Débats et réflexions avec l’Université Debout lyonnaise

RESTONS DEBOUT – Ce vendredi 13 à Lyon, la place Guichard, hôtesse des Nuits Debout de la ville, faisait table rase. Non pas par peur de croiser un chat noir, ni en raison de la bruine qui régnait depuis plusieurs jours, mais plutôt parce que « l’annonce du 49.3 a un peu désorganisé les troupes » selon Thomas, nuitdeboutiste de la région. « On manque un peu de main d’œuvre en ce moment, et les événements de cette semaine ont amené plusieurs dizaines de fidèles aux agoras à partir en manifestation sauvage dans la ville » précise le jeune homme. Mais sur la place, un cercle d’irréductible résiste.

Université Debout donne la parole à qui veut la prendre, du mardi au samedi, et ce pour évoquer n’importe quel sujet, du plus classique au plus insolite. « Une fois, on a eu un speech sur Annah Arendt, et le lendemain un échange sur l’invention du clitoris » explique Noé, étudiant en linguistique et programmateur des débats. La semaine d’avant, l’organisation avait invité l’écrivain Alain Damasio à discuter science-fiction et politique, et proposé une journée spéciale sur le travail, avec six universitaires et un inspecteur du travail.

La programmation est très spontanée, comme ce vendredi où une association vient proposer un débat sur l’interculturalité. Après l’avoir rajouté sur son tableau à la craie, Noé explique que les échanges sont souvent planifiés au jour le jour, et que de plus en plus de gens souhaitent intervenir. « A la base, ça s’appelait Science Debout. Puis les deux personnes qui avaient créé le groupe ont dû le quitter. Aujourd’hui, on est sept ou huit pour gérer ce qui est devenu Université Debout Lyon » raconte l’étudiant. Et pas question pour eux d’aller investir les amphithéâtres des facs pour exporter leurs débats. Du moins pas pour l’instant. « On reste beaucoup trop attachés à l’idée d’espace public. Il faut continuer à faire vivre les places qu’occupe Nuit Debout ».

Noé explique aussi que des documents, des brochures et des livres, souvent en rapport avec les sujets abordés, sont mis à disposition de tous au kiosque de Nuit Debout Lyon. « On a une PirateBox qui nous permet de proposer près de 110 brochures différentes » confie-t-il en sortant de sa poche  un boîtier blanc. « Ça permet au gens de les lire chez eux et de revenir en discuter à Université Debout quelques jours plus tard. Ou même d’ajouter d’autres textes à notre collection ».

Une initiative qui apporte une vraie valeur ajoutée au débat. Et qui pourrait se révéler particulièrement utile en prévision de ce samedi 21, pour lequel un riche programme est planifié : « Changer la société, oui mais comment ? » en compagnie du Centre de Documentation et de Recherche sur les Alternatives Sociales (CEDRATS) et d’Alternatiba.

Antonin Deslandes – @AntoDeslandes