Debout face au sexisme en politique

« Petite, tu as un cul qui attire la main. » « Belle et en plus intelligente, à ce poste c’est incroyable… promotion canapé ? Avec qui ? » « C’est toi pour le film de boules ? » « Nous allons commander du vin. Je vais vous saouler ainsi je pourrai abuser de vous. » Voici quelques-une des attaques qu’elles ont dû subir. Elles ? Des femmes en politique, qui travaillent au parlement, dans les collectivités territoriales ou les ministères. Leurs témoignages sont réunis sur le site Chair collaboratrice, qui a pour objet de libérer leur parole et les soutenir. Nous avons rencontré l’une de ses quatre porte-paroles : Charlotte Soulary, attachée parlementaire de Pouria Amirshahi.

« Après l’affaire Baupin à l’Assemblée Nationale, la parole s’est libérée, des deux côtés, des femmes comme des hommes : les blagues sexistes sont en effet allées bon train. Nous souhaitions dépasser les quelques cas ultra-médiatisés et montrer le sexisme ordinaire, l’atmosphère quotidienne qui fait le lit du harcèlement ou des agressions sexuelles. Les multiples témoignages anonymes que nous recevons montrent cette quotidienneté, cette banalisation contre laquelle il faut lutter. Le site a cette vocation : contribuer à stopper la banalisation. Nous avons voulu lancer une initiative qui montrerait le caractère massif et quotidien du sexisme dans le milieu politique, toutes tendances politiques confondues. »

Comment combattre ces pratiques ? En les nommant, tout d’abord. En prévenant et en sanctionnant ensuite. « Il s’agit d’informer et de former, de faire connaître la loi sur le harcèlement, qui est très claire mais peu connue des victimes », indique Charlotte Soulary. « Les témoins ont un rôle crucial, ils peuvent s’interposer, réagir, montrer de la solidarité avec la victime, et indiquer les personnes ressources », poursuit-elle. Le site rappelle d’ailleurs ces recours et l’existence de diverses associations. Du côté des sanctions, beaucoup reste à faire. « En politique, souvent les victimes n’osent pas porter plainte. C’est le parcours du combattant, et c’est s’exposer soi et son camp à des représailles et humiliations. » Du côté des députés, dont seulement 27% sont des femmes, on constate un sentiment de toute-puissance et d’impunité. « Car le sexisme imprègne toute la société », rappelle Charlotte Soulary.

Alors n’hésitez pas à faire entendre votre voix pour, un jour, mettre un terme à ces pratiques honteuses pour la République.

Magalie.

Crédits photos:

  • Global Debout – Paris: Nuit Debout / DR

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