Revue de presse politique du 25 mai #86Mars

REVUE DE PRESSE. Depuis quelques jours, la quasi-totalité des raffineries sont bloquées dans la France entière, semant la panique chez les automobilistes. Alors que le gouvernement menace d’employer la force, la CGT ne veut rien lâcher et appelle à une grève générale. Gazette Debout revient sur la situation de la France à la veille du grand rassemblement.

Un gouvernement coincé

« Nous constatons, j’ai constaté au cours de ces quatre années, que la tragédie venait s’installer dans le récit […] Je m’y étais préparé, je savais qu’à tout moment le pire pouvait surgir, et il a surgi […] Aujourd’hui je suis dans l’Histoire ». Ces quelques phrases ont été prononcées ce mardi 24 mai par François Hollande dans l’émission « La Fabrique de l’Histoire » sur France Culture. Alors que les politiciens annoncent fièrement leur candidature à la présidentielle, l’heure est au bilan pour François Hollande. Le Président de la République ainsi que son bras droit, Manuel Valls n’ont plus le droit à l’erreur; à quelques mois des élections, revenir en arrière serait un échec.

Depuis plusieurs mois, la loi travail fait réagir la France entière, mais François Hollande et Manuel Valls comptent bien mettre en place ce projet jusqu’au bout. En visite en Israël, le Premier ministre a ainsi expliqué : « Il n’y aura pas de retrait du texte. Sinon dans ce pays, on ne peut plus réformer ». De son côté, la ministre du travail, Myriam El Kohmri a revendiqué à Nice, le bien-fondé de son projet. « Cette loi est juste et nécessaire, il faut que nous arrivons à nous adapter. Aujourd’hui, on est dans le processus parlementaire et je défendrai cette loi le 13 juin devant le Sénat ».

Fermer les yeux face à la révolte des Français a de lourdes conséquences sur la popularité des deux hommes politiques. Selon un sondage Odoxa, le Président de la République serait approuvé par 16% de la population, tandis que 83% estime qu’il n’a pas sa place au pouvoir. D’une même façon, 26% des personnes interrogées pensent que Manuel Valls est un « bon Premier ministre » contre 73%.

Action, réaction !

Mardi 24 mai, le gouvernement a envoyé un groupe de CRS débloquer la raffinerie de Fos-sur-Mer pour éviter une pénurie d’essence. Myriam El Kohmri, la ministre du travail, a soutenu son gouvernement lors d’une conférence de presse à Nice : « Il est légitime que le gouvernement débloque cette situation et nous continuerons à le faire. Il n’est pas question que l’économie de notre pays soit prise en otage à trois semaines de l’Euro 2016 ». Cette décision ne plaît pas à tout le monde, et encore moins à Philippe Martinez, le numéro 1 de la CGT, qui a dénoncé « un usage inacceptable de la violence » et un « déni de démocratie ». Sur le plateau de BFM TV, il a réaffirmé son action et critiqué l’attitude de Manuel Valls. « Le Premier ministre joue un jeu dangereux en essayant de diviser la CGT, d’opposer la CGT aux citoyens, et d’opposer la CGT aux salariés ».

Martinez

Quand les politiciens s’en mêlent

Les hommes politiques sont loin de soutenir l’attitude du gouvernement. Si la loi travail plaît, c’est l’inaction des grands dirigeants qui dérange. Sur le plateau d’iTélé, Christian Estrosi, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) s’est exprimé sur les nombreux blocages et sur l’attitude du syndicat. « Le gouvernement ne semble pas aujourd’hui être en capacité de faire respecter la loi. La CGT est devenue des groupuscules ultra-gauchistes et il n’est plus acceptable que le gouvernement continue de la considérer simplement comme un syndicat représentatif du monde du travail […] Ils sont hors la loi pour ceux qui bloquent les raffineries, et le gouvernement doit sous 24 h faire en sorte que dans notre pays, les raffineries soient libérées et qu’elles soient opérationnelles au plus tard sous 48 h ».

Nuit Debout au théâtre

Il y a quelques jours était présentée à Dijon, une nouvelle pièce de théâtre intitulée Ceux qui errent ne se trompent pas. Le synopsis est simple : après une soirée électorale, les résultats font état de 80% de votes blancs. Tout au long de la pièce, les personnages vont se questionner sur la société qui les entoure et débattre de la défiance vis-à-vis des politiques et du désir de réinventer de nouvelles formes de démocratie. Des thèmes qui rappellent l’ambition de Nuit Debout. Pourtant,  Maëlle Poésy et Kevin Keiss, les auteurs, ont écrit cette pièce bien avant l’état d’urgence, entre janvier et septembre 2015. Selon Le Figaro, qui revient en détail sur la mise en scène, la pièce de théâtre sera présentée lors du Festival d’Avignon du 6 au 10 juillet.

EMILIE POUR GAZETTE DEBOUT

Crédits photos:

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