Témoignages : Retour sur les violences du 1er mai
TÉMOIGNAGES – La tradition veut que le 1er mai l’on s’offre un brin de muguet. Mais cette année, c’est une odeur bien moins printanière qui flottait dans les rues de Paris. Celle des bombes lacrymogènes lancées en masse pendant ces manifestations de la Fête du travail. Pour rendre compte des nombreuses violences, Gazette Debout a recueilli quatre témoignages de participant. Tim, un bénévole des premiers jours, a été choqué par la violence policière dans un cortège rempli de familles et de personnes âgées. « Camille » regrette le matraquage des pacifistes par les CRS. « Espérance » qui travaille à la commission Internationale, plaide pour une meilleure formation à l’occupation pacifique, histoire de faire face aux déluges de lacrymos. Enfin Clara nous livre le détail de la soirée heure par heure.
Cet article est un peu long, mais sa lecture est nécessaire à tous ceux qui veulent comprendre ce qui s’est passé ce 1er mai.
Tim
« Je suis arrivé à Bastille vers 14 h. Lorsque le cortège s’est mis en route, j’ai remonté tranquillement les différentes ‘délégations’, jusqu’à trouver mes compagnons de Nuit Debout, censés être en deuxième position. Ils sont très repérables, paradoxalement grâce à l’absence de marques d’appartenance partisanes : aucun ballon de syndicat, aucun drapeau de parti ou quoi que ce soit. Simplement des messages écrits sur des cartons pour la plupart. Je me greffe donc à eux, et essaie de repérer les ‘casseurs’, que j’avais trouvés bien nombreux jeudi dernier.
Soit ils étaient absents, soit très bien dissimulés, ou alors j’étais mal placé. Il y avait surtout des familles, des jeunes et moins jeunes, des gens à l’air assez tranquille. Très peu de personnes masquées. S’il y a eu les insultes usuelles lorsque la police nous dépassait, rien de bien méchant. Même lorsqu’ils ont fini par nous bloquer complètement le passage entre le boulevard Diderot et la rue de Chaligny, peu d’objets ont volé vers les CRS.
Au croisement de ces rues, le cortège s’est retrouvé coupé en trois aux alentours de 15 h 30. J’étais dans la section du milieu avec quelques centaines de personnes, très diverses socialement. Aucune envie d’en découdre.
Pourtant, les manifestants avaient toutes les raisons de s’énerver. Nous avons dû rester à l’arrêt un peu plus d’une heure, nassés, sans aucune possibilité de sortir ou d’entrer, sauf pour les blessés. Quelques minutes après nous avoir coupé le passage, la police s’est mise à envoyer les lacrymos. La situation s’est de suite tendue : nous étions un bon groupe à quelques centimètres du cordon de CRS, compressés par ceux derrière nous, et donc dans l’impossibilité de sortir de la zone enfumée. Je tiens encore à évoquer les nombreuses personnes assez âgées qui nous accompagnaient. Après cette première dose de gaz, deux journalistes espagnols ont dû être évacués, blessés : l’un par des éclats d’une quelconque grenade ou lacrymo, l’autre par un coup de matraque sur le crâne.
Malgré l’impatience et l’énervement, aucun débordement notable du côté des manifestants, seules quelques bouteilles isolées ont volé. La police a donc bien été obligée de nous laisser avancer, mais toujours en gardant le contrôle du cortège, en bloquant chaque rue, en nous stoppant sans réelle raison. La seule réponse à laquelle ils ont eu à faire face fut des chants, pas toujours élogieux certes, mais de circonstance.
Nous sommes arrivés à Nation bien en retard (18 h 30 je crois), évidemment le concert de Nekfeu était déjà terminé. Contrairement à jeudi, je n’ai noté aucune casse sur le trajet. Pas de vitrines brisées, pas d’autolib incendiées. Etait-ce dû à l’absence de casseurs ou à l’omniprésence policière ? Mystère…
Nation était entièrement quadrillée. Moins d’une heure après, une fois tous les syndicats rassemblés, ça a commencé à chauffer. De petits groupes de ‘manifestants’ font le tour de la place, s’arrêtant devant les cordons de police, leur lançant des projectiles puis se dispersant très rapidement. Les bleus ont répondu comme à l’accoutumée : toujours plus de gaz.
