La démocratie n’est pas un rendez-vous

Plus que 4 jours pour participer à la campagne de financement participatif de Datagueule afin de soutenir un projet documentaire citoyen : une immersion dans les limites et les alternatives de notre chère démocratie.

Pour celles et ceux qui connaissent déjà l’histoire, rendez-vous directement sur la page de Kisskissbankbank. Pour les autres, explications ci-dessous.

Bientôt 3 ans d’existence, 71 épisodes, 376 minutes de vidéos remplies de chiffres, de dessins et parfois de blagues, mais aussi 300.000 abonnés sur YouTube, des centaines de commentaires à la suite de chaque épisode et des discussions passionnantes autour des mécanismes parfois grippés qui font tourner notre monde : bienvenue dans Datagueule.

 

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On nous a parfois reprochés d’être démoralisants, plombants, pessimistes. Et pourtant… Si l’on aime ouvrir le capot et examiner le moteur de nos sociétés, c’est justement pour essayer de réfléchir à comment le faire tourner autrement. Quelles pièces changer ? Quels rouages huiler ? Quelles nouvelles transmissions inventer ? Un peu lourde la métaphore automobile ? C’est pas faux. Alors, allons-y franco : depuis quelques mois, il y a un sujet que l’on aimerait examiner sous toutes les coutures : la démocratie. Et on voudrait le faire avec vous.Titre-2-1490003131

Au fil des années et des campagnes, nous avons pris l’habitude de réduire la démocratie à des rendez-vous électoraux. Comme si ce n’était qu’une histoire de bulletin dans l’urne. En dehors de ces échéances surmédiatisées et surpersonnalisées, la question démocratique semble disparaître. Elle est diluée dans nos quotidiens surchargés, la responsabilité des élus face aux électeurs semble nulle et les enjeux s’estompent. Ainsi, nous ne serions citoyens et citoyennes que dans l’isoloir ? Tiens donc.

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Conséquence logique : avec une démocratie qui avance par à-coups, notre société frôle l’infarctus. Seules les questions de court-terme sont assumées par les politiques, celles qui permettront d’atteindre l’horizon – jamais bien loin – de la prochaine élection. Prenons la question écologique par exemple : un sujet qui risque de courir sur plusieurs générations d’électeurs et d’électrices ? Inutile. Voyons, il faut être pragmatique : les enjeux portés par les politiques doivent être rentables en terme de voix pour le prochain scrutin. La jolie mécanique.

Sauf que, si l’on y regarde bien, la démocratie n’est pas qu’un calendrier électoral, pas plus qu’un empilement d’institutions avec lesquelles nous – citoyens et citoyennes – serions régulièrement en contact. Définitivement, la démocratie n’est pas un rendez-vous, c’est bien plus que cela.

 

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C’est un choix de société, un mode de gouvernance où chacune et chacun devraient pouvoir suivre le travail de nos représentants, où chaque jour nous devrions pouvoir trouver le temps de penser la société dans laquelle nous vivons, collectivement. La démocratie, c’est un ensemble de valeurs d’égalité d’accès à la parole publique, de respect des besoins des citoyens qui la composent et de transparence des modalités de décision. Et vous savez quoi ? Des outils existent pour faire vivre cette démocratie là.

Voilà pourquoi ce sujet nous tient tant à cœur. Parce qu’il est au centre de ce que nous vivons chaque jour, de ce qui nous relie. Parce que la crise démocratique que nous traversons ne vient pas de nulle part, pas plus qu’elle n’est une fatalité. Avec ce projet documentaire, nous voulons tenter de comprendre, avec vous, comment nous en sommes arrivés là et imaginer comment nous pourrions faire autrement.Titre-3-1490003706

Datagueule a déjà connu plusieurs formats. D’abord un format court (3 à 4 minutes) puis un second plus long (10 à 12 minutes). En changeant de minutage, nous avons aussi changé le type de sujets abordés. Si nous avons décidé de passer de quatre à douze minutes par épisode et d’y intégrer une interview, c’est d’abord parce que les sujets que nous souhaitions aborder étaient plus complexes, plus transversaux. La forme devait suivre le fond.Mais c’est aussi parce que, suite à de nombreux retours de la communauté, nous voulions dépasser le simple constat chiffré pour tenter d’ouvrir d’autres horizons de réflexion.

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Aujourd’hui, la logique est la même : le fond appelle une nouvelle forme. Il est compliqué de questionner les limites de nos systèmes démocratiques en trois ou quatre minutes. Le faire sur douze minutes nous laisserait un peu plus de latitude mais pas suffisamment pour rendre compte des blocages réels et des alternatives existantes. Par contre, en 90 minutes, cela devient possible.

