#LesJoursHeureux : catalyseurs d’initiatives citoyennes

Après une marche de 700 km à travers la France, le collectif #LesJoursHeureux est arrivé le 5 novembre à Paris. Gazette Debout a suivi la dernière étape de leur périple et publiera tout au long de la semaine des articles sur les motivations de ses membres. Aujourd’hui, un entretien avec Martin Rieussec-Fournier, le porte-parole. 

Vous voulez « relier » les citoyens autour de la réactualisation du programme du CNR : de quelles guerres peut-on et doit-on parler en 2016 ? Contre quoi devons nous entrer en résistance ?

Martin Rieussec-Fournier : Il nous faut tout d’abord entrer en résistance contre certains aspects de nous-mêmes, contre notre destruction de la nature donc de l’humanité. La menace écologique est une des guerres actuelles. Mais nous devons aussi résister contre tout ce qui fait perdurer l’état de guerre à savoir l’indifférence et le sentiment d’impuissance qui s’est généralisé, ce devant la précarité de l’emploi ou une situation économique (mondiale) qui semble nous échapper. Mais comme le programme du CNR, #LesJoursHeureux veulent autant créer que résister. L’optimisme fait partie intégrante de notre démarche, de même qu’il a imprégné l’utopie devenue réalité du CNR, ce dans les temps les plus sombres. Les valeurs de ce programme notamment l’altruisme, la solidarité et le partage sont toujours d’actualité. Nous souhaitons que la confiance et l’enthousiasme au service d’une société du bien vivre l’emportent. Un film comme Merci patron ! a montré qu’avec intelligence et optimisme on peut retourner des situations que l’on pensait irréversibles.

 Racontez-nous les débuts du mouvement collectif inter-générationnel #LesJoursHeureux. Comment est née l’idée ? Comment se sont rencontrés ses fondateurs ?

Martin Rieussec-Fournier : Nous étions une douzaine réunis dans un petit coin des Alpes, dans une petite ferme au pied du Vercors, un week-end de décembre 2015, animés par la volonté que notre société s’oriente résolument vers le bien-être de toutes et tous. Nous sommes engagés depuis des années dans la vie associative. Le film de Gilles Perret « Les Jours Heureux » nous a inspiré.

Vous avez parcouru 700km, des Pyrénées à Paris. Pourquoi cette marche ?

Martin Rieussec-Fournier : Comme Gandhi en Inde ou Martin Luther-King l’ont éprouvé, il y a quelque chose de très fort dans la marche. Aller à la rencontre des citoyens s’est imposé à nous. Nous avons vécu des moments fabuleux ayant été accueillis par un vivant réseau de résistants d’aujourd’hui. Nous avons été très émus par cette solidarité et enthousiasmés par la découverte d’initiatives locales comme par exemple le village Emmaüs de Lescar-Pau, une recyclerie, des lieux dédiés à la mémoire des Résistants et des Déportés, un lieu culturel le Silo au milieu de la Beauce véritable carrefour fertile de rencontres citoyennes et artistiques, etc

De votre mouvement et du livre « Et nous vivrons des jours heureux » sont nées 9 mesures essentielles qui évolueront avec la consultation publique en cours puis seront présentées aux candidats aux élections législatives et présidentielle. Présentez-nous leur esprit.

Martin Rieussec-Fournier : Toutes contribuent à l’avènement d’une société du bien vivre et chacune est donc indispensable. Rénover la démocratie est pour nous aussi important que refonder l’école ou développer la bienveillance et l’altruisme. De même, vivre sans pétrole et sans énergie nucléaire va de pair avec une agriculture saine sans pesticides.

Un des aspects importants de votre travail est la reliance avec les autres collectifs citoyens. Pouvez-vous nous en citer quelques-uns et nous dire comment vous vous y prenez ?

Martin Rieussec-Fournier : Nous nous sommes créés pour être des catalyseurs de nombreuses initiatives déjà existantes. Il y a en tout une cinquantaine de formations auxquelles nous sommes liés, que ce soit Nuit Debout ou Attac, Colibris, le Collectif Roosevelt ou encore Alternatiba, l’Association des Paralysés de France, Générations Cobayes, le Mouvement Français pour un Revenu de Base, la Belle Démocratie, le Labo de l’ESS.  C’est à travers des actions très concrètes que les liens se tissent : écrire un ouvrage avec les 100 auteurs, construire la consultation, la marche des Pyrénées à Paris, préparer le l’interaction avec les candidats et les partis politiques en 2017, etc. Nos liens avec toutes ces organisations sont amenés à perdurer.

Plus particulièrement, quels liens voyez-vous entre #LesJoursHeureux et  Nuit Debout ?

Martin Rieussec-Fournier : Plusieurs membres de notre collectif dont Fanny Charasse et Yvan Richard étaient présents aux premières heures de Nuit Debout sur la place de la République. Nous vous avons naturellement rendu hommage dans le préambule de notre livre, texte que tous les fondateurs et tous les auteurs ont approuvé. Nous avons été très nombreux enthousiasmés par Nuit debout et cela a participé de notre volonté de faire vivre #LesJoursHeureux. Il y a d’ailleurs eu un slam de Fanny Charasse qui s’appelle “Nuits debout/Jours Heureux” Je fonde beaucoup d’espoirs dans la rencontre de nos deux mouvements.

Comment soutenir votre action aujourd’hui ?

Martin Rieussec-Fournier : En devenant bénévole par exemple via le formulaire disponible sur notre site internet. Mais aussi en se procurant le livre, en le faisant vivre et en contribuant sur la plateforme agir pour 2017. 

Entretien réalisé par Magalie.

Paroles des Jours Heureux. 

Contre quoi devons-nous résister aujourd’hui ?

  • Claude Alphandéry, résistant, porte-parole: Nous devons résister contre la menace écologique et contre l’oligarchie financière qui confisque le pouvoir.
  • Marion Buchheit, porte-parole : contre les forces de l’argent toutes puissantes qui nous empêchent d’agir sur nos vies, contre la finance sur laquelle les citoyens ont perdu tout contrôle, contre l’individualisme et pour le retour de la démocratie
  • Fanny Charrasse, porte-parole : contre une forme de dépolitisation de la société civile qui est désenchantée, contre les lobbies, contre une oligarchie déconnectée du peuple…
  • Yvan Richard, porte-parole : nous devons résister contre la montée du pessimisme et lutter pour une joie de vivre créative et citoyenne, contre la division et pour l’union, contre la compétition et pour la coopération, contre la « démocrature » et pour une « démocratie de fraternité ».

En savoir plus en quelques vidéos

 

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Crédits photos:

  • Les Jours Heureux: Les Jours Heureux DR

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