Syrie Debout menacée d’expulsion sur la place de la République

Il fait beau ce mercredi 6 juillet sur la place de la République et les Nuitdeboutistes préparent tranquillement les festivités pour célébrer les 100 jours d’occupation. Aux alentours de 21heures, un attroupement se forme autour du stand de Syrie Debout. Les policiers menacent d’expulser les militants syriens, annonçant une « décision de l’état major »  difficilement justifiable. Ils reviennent trois fois de suite, avec des exigences progressives : enlever le drapeau syrien, puis enlever les photos qui montrent des tortures etc. Ils assurent que Syrie Debout n’a pas déclaré sa présence ici. Plusieurs Nuitdeboutistes arrivent à leur rescousse, en affirmant que Syrie Debout est une commission de Nuit Debout et qu’elle a toute sa légitimité à République.

Le ton commence à monter. Une petite quarantaine de personnes entourent le stand de Syrie Debout, les bras en l’air, en signe de paix. « Non violence ils font partie de Nuit Debout », scande l’un d’entre eux. « Libérez la commission « , renchérit un autre. Mais les policiers persistent : Syrie Debout n’a pas sa place ici car elle n’a rien à voir avec la loi Travail… Il est vrai que le texte de la déclaration quotidienne faite à la Préfecture de Police est assez précis sur l’objet de notre présence sur la place.

« Monsieur le Préfet de Police de Paris,

Nous organisons une manifestation statique le mercredi 6 juillet 2016 entre 16h et 00h, place de la République, contre la Loi El Kohmri qui précarise encore davantage les plus précaires, et contre l’ensemble des lois régressives pour les acquis sociaux et les libertés fondamentales en voie d’être adoptées en cette période, et contre la reprise des expulsions locatives (…) »

Certes, Syrie Debout n’a pas grand chose à voir avec la précarisation du marché du travail en France. Elle est aussi éloignée des problématiques de la loi Travail que peuvent l’être les antispécistes, qui n’ont pourtant jamais été embêtés. De même que les écolos, toujours présents quelle que soit la météo, à qui les forces de l’ordre n’ont jamais fait subir d’interrogatoire sur les articles du projet de Myriam el Khomri. On a même croisé un week-end Iran Debout, passionné par son pays et bien loin de nos combats contre l’article 2. Sans parler de la cantine, de la sérénité, ou même de l’infirmerie. La liste des commissions qui ne sont pas directement liées à la Loi Travail est longue. Pourtant, jamais aucune d’entre elles n’a été menacée d’expulsion sous un tel prétexte. Alors pourquoi s’en prendre à la Syrie ? D’autant que certains d’entre eux étaient déjà venus se faire entendre sur la place en juin dernier (Lire notre précédent reportage)

« Ca devient grave, au nom de la loi martiale, ils veulent faire taire tout le monde, toute opposition à quoi que ce soit. Mais nous ne vivons pas encore dans un pays fasciste et nous ne partirons pas d’ici ». 

Finalement, grâce au soutien et à la persévérance des Nuitdeboutistes, les policiers ont capitulé et sont partis en laissant les Syriens tranquilles. Mais leur acharnement prouve que Nuit Debout et tous ses satellites restent encore très surveillés, comme le lait sur le feu…Le pouvoir demeure mal à l’aise face à cette occupation « inclusive » de la place de la République qu’il cherche par tous les moyens à mieux contrôler. Sans se formaliser de bafouer chaque jour un peu plus notre liberté d’expression.

GAZETTE DEBOUT

Merci à Sébastien pour la vidéo.

Crédits photos:

  • Syrie Debout menacée d’expulsion place de la République: Gazette Debout / DR

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