« Oui mais sur Internet, les formats court, c’est bien », objecteront certains ou certaines. Alors, oui mais non 😉

D’une part, ce que nous souhaitons construire ici avec vous, n’est pas qu’un film de 90 minutes. C’est un projet documentaire plus large qui comprendra notamment ce film mais aussi des vidéos plus courtes – motion design de 3 ou 4 minutes sur un angle précis, interviews augmentées, reportages augmentés – qui seront diffusés en parallèle de la fabrication du film.

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Ensuite, contrairement à ce que l’on entend souvent, les formats longs peuvent aussi susciter de l’intérêt sur le web. Nous en avons fait l’expérience avec « 2 degrés avant la fin du monde ». Avec près de 635.000 vues, ce documentaire de 82 minutes consacré à la question climatique est la troisième vidéo la plus vue de la chaine Datagueule et elle semble ouvrir la porte à de nombreuses réflexions puisqu’elle cumule plus de 1600 commentaires.

Voilà pourquoi cela nous semble juste de traiter cette question – l’état de notre démocratie et ce que l’on pourrait en faire – avec ce format. Sa durée nous permettra d’assumer la complexité du sujet tout en restant pédagogiques et la diversité des objets que nous produirons permettra différentes approches.

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En attendant de partager avec vous le conducteur complet du film et des éléments complémentaires, voici un premier coup d’oeil sur l’organisation que nous envisageons.

« La démocratie n’est pas un rendez-vous » sera composé de 26 séquences réparties en 6 écritures distinctes

– des motion design courts, le format d’origine de Datagueule

– des commentaires live de citoyennes et de citoyens obtenus grâce à des projections happening sur des places publiques.

 

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– des reportages en caméra subjective. Au plus près du réel, sur le terrain, à hauteur d’homme et du point de vue du citoyen.

– des interviews augmentées. Entretiens avec des chercheuses et chercheurs (sociologues, philosophes, politologues, entre autres) enrichis de motion design et de data-visualisation intégrés aux cadres de l’interview.

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– des reportages augmentés offrant une vision macro sur un angle du sujet conjuguant des images réelles, des éléments de motion design et de la data-visualisation intégrés aux images réelles.

 

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– des sketchs en rupture de ton comme nous l’avions fait avec avec Mr Poulpe dans « 2 degrés avant la fin du monde » . Parce que le rire aide à digérer 😉

 

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Choisir le financement participatif sur ce projet, c’est choisir la liberté d’une diffusion numérique ouverte en Creative Commons sur YouTube. En devenant nos partenaires principaux sur ce projet, vous nous donnez la possibilité de ne pas être dépendants d’une diffusion sur une chaine de télévision nationale.

Historiquement, Datagueule est financé par France Télévision Nouvelles Écritures, dont les deux canaux de diffusion sont la plateforme IRL et YouTube. Nous avons pu financer « 2 degrés avant la fin du monde », notre premier documentaire long format, parce que la chaine France 4 s’était engagée à le diffuser, ce qui nous avait donné accès à des financements supplémentaires.

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Pour « La démocratie n’est pas un rendez-vous », nous voulons construire un projet citoyen jusque dans sa diffusion. Un objet qui soit accessible au plus grand nombre sans aucune restriction. France Télévision Nouvelles Écritures continue de nous soutenir dans cette démarche mais nous souhaitons aller plus loin en ouvrant la majeure partie de notre budget à un financement participatif. C’est cette étape essentielle qui va nous permettre de fabriquer un objet documentaire aussi complet que possible sur un sujet tel que la démocratie. Et nous voulons le faire avec vous !

Car cette campagne de financement participatif n’est pas qu’une histoire d’argent. Sans ce budget, nous ne pourrons pas faire ce projet, bien sûr, mais le lien que nous souhaitons tisser avec vous grâce à cette démarche va bien au-delà. Ce n’est que le début d’une aventure plus vaste, une première brique dans la fabrication de ce projet documentaire à laquelle nous souhaitons associer le plus grand nombre de citoyens et de citoyennes. Après tout, sur un tel sujet – la démocratie ! – comment imaginer ce projet autrement ?

Choisir le financement participatif, c’est assumer d’ouvrir notre capot et partager encore plus directement avec vous tous les questionnements possibles autour de cette thématique. Et, qui sait, si l’expérience est réussie, peut-être pourrons-nous la reproduire sur d’autres sujets. Nous avons déjà en tête quelques idées qui pourraient mériter que l’on s’y arrête 😉

Pour les aider, c’est par ici !

Crédits photos:

  • data: Datagueule

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