Debout Education populaire fait sa foire (suite)

La bonne humeur est de mise en ce dimanche matin, le plaisir de se retrouver toujours intact pour la deuxième journée de la foire des éducations populaires. On s’amuse des coups de soleil que certains.es ont pris la veille. Il fait déjà bien chaud, on prend son temps, le petit déjeuner s’organise avec la présence d’un gâteau, nous l’avions un peu oublié mais c’est aussi le premier anniversaire d’éduc’ pop. La place est calme, trop à notre goût pour commencer notre atelier participatif « quelle société veut-on ? ». En attendant, on met un peu de musique, certains.es s’assoient à l’ombre car le soleil chauffe déjà énormément, tandis que d’autres installent la logistique de l’après midi.

Ce sera donc à l’heure du déjeuner que nous commencerons notre atelier avec comme thème le commerce international. Comme souvent, le micro fait venir du monde, un groupe se constitue autour de nous et des bons échanges très instructifs s’engagent. L’accueil toujours ouvert commence à recevoir plus de curieux, les intervenants prévus dans l’après midi commencent à arriver.

A la gauche de la sortie de métro, « under construction » affiche des banderoles dont une signalant que « la vie est un terrain de jeux » et installe un jeu de mikado géant sur la place, devant les regards mi médusés mi amusés des passants. Justement pour commencer, les trois représentants du collectif font un premier tour pour expliquer les règles et nous montrer comment ça ce joue. Le but étant de tirer un gage dans une enveloppe, par exemple fermée un œil, juste avant qu’un binôme ne saisisse en même temps et aux extrémités un bâton. Sur ce bâton, si la saisie est bien faite, est mis un bout de papier avec un mot. Une fois le mot lu, un échange se fait autour de ce mot. Nous sommes bien donc en présence d’une nouvelle forme d’éducation populaire. Par contre, la place de la République est timide, il aura fallu un appel au mégaphone, en plus d’aller chercher les gens, pour que « la mayonnaise prenne ».

Rcaze vient nous parler du hasard en politique pour une intervention très intéressante. Je n’ai pas le temps de souffler que je me dirige de l’autre côté de la statue pour aller voir résonnance qui prépare sa « controverse » avec pour question : l’éducation populaire est-elle politique ? Un cercle est formé avec une ficelle par terre, au milieu de deux chaises avec sur l’une des bouts de tissu bleu et sur l’autre rouge. Après une brève présentation, les joutes verbales entre les bleus et les rouges peuvent commencer un peu comme une battle de rap. Les deux groupes s’opposent, certains changent de camp en fonction des arguments donnés. L’animation très vivante que l’atelier procure fait venir des curieux qui s’arrêtent un instant ou viennent carrément participer. Nous n’allons pas avoir de réponse à la fameuse question, le but n’étant pas là car chacun au final à raison. L’exercice, pouvant être périlleux en milieu ouvert, est un beau succès. Les gens restent échanger avec les intervenants afin de partager leurs impressions.

La suite du programme sera du théâtre avec Benjamin Bayet qui nous propose un monologue tiré du texte « le dehors de toute chose ». Je n’ai assisté qu’à la toute fin, mais la prestation est intense, le comédien, en nage et pieds nus, semble habité. Ce n’est pas évident dans le brouhaha de la place et au milieu d’un concert de musique, d’une assemblée de soutien envers la Guyane. Après avoir repris des forces, un riche échange entre le comédien et le public commence sur le « dehors » et le « dedans ». Le temps passe a une vitesse incroyable, il est déjà l’heure de faire notre assemblé afin de clôturer ce superbe week-end.

La fatigue se fait tout d’un coup sentir, la pression se relâche, on pousse des « oufs » de soulagement en faisant appel à nos dernières forces. L’équipe finira en roue libre par une assemblée riche en émotions entre les bons souvenirs, les anecdotes, des interrogations. Ce qui devait être un bilan de la foire sera plus une sorte de grosse déclaration d’amour à éduc’ pop. On finira dans un grand foutraque spontané, une spontanéité que nous avons retrouvée tout au long de ce week-end. Nous en avons profité pour remercier les membres de l’équipe, pour vous remercier, remercier nos intervenants extérieurs. Enfin nous avons « kiffé » avec vous encore quelques instants sur cette place car on savait qu’allaient suivre quinze jours de vacances. Je pense que ces deux jours à taille humaine ont été une réussite, en tout cas chacun de l’équipe à beaucoup donné de sa personne. Je ne vous cache pas qu’au moment de se dire au revoir, les yeux étaient humides. A ce moment nous avons sentit qu’une page se tournait, qu’un nouveau chapitre allait s’ouvrir avec de nouveaux projets que nous avons hâte de partager avec vous. On vous a déjà remercié, on ne sait pas quoi trop vous dire d’autre, alors encore merci et rendez-vous le week-end du 30 avril pour le retour de debout éducation populaire sur la place de la République.

Sylvain


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