Je quitte Nation pour République aux alentours de 20 h. En arrivant sur place, je vois que Nuit Debout continue sa vie de manière complètement autonome : assemblée, commissions, discussions et chansons. La routine quoi. Plus pour très longtemps : une fois Nation complètement vidée, les CRS nous rejoignent en deux convois. On a notamment la chance d’apercevoir, pour la première fois je crois, un de ces énormes camions qui transportent les canons à eau. Quelques pierres plus tard, il disparaît pour se mettre à l’abri dans une rue proche. Le ton est donné : ils ne viennent pas pour plaisanter. On le remarquera peu après.
La place de la République était divisée en trois parties. Côté métro, il y avait les lieux d’expression et de réflexion : assemblée et commissions. Côté statue, ambiance plus détendue et musicale avec un concert. Et enfin, un peu en retrait entre les deux, au niveau de la rue du Faubourg du Temple, un côté un peu plus insurrectionnel, avec un cordon de CRS bouclant la rue, des manifestants leur faisant face. Je n’ai pas vu comment ça a commencé. Plusieurs personnes m’ont rapporté qu’un groupe a voulu s’en prendre au Go Sport, que les policiers sont intervenus, que des lacrymos ont été tirées, ce qui a dissous l’assemblée. Dans la foulée, le concert terminé, les artistes ont remballé. Beaucoup, parmi les personnes les plus calmes, nous ont quitté à ce moment-là.
On s’est donc retrouvés avec une seule activité restante sur la place : l’affrontement. Des bouteilles, des grilles, quelques pavés… Réponse à base de lacrymos. Cela a causé pas mal de divisions au sein de la Nuit Debout, toujours les mêmes, à propos de la violence et du pacifisme. Mais ce soir-là, le clivage a pris une autre forme : une chaîne humaine devant les CRS, pour faire bouclier face aux jets. Cela n’a pas forcément arrêté les plus violents, qui ont continué à canarder aux cris de ‘Collabos !’. Sur la place, plusieurs feux ont été lancés, notamment au niveau de la sortie principale du métro, où plusieurs poubelles et même un canapé ont flambé…
Les affrontements ont continué jusqu’aux alentours de 23 h, quand les policiers ont commencé à changer de stratégie. Au niveau du bar La Taverne, ils se sont mis en ligne prêts à charger. Ce qu’ils ont fait de manière assez modérée (la première fois en tout cas), sans flashballs ni quoi que ce soit. L’idée, je pense, était de nous presser de façon à nous faire sortir au compte-gouttes ; une fois dans les rues parallèles, nous étions séparés de la place et de nos compagnons par deux cordons de police : l’un nous tournant le dos, l’autre nous faisant face, et avançant pour nous disperser. Clairement, ils ont voulu faire partir le maximum de monde de manière relativement douce par rapport à jeudi.
Je tire, à titre personnel, plusieurs enseignements de cette journée de mobilisation. Je m’attendais à de la violence. Je m’attendais à ces affrontements. Mais je m’attendais à ce que cette violence vienne, dès le départ, des deux côtés. J’ai vite déchanté. Je ne vois pas ce que la stratégie des policiers pourrait cacher, si ce n’est la volonté de nous provoquer. De nous inciter à répliquer, à répondre à leurs hostilités. Il ne tient qu’à nous d’être plus intelligents. De montrer que nous ne sommes pas là pour frapper, mais pour discuter, et trouver des alternatives à un système qui nous broie tous, CRS comme manifestants. La chaîne humaine d’hier, ces courageux volontaires qui sont allés, sans équipement, sans casque ni bouclier, s’aligner devant les forces de l’ordre malgré les projectiles, a montré une voie plus qu’intéressante, qu’il serait bon de mettre en avant. »
Camille
« Tout a commencé à dégénérer place de la République vers 21 h à vue de nez. Il y a eu un mouvement de foule devant le magasin Go Sport car une voiture de flics était garée à cet endroit, entourée de policiers en civil. Des jeunes de cité et des blacks-blocs ont fait reculer les forces de l’ordre en les menaçant, puis s’en sont pris à la vitrine du Go Sport, sans trop de succès à part un trou ou deux. Les spectateurs n’étaient pas du tout d’accord avec le fait d’attaquer le magasin.
Dans le même temps, la bouche centrale du métro a été fermée et des CRS se sont postés juste derrière. Ils attendaient là tout équipé. Personne ne savait pourquoi, c’était très étrange. Évidemment, ils ont servi de cible à tout le monde : jets de détritus, de bouteilles, insultes, etc. A mon sens et en parlant autour de moi, c’était juste de la provocation gratuite pour exciter la foule. Il n’y avait aucune raison stratégique de rester derrière une grille à attendre.
