Soutenez les Sioux de Standing Rock à Montreuil !

Tout a commencé par une forte indignation. Trump n’était pas encore à la Maison blanche que les porte-missiles cernaient déjà la réserve indienne de Standing Rock aux Etats-Unis, en lutte depuis plusieurs mois contre un projet d’oléoduc géant. Puis, nous sommes vite passés à l’action, à l’union, avec l’organisation d’une belle soirée ce vendredi 10 février à La Parole Errante à Montreuil.

A 19 h, le film « Identité(S), Premiers Peuples au Québec » sera diffusé, suivi d’un échange, d’une exposition de photos de Standing Rock puis de concerts avec DJ latinos. Des rappeurs et des graffeurs sont aussi attendus. Tous les bénéfices seront envoyés à Standing Rock. C’est le moment de s’unir pour soutenir cette lutte, dont nous allons vous raconter l’histoire.

Que se passe-t-il à Standing Rock ?

Standing Rock est une réserve Sioux Lakota, située à cheval entre le Dakota du Nord et le Dakota du Sud aux Etats-Unis.

La lutte a réellement commencé à l’été 2016, alors qu’un projet d’oléoduc devait passer par la réserve, en violation des traités de 1868. Cet oléoduc géant doit également traverser la rivière Missouri, considérée comme sacrée par le peuple Sioux. Cette rivière traverse les Etats-Unis dans sa quasi totalité. Si l’oléoduc se vide dedans, ce serait un désastre écologique majeur.

Le DAPL (Dakota Access PipeLine) est bien sûr un projet conduit par de grandes multinationales avec un mépris total des peuples et de l’environnement.

Parmi les investisseurs, on retrouve 4 grandes banques françaises : la BNP, le Crédit Agricole, la Société Générale et Naxitis, pour un apport de plus d’un milliard d’euros.

Depuis la fin de l’automne, la résistance s’est accrue et a donné lieu à un rassemblement de plus de 500 Nations amérindiennes. Des peuples autochtones du monde entier sont également venus apporter leur soutien et défendre le droit à l’eau. Mais aussi des vétérans des guerre américaines, qui ont présenté leurs excuses pour toutes les atrocités commises envers les autochtones depuis 500 ans.

Trump impose la poursuite des travaux

Le tracé de l’oléoduc avait pourtant été rejeté en décembre.

Mais les grosses compagnies (celles de Trump sont parties prenantes, évidemment) restent sur place et continuent leurs travaux. Les tracés du pipeline sont militairement gardés par des milices privées et les violences commises à l’encontre des « Protecteurs de l’eau  » se sont accrues de jour en jour, dénoncées par Amnesty International.

La situation s’empire : envoi de drones, blocage des routes pour empêcher le ravitaillement en vivres, en bois de chauffage. Les médecins peinent à accéder au Camp d’Ocetin, où sont regroupés la plupart des « Warriors », qui ont pris la décision courageuse de passer l’hiver en véritable état de siège, au coeur des Etats-Unis, avec des températures avoisinant fréquemment les – 40 degrés.

Tous les jours, ils ont besoin de nourriture, d’essence. Les conditions de vie sont très rudes et de surcroît, ils subissent de manière répétitive de nombreuses agressions des forces de l’ordre. Comme l’arrestation arbitraire de Red Fawn Fallis, le 27 octobre, toujours en détention et passible de 25 années de prison alors qu’aucun fait avéré n’a pu être prouvé contre cette jeune femme.

Une soirée de soutien à la Parole Errante

C’est pour venir en aide à ces Warriors et leurs familles qui se battent pour l’avenir de la planète et donc de nos enfants, que nous organisons cette soirée à la Parole Errante vendredi 10 février.

Le film qui sera projeté « Identité(S), Premiers Peuples au Québec » de Julia Blagny, évoque les Premiers Peuples au Québec. Parce qu’au-delà de la frontière, la problématique est la même au Québec où les Premiers Peuples défendent leurs territoires face aux pipelines, à la déforestation massive et illégale, à l’exploitation de sables bitumineux, etc. Il est urgent de parler de ces réalités au moment où le Canada et l’Union Européenne veulent signer un accord qu’ils préparent depuis des années dans le plus grand secret, le CETA. Signer cet accord, c’est vendre l’Europe et le Canada aux lobbys et aux entreprises mondiales les plus assoiffées d’argent, pour qui la Nature n’est qu’une externalité. Grâce à ce film nous aborderons la place de la nature, de la femme dans la société ; le poids de l’histoire et de la colonisation pour construire demain.

L’une des associations qui organisent l’évènement est Idle No More, un mouvement de résistance non-violent né il y a un peu plus de 4 ans au Canada, créé par 3 femmes amérindiennes et 1 canadienne. Il a rapidement pris de l’ampleur et existe maintenant un peu partout sur la planète. Son objectif est de lutter pour les droits, le respect et l’intégrité des autochtones et pour la préservation de leurs territoires.

Le second organisateur est « Art is Dead », une association née il y a 2 ans à Montreuil, à l’initiative de Katell qui a passé plus de 15 ans dans les territoires autochtones en Amérique. « Art is Dead » lutte contre les appropriations culturelles mensongères et stigmatisantes en donnant la parole aux Peuples Premiers par le biais des arts, sous toutes leurs formes. L’Art, pour n’être pas qu’une marchandise, doit contenir un message ayant un lien de communication avec le Sacré, comme c’est toujours le cas dans les créations autochtones.

Nous espérons, avec cette soirée de soutien, sensibiliser le public français à cette réalité et récupérer des fonds que nous enverrons directement à nos contacts sur place. C’est une initiative citoyenne qui se fait sans un sou, tout le monde est bénévole et conscient de l’importance de son soutien ! Les volontés et les énergies se rassemblent et se décuplent.

Julia. 

 

 

Crédits photos:

  • Soutien à Standing Rock: Parole Errante
  • standing_rock_waterislife: Monica D. Spencer/flickr/creative commons

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