Quand les postiers deviennent jardiniers

Jusqu’au élections présidentielles, le site Miroir 2017 met en valeur des initiatives citoyennes face aux vaines promesses de nos femmes et hommes politiques. Dans le cadre d’un partenariat avec Gazette Debout, nous publions certains de leurs articles. Aujourd’hui, focus sur la communauté Facteur Graine, des facteurs qui investissent le toit d’un centre de tri du courrier pour y installer un potager partagé.

Communauté facteur graines

Aménager un potager partagé sur le toit d’un centre de tri postal ? Voilà le pari de l’association Facteur Graine, qui souhaite faire pousser des fruits et légumes au cœur de la capitale, et ré-enchanter nos toitures. Lauréat des Parisculteurs, un appel à projets sur l’agriculture urbaine et la végétalisation de la ville, ils devraient planter leurs premières graines en avril de cette année.

Sophie, directrice d’un bureau de poste parisien est l’une des porteuses du projet, qui la passionne depuis des années. Elle participe déjà à l’association Veni Verdi  qui a créé un potager dans le XXe arrondissement. Elle insiste sur l’aspect participatif de la Communauté Facteur Graine. « Il y a plus de 500 salariés sur ce site. […] Nous voulons réunir les talents, un peu comme en permaculture, où il faut associer les plantes pour qu’elles s’épanouissent ».

L’association veut aussi créer du lien avec les habitants du quartier, organiser des ateliers pédagogiques, sensibiliser au compost ou encore mener des actions citoyennes. Au-delà de ce centre de tri situé boulevard de La Chapelle, Sophie et les autres membres du collectif rêvent d’essaimer sur d’autres toits, la Poste possédant des centaines de bâtiments dans toute la capitale.

« C’est une utopie poétique qui devient nécessaire. Il faut réapprendre à se nourrir, comprendre la richesse de la terre et la nécessité d’en prendre soin », poursuit-elle. Ensemble, ils viennent de lancer une campagne de crowdfunding sur Kisskissbankbank pour financer la montée de terre et débuter les premières plantations d’ici la seconde quinzaine d’avril.

Ils espèrent produire à partir de la seconde année 1 530 kg de fruits et légumes et 300 pots de 250 ml de miel par an. « Nous avons fait nos estimations avec un rendement de 2 kilos au mètre carré, ce qui est bien peu car en permaculture, on peut aller jusqu’à 10 à 15 kg du mètre carré »

La Poste voit leur initiative d’un bon œil, même si certaines appréhensions se font déjà sentir. « C’est normal d’avoir des appréhensions, on les rassure sur l’accès qui est bien sécurisé  ». 

Des citoyens-salariés qui agissent pour changer les choses sans rien attendre de leur hiérarchie : un comportement qui peut effrayer les grandes entreprises, habituées à des processus très hiérarchiques, lents et peu créatifs. En attendant, les soutiens se multiplient, tant au sein des salariés que des amis et connaissances. « Nous étions des messagers du courrier et nous devenons des messagers de la nature ! » s’exclame Sophie. Nul doute que cette belle initiative fera de nombreux émules à Paris et ailleurs.

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L.A


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