUCHE (centre-gauche comme beaucoup le sont dans le parti de Trias, sociodémocrate, socialiste, et anticapitaliste communiste/anarchiste).

    Résultat: la maire de Barcelone continue à faire un discours populiste, à se balader par le monde et faire le tour de tous les médias au lieu de travailler sérieusement à la mairie, ou elle s’est alliée avec qui, pour gouverner? Avec les socialistes qui avaient toujours gouverné la ville de 1979 à 2011, et pratiqué la corruption. Le second d’Ada Colau aujourd’hui, Jaume Collboni, est un socialiste qui avait été surpris en achetant pour 1€ le vote d’immigrés paquistannais aux primaires du parti socialiste catalan à Barcelone, il n’y a pas longtemps. C’est à dire qu’Ada Colau (actrice de soap-opera professionellement, au fait) gouverne grâce à, et avec, ceux qui ont pratiqué la corruption à Barcelone pendant des décennies. La corruption qu’elle disait vouloir absolument chasser. Et elle s’est entourée, mis à part des socialistes, d’une série d’intellos amateurs qui ne s’arretent pas de dire et faire des conneries. Oh, c’est des gens souvent cool (mais pas toujours, du tout, du tout). Aux idées cool, aux bonnes intentions (pas toujours de nouveau). Ils sont assez jeunes et aiment encore épater les bourgeois.

    Ça vous va, comme explication du mystère? Et bien c’est la réalité. Désolé de vous briser un peu le charme de ma ville, qui n’est pas moins géniale pour autant.

    Le genre de mystère que beaucoup de barcelonnais aimerions percer c’est, par exemple, qui sont les 130 (!) « directifs » qui jouissent de contrats de travail spéciaux à l’entreprise municipale des transports en commun (TMB), qui touchent en moyenne 100.000€/an. On peut parier que dans cette entreprise et d’autres entreprises municipales, bien sur, la grande majorité de ces personnes sont des Friends&Family des socialistes et communistes qui ont toujours gouverné Barcelone. C’est ahurissant qu’il y ait autant de « directifs » dans une entreprise, qu’ils touchent ces salaires, qu’on ne sache pas ce qu’ils font vraiment, et qu’Ada Colau ne s’en débarasse pas. Voilà le « mystère », si vous tenez à croire au beau discours de Colau.

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    • 25 novembre 2016 at 22 h 12 min
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      Vous êtes malheureusement mal informé pour un habitant de Barcelone…
      Jaume Collboni, n’est pas « le second d’Ada Colau », le second de Barcelona en Comú est Gerardo Pisarello (http://ajuntament.barcelona.cat/ca/organitzacio-municipal/els-grups-politics-municipals/membres-bcomu), Collboni est socialiste (http://ajuntament.barcelona.cat/ca/organitzacio-municipal/els-grups-politics-municipals/membres-psc), rien a voir…

      Quelques infos récentes sur le travail de BcnComú:

      – Ils ont annoncé une amende de 315.000€ sur les banques qui possèdent des appartements vides
      – Les entreprises fournisseurs énergétiques qui coupent l’électricité, l’eau ou le gaz à des familles qui ne peuvent pas payer (en situation d’urgence sociale), devront également payer des pénalités
      – Airbnb et HomeAway devront payer une amende de 600.000€ pour offrir des appartements touristiques sans licence (pour essayer de régler le problème de massification touristique et le déplacement des habitants du centre de la ville )
      – Mesures structurelles contre la pollution par première fois approuvées par la mairie: 58 mesures pour une ville plus respirable et pour promouvoir un modèle de mobilité sain et durable
      – Un moment historique aujourd’hui: une position majoritaire en faveur de la re-municipalisation de l’eau potable.
      – Selon le code éthique de l’organisation, la quantité de 216.000€ des salaires excédentaires des membres de la mairie de BcnComú ira à un fonds social pour financer des initiatives de transformation social.

      … et c’est uniquement les décisions approuvées cette semaine.

      Pour suivre BcnComu sur Telegram: https://telegram.me/bcnencomu

      Mais il faut prendre en compte que ce processus de changement n’est pas possible sans mouvements sociaux forts et bien organisés derrière, et une société en transition. Telle est la clé pour les nouvelles plates-formes politiques-citoyens du changement.

      ¡Saludos desde Barcelona!

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  • Pingback: Rencontre municipaliste des Fearless Cities à Barcelone : vers un maillage international de « villes rebelles » ? | Entre les lignes entre les mots

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