Debout Educ’Pop : en dehors de la place de la République

Gazette Debout continue sa série spéciale Education populaire, avec aujourd’hui, ses membres nous parlent des différents projets et conférences auxquels ils ont participé, loin de la place de la République. 

Notre limite se situe dans l’espace lui-même, à savoir celui que nous avons été amenés à créer ; nous nous sommes plusieurs fois posé la question de nous déplacer hors du centre de Paris, vers les périphéries ; mais chaque fois la crainte d’imposer notre présence comme « éducatrice » nous a arrêtés. Sur une autre place, ne serait-il pas mieux que ce soient les personnes qui la vivent qui s’y arrêtent pour porter une pratique similaire, que ce soit chaque fois de l’interne que le potentiel d’enrichissement se fasse jour ?

Cette question est importante pour nous car notre projet nous plaît et nous avons envie de le proposer à un maximum de personnes. Le problème est que, lorsque nous allons ailleurs, nous ne sommes plus sur la place de la République : comment faire donc pour étendre notre champ d’action ? Nous avons décidé de nous permettre d’être absents de temps en temps ou de nous diviser pour être présents à d’autres endroits.

Notre première expérience a été la participation le 10 juin à une journée d’études « paroles partagées » (projet porté par la Confédération nationale des foyers ruraux, la Fédération française des maisons des jeunes et de la culture et la Fédération des centres sociaux de France) consacrée à la question « Comment partager la parole pour agir collectivement ? », où après avoir participé à différents ateliers sur la question, nous avons présenté aux participants présents notre action sur la place.

Debout Education Populaire
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Ensuite nous avons été en juillet à une université d’été dans Paris pour discuter « Des nouvelles figures du social » mais l’intervenant n’est pas venu et il y avait très peu de monde pour participer. Nous avons donc été dans un autre atelier qui portait sur l’utopie et cela tombait bien car nous avions tout à fait notre place dans ce débat. Ce qui a été frappant pour nous c’est de voir à quel point notre vision des choses est différente lorsque nous réalisons des actions sur le terrain et lorsque nous réfléchissons en étant à l’extérieur du terrain. Ces deux premières sorties de la place ont été positives mais ce n’était que le début. Au final on s’est rendu compte que ce n’est pas forcément nous qui devions aller vers les autres mais que ce sont les autres qui sont venus à nous.

En effet nous avons été invités par l’association Culture et liberté à participer à un week-end « Pour une éducation populaire engagée » à Arras. Durant ce week-end nous avons eu la chance de rencontrer des membres d’associations diverses d’éducation populaire pour discuter de l’avenir de l’éducation populaire. Les questions principales qui ont été abordées sont : « À quoi sert l’éducation populaire ? », « Qu’est-ce que faire front ? », et surtout « Comment garder le lien entre les associations pour amener de l’ampleur à notre mouvement ? » Les échanges ont été riches, nous avons créé des contacts, nous avons beaucoup appris, nous avons découvert de nouvelles façons d’animer un débat, nous avons réalisé des ateliers. Toutes ces activités nous ont enrichis, cela nous a permis de mettre en place de nouvelles choses sur « notre » place. Ce à quoi nous nous attendions moins, c’est l’attention que portaient les gens à nos expériences. En effet la plupart des gens qui étaient présents sont internes dans une structure ou dans un lieu fermé alors que nous, nous sommes directement et constamment au cœur de l’espace public.

Une semaine après le week-end à Arras nous avions de nouveau été invités pour une journée sur « L’éducation populaire engagée » à Paris.. Cette fois-ci c’est un membre de l’association Pouvoir d’agir qui était venu nous voir directement sur la place pour nous proposer de participer. La journée était à peu près organisée comme le week-end à Arras. Nous avons réalisé des ateliers pour créer du lien entre les gens et en sortir des projets concrets pour faire évoluer le mouvement de l’éducation populaire.

Ce que l’on peut retenir de tout cela c’est que par moment il faut savoir s’éloigner de notre place pour découvrir de nouvelles façons de fonctionner, d’échanger nos idées et de se donner du courage pour ne rien lâcher et garder notre motivation. C’est sur des valeurs fortes que nous pouvons nous rassembler mais pour cela il faut tout d’abord apprendre à nous connaître.

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