`Vers 21 h 30, 22 h, alors que le concert était toujours en cours, il y a eu des jets de bouteilles vers les CRS rue Faubourg du Temple. Immédiatement, les trois sommations d’usage ont été lancées, ainsi que des lacrymos. D’ailleurs, on a tous noté que les sommations sont de plus en plus rapprochées depuis plusieurs semaines, à quelques secondes d’intervalle maintenant. Il y a eu des lacrymos jetées en plein milieu de la foule qui écoutait le concert. Celui-ci s’est fini vers 22 h 30.
À République, des pacifistes se sont alors postés devant les CRS en levant les mains pour certains, en dansant ou en étant assis par terre pour d’autres. Ça a stoppé quelques instants les jets de projectiles mais pas bien longtemps. Ce qui devait arriver arriva : les CRS ont chargé et matraqué à tour de bras, y compris les personnes pacifiques. Ils ont tenté une incursion sur la place mais ont vite fait demi-tour rue Faubourg du Temple.
Par la suite, les gens se sont tournés vers la bouche de métro centrale, toujours bloquée, et ont jeté encore plus de détritus auxquels ils ont mis le feu. Il était 23 h.
Quelques minutes après, une ligne de CRS a commencé à ratisser la place en venant du côté avenue de la République, forçant les personnes présentes à quitter la place de l’autre côté. Je suis parti à ce moment-là. »
« Espérance »
« J’ai rejoint la place de la République vers 20 h 30. Le concert rassemblait beaucoup de monde tandis que de l’autre côté de la place se tenait l’assemblée générale. Vers 20 h 30, certains ont cassé la vitrine du magasin Go Sport. Malgré tout, nous avons voulu poursuivre l’AG et sommes restés assis comme si de rien n’était. Mais nous avons été rapidement gazés et encerclés par les CRS. Plusieurs personnes ont commencé à enlever les pavés de la place et faire un feu en plein milieu.
Face à un gazage massif de la part des CRS, tous les gens qui n’étaient pas équipés pour faire face ont dû reculer, quitter le centre de la place. C’est la première fois que je vois un tel usage de la force en début de soirée. Car d’habitude, quand les CRS lancent des lacrymos, il est beaucoup plus tard et je suis déjà rentrée chez moi.
Nous avons été pris dans une vaste nasse qui ne faisait pas de distinction. Même des passants, des journalistes et des gens qui mangeaient au McDo se sont faits attraper. Nous avons été repoussés vers l’extérieur de la place.
Cet usage de la violence par les CRS va forcer les gens à se radicaliser. Personnellement, je vais désormais venir équipée pour me protéger contre les gaz. Car il faut qu’on résiste mais surtout, qu’on soit mieux préparés. Il faudrait organiser des formations pour apprendre à ne pas céder à la panique, à s’asseoir tranquillement sur le sol et à attendre. Une véritable occupation pacifique qui serait très compliquée à déloger sans violence physique sur nous.
Clara
(Edition du 3 mai 2016 à 16h par Clara elle-même. Il n’y a que des ajouts de forme.)
En ce premier dimanche de mai, il faisait beau, il faisait chaud. Avant le départ de la manif, je suis passée par Bastille prendre la température du cortège, me faire une idée de l’ambiance, puis j’ai rejoint République à pieds. Les cars des forces de l’ordre et le marché bloquait le boulevard Richard Lenoir, alors j’ai rejoint tranquillement le boulevard des Filles du Calvaire. Nekfeu a annoncé son concert hier sur les réseaux sociaux et en deux heures son post avait déjà 6000 likes. La Sérénité a prévenu qu’elles auraient surement besoin de bonnes volontés….
16 h : J’arrive sur la place. Les premiers spectateurs attendant le concert s’agglutinent déjà près de la statue. Les membres de la Sérénité délimitent un espace qui permettra au camion-scène de se garer et d’accueillir les artistes.
17 h : La foule se presse déjà contre les barrières sur la partie Est de la place. Le camion est dans la manifestation et devrait arriver 30 minutes plus tard. Beaucoup de jeunes ne savent même pas ce qu’est NuitDebout.
18 h : Première partie du concert, je suis postée près des groupes électrogènes pour empêcher les gens d’approcher de trop près du camion. Il fait chaud, il y a une vingtaine de personnes sur la statue et des nuages ponctuels de fumée à l’odeur d’herbe au dessus de la foule.
