Reportage : Comment Nuit Debout lutte contre la publicité
REPORTAGE – Dans nos villes et nos campagnes, la publicité est une pollution visuelle, une pollution mentale qui gangrène la société et contre laquelle lutte la commission anti-pub de Nuit Debout.
Ses membres estiment qu’il n’y a pas de valeurs en matière de publicité, celle-ci utilise sans vergogne des clichés sexistes, matérialistes, ethnocentristes qui se répandent sans aucun contrôle dans les esprits de la population et de ses membres les plus influençables.

Il n’y a pas, ou peu, de réglementations en matière d’affichage publicitaires, aussi la retrouvons nous partout, sur les abris bus, dans le métro, sur les tables des bars, nos téléphones, nos sportifs et parfois même notre peau.
Il n’y a pas de contrôle sur le pouvoir des annonceurs qui, de fait, peuvent imposer leurs agendas aux médias qu’ils financent ou aux collectivités territoriales qui les accueillent.
Bref, la publicité est un outil, qui au même titre que l’argent, devient un fléau quand il est utilisé sans garde-fou ; elle est un symbole de la prégnance du libéralisme sur nos vies.

Quoi de plus normal alors de retrouver à Nuit Debout une commission anti-pub pour lutter contre ce monde qui a produit la loi travail et pour se réapproprier l’espace public, sur la place et sur les murs.
Certains jours, au coin nord-est de la place de la République, on peut apercevoir des affiches publicitaires, au sol, retirées du coffre de leurs abris bus, et taguées de slogans divers et variés. Les membres de la commission profitent des manifestations pour ouvrir les abris-bus sous le nez des CRS à qui on n’a pas encore donné l’ordre de protéger ses totems du libéralisme. Ils se sont aussi donnés pour mission de sensibiliser les visiteurs de Nuit Debout aux dangers de la publicité et aux actions de désobéissance civile permettant de la combattre.

Tous les mercredis à 19h, la commission tient une réunion d’information. Les samedis à 16h, elle propose aux citoyens de détourner eux-mêmes les fameuses affiches étalées sur le pavé de la place de la République. A intervalles réguliers, des ateliers « d’art activiste » sont organisés dans différents lieux publics – le dernier ayant eu lieu le 20 Mai à la Bibliothèque Associative de Malakoff (http://www.b-a-m.org/2016/05/cabaret-antipub/)
La commission, qui compte une vingtaine de membres permanents, est composée de militants du R.A.P. – Résistance à l’agression publicitaire – mais aussi de citoyens concernés ou simplement écoeurés de voir une femme à moitié nue leur vendre un yaourt.

La plupart ont déjà pris part aux campagnes d’arrachage dans le métro parisien ou ailleurs, certaines rassemblant plus de 500 personnes dont l’action coordonnée dans plusieurs stations de métro a donné du fil à retordre à la sécurité de la RATP. Quand les activistes se font arrêter, ils doivent s’acquitter d’une amende de 90euros et quand la répression se fait plus forte, tout le monde se cache derrière le nom de Robert Johnson, Robin des Bois anonyme ou fictif du mouvement anti-pub depuis plus de 10 ans. Mais les membres de la BAC, à qui les activistes ont le plus souvent à faire, ne sont pas insensibles à leurs revendications et s’ils insistent pour que les affiches soient replacées dans leurs abris-bus légitimes, ils ne s’offusquent pas si elles se retrouvent la tête en bas.

La publicité nous concerne tous car nous ne pouvons pratiquement pas lui échapper, alors il est normal que dans un mouvement de contestation globale, une commission s’y attaque et il devrait être normal que tous les citoyens la soutienne ou la rejoigne.
Le libéralisme a conquis tous les aspects de nos sociétés, y résister c’est l’attaquer sur tous les fronts, même ceux de 4 par 3.
SEBASTIEN NOVAC

Crédits photos:
- Anti-pub (1): Floryan R / DR
- Anti-pub (2): Floryan R / DR
- Anti-pub (3): Floryan R / DR
- Anti-pub (4): Floryan R / DR
- Anti-pub (5): Floryan R / DR
- Anti-pub (6): Floryan R / DR
- Contre la privatisation de l’espace public: Stephane Burlot / DR
Re-bonsoir; la pub n’est qu’une calamité, c’est un fléau qu’il faut éradiquer de tous nos paysages. La peste soit, des publicistes et de leurs commanditaires.. Ah, j’enrage de voir leurs annonces indécentes semer leur pollution dans les jeunes esprits, futurs moutons à tondre de demain.. Nous avons du boulot à abattre..
Bonnes initiatives, surtout quand elles ont de l’humour!
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