18 h 30 : Début du concert de Nekfeu, qui va durer une heure. Une heure pendant laquelle les membres de la Sérénité, appuyés par d’autres commissions, vont assurer la sécurité des spectateurs, ou du chanteur (notamment quand il décide de se jeter dans la foule). C’est épuisant, et les plus aguerris craignent l’accident grave, mais à part quelques frayeurs, une demi-douzaine d’évanouissement (peut-être pour approcher la star ?) et quelques smartphones piétinés, il ne s’est rien passé de grave.
19 h 30 : Après un appel à manifestation sauvage devant l’Élysée, le groupe prend la direction de l’avenue de la République, suivi par une bonne partie des spectateurs, qui se dispersent une fois que Nekfeu aura fait quelques tours de carrefour sur une moto.
Quelques minutes plus tard, un peu avant 20h, la sortie 1 du métro République est fermée. Les personnes qui tentent de repousser les forces de l’ordre se font gazer.
20 h : arrivée d’un cortège de black-blocs ou milis ou antifas ou enragés place de la République. Une centaine en provenance de Nation par le boulevard Voltaire qui cherchent la LDJ (Ligue de Défense Juive, présente plus tôt dans l’après-midi d’après un membre de la Sérénité) et shootant dans deux poubelles qu’ils laissent au milieu du carrefour. Ils se mêlent à la foule, suivis à quelques centaines de mètres de cars de CRS. À partir de ce moment, les CRS et gendarmes se sont mis en position autour de la place, filtrant l’entrée et la sortie des manifestants.
Au même moment, les modérateurs annoncent le début de l’AG et demandent à ce que tout le monde s’assoit dans le calme pour une soirée débat sur la démocratie dans l’entreprise, l’autoentrepreneuriat, l’autogestion.
30 minutes plus tard, un camion canon à eau arrive place de la République, par le boulevard Voltaire, jusqu’au carrefour. Les enragés se rassemblent sur l’esplanade derrière l’AG, balancent des canettes et hurlent des slogans ; le camion fait rapidement demi-tour et va stationner près des cars de CRS, 200 m plus loin sur le boulevard Voltaire. Les enragés crient victoire, se déplacent vers le centre de la place. Ils commencent à balancer des déchets sur les grilles de la station 1 du métro, des membres des forces de l’ordre étant stationnés derrière.
Les volontaires du stand accueil, situé derrière le métro, témoignent d’une ambiance électrique causée par quelques provocateurs violents. Progressivement, ils prennent la décision de remballer leur stand vers 21 h parce qu’ils ne font plus qu’empêcher les gens d’approcher de la balustrade. Les envois de projectiles sur les forces de l’ordre postées derrière les grilles se font plus fréquents. Un manifestant antispécisme se saisit d’un mégaphone pour demander la dispersion de l’attroupement qu’il juge inutile. L’utilisation du mot « casseurs » fait qu’il est pris à partie et devient la cible de projectiles. La Sérénité intervient.
21 h 10 : mouvement de foule, formation spontanée d’un cordon entre enragés et CRS stationnés rue du Faubourg du Temple. Des manifestants s’assoient devant les forces de l’ordre pour empêcher une charge. Des bouteilles en verre volent, atterrissent près des passants et des manifestants. Les lanceurs de bouteilles se font huer par certains, acclamés par d’autres. Les membres de la Sérénité participant au cordon « tampon » se font traiter de « collaborateurs ». J’entends « Les traîtres n’ont pas droit à la parole sale pute », ou encore « Vous protégez des assassins ! ».
Les flics reculent rue du Faubourg du Temple. Environ 20 minutes d’apaisement.
21 h 40 : au cri de « Les flics ! Les flics ! », des petits groupes courent puis s’attroupent devant le magasin Go Sport, une voiture de la police s’étant garé devant l’hôtel Crown Plaza ; une équipe de la Sérénité se fait huer par les enragés au cri de « Collabos ! Collabos ! ».
Trois minutes plus tard, au cri de « Les maillots ! Les maillots ! », dix connards commencent à défoncer la vitrine du Go Sport, en utilisant une masse de fortune (?). Ils se font huer par des manifestants, tandis que d’autres les applaudissent et les encouragent. Avant qu’ils ne pètent la vitrine, des grenades lacrymogènes tirées depuis le bout de la rue du Faubourg du Temple dispersent la foule. Rue du Faubourg du Temple, une ligne de CRS avance, presque jusqu’à la chaussée. Déplacement de foule, les enragés leur font face sur les marches de la place. Des manifestants s’interposent de nouveau entre les CRS et les enragés et se font traiter de traîtres. La Sérénité tente de calmer les choses, notamment en encourageant les participants au cordon à se positionner à la fois face aux enragés et face aux flics… À ce moment-là, il est 21 h 50. Des grenades lacrymogènes et de dispersion vont être lancées.
À partir de là, les enragés reculent sur la place, se rapprochent de l’AG qui se tient encore malgré les premiers gaz. Certains font un feu de cagettes, repoussent violemment les personnes souhaitant l’éteindre.
Début de mêlée quand des enragés sont pris à partie par des nuitdebouts pacifistes mais peu sereins. Les empoignades sont séparées mais la tension est réelle.
De nouveau des grenades lacrymos, l‘AG se termine à 22 h 15 avec un appel à dispersion.
Chaîne humaine de la Sérénité et autres participants de Nuit Debout autour du dernier pôle logistique Radio Debout et TV Debout, le temps que le camion arrive pour tout ranger. Obtention d’un délai avant charge des forces de l’ordre.
A 22 h 25 le camion arrive : chaîne humaine pour le charger. Je quitte la place environ 10 minutes plus tard, et plusieurs petits groupes d’habitués de la place de la République se regroupent dans un bar.
23 h 40 : On a vu passer deux ou trois colonnes de flics avenue de la République, et deux camions de pompier. Des amis street medics sont pris dans une nasse et sont repoussés avec une centaine de personnes vers le boulevard Magenta. On décide de se déplacer sur la place puis de suivre la nasse sur le boulevard Magenta, pour prendre des news des street-medics et des copains.
Les CRS vont s’arrêter à Jacques-Bon sergent, et disperser la foule par le métro. Pour nous qui sommes en dehors de la nasse, il n’y a rien à faire, à part attendre ailleurs.
Gazette Debout.
Crédits photos:
- Manif 1 mai (02): Arnaud Contreras
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- Manif 1er mai: Francis Azevedo
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Ce que j’ai vu également Dimanche ce sont une centaine d’excités accompagnés par des CRS bien complaisants jusqu’à la Place de la République. Là alors que l’AG débattait tranquillement de la solidarité avec les migrants, ils ont traversé la place jusqu’à la station de métro dans laquelle quelques policiers en uniforme assuraient la sécurité en demandant l’ouverture des sacs. Ils hurlaient des slogans « anti-flics » et se « foutaient de la gueule » de ceux qui assis sur les pavés « refont le monde » . Agglutinés autour de la bouche de métro ils ont commencé à harceler les 4 ou 5 CRS qui pour éviter tout incident avaient fermé les grilles, en les traitant comme des animaux au zoo.
Ensuite il y eut deux mouvements de bande l’un pour aller au delà de la « scène centrale de l’AG », où se fait la modération, crier sur les camions de CRS qui arrivaient, et l’autre en direction de GO Sport jusqu’à ce qu’enfin les affrontements commencent et fassent de vraies victimes.
Alors qu’on nous explique que la tactique de la nasse permettrait d’entourer des groupes plus ou moins importants de personnes violentes en évitant de faire des victimes, ceux qui comme moi virent arriver sur la Place cette bande tranquillement accompagnée par ceux-là même qu’ils conspuaient doivent comme moi s’étonner du fait que les CRS installés dans les rues adjacentes n’ont rien fait pour barrer la voie de cette place à ces personnes que Nuit Debout n’intéresse que dans la mesure où ils peuvent tenter d’occuper leur soirée en cassant du passant ordinaire ou du flic…(avec une prédilection pour les passants ordinaires).
Nous ne devons avoir aucune complaisance pour ces individus qui ne peuvent noyer dans un verbiage anti boloré anti banque anti flic leur bas instincts! Ils discréditent l’ensemble des échanges populaires que permet Nuit Debout et n’ont aucun respect pour notre travail d’intelligence collective. Par ailleurs ils organisent conjointement avec les forces de police la répression contre les vrais manifestants, et ainsi permettent, non seulement, aux média de réduire Nuit Debout à un lieu de violence où on casse des vitrines mais aussi très concrètement à la police de faire des victimes parmi ceux qui manifestent paisiblement, car eux ne sont comme par hasard que très rarement inquiétés.