A Noël, luttons contre les jouets sexistes 

Les poupées pour les filles, les voitures pour les garçons. Les magasins de jouets, les publicitaires et les industriels continuent encore de séparer par genre les jouets de nos enfants, et la période de Noël est malheureusement propice à ce constat. Décliner les jouets en bleu et rose n’est malheureusement pas qu’une astuce marketing pour en vendre deux fois plus : cela contribue lourdement à la perpétuation des stéréotypes de genre, comme l’attestent de récentes recherches réalisées en Grande-Bretagne.

Partant du principe que l’égalité des genres restera inaccessible tant que de tels procédés perdureront, un collectif féministe dont plusieurs membres sont issus de Nuit Debout a lancé une campagne de sensibilisation intitulée #CPasMonGenre.

Premier étage de la fusée : le 10 décembre dernier, le collectif a investi les magasins la Grande Récré de Saint-Lazare et des Grands Boulevards à Paris. Leur objectif ? Que les rayons reflètent plus fidèlement les aspirations des petits garçons et des petites filles : les mêmes. Ses membres ont donc entrepris de bousculer la classification bien trop « genrée » des rayons, faisant passer les Legos et voitures dans le rayon « fille » tandis que les Barbies et autres poupons prenaient place au milieu des dinosaures et des Playmobils.
Comme attendu, la pêche au cliché sexiste fut prolifique : machine à laver (orange), kit de femme de ménage ou kit de manucure, les rayons regorgeaient d’injonctions (ludiques) faites aux petites filles d’aspirer – en même temps que la poussière – aux activités ménagères que la société patriarcale continue de leur offrir en guise d’accomplissement.

« Les clients n’ont pas vraiment réalisé ce que nous étions en train de faire. Même chose pour les vendeurs », explique Camille, l’une des membres du collectif. « Mais les petites filles adoraient les dinosaures qu’on laissait au milieu des poupées ! » 

Une vidéo retrace le déroulement, pacifique et bon enfant, de l’opération, réussie selon ses participantes. Elle a atteint plus de 80 000 personnes sur Facebook.

Ce n’est pourtant qu’un début : « L’objectif de cette opération est d’être répliquable facilement par tous celles et ceux qui estiment que cette division n’a pas lieu d’être », explique l’une des initiatrices de ce happening.
A ce titre, le collectif met à disposition des tracts ainsi qu’un mode opératoire et invite à renouveler l’opération dans d’autres magasins de France et du monde !

Esprit de Noël oblige, une campagne similaire a été lancée par diverses associations féministes comme Marre du Rose, qui a fait l’objet d’une belle couverture à Tours. Une action serait également prévue à Toulouse. Si #MarreDuRose ou #CPasMonGenre n’ont pas le même hashtag ils ont la même ambition : qu’on retrouve cette année, sous le sapin, un peu moins de clichés.

Le collectif attend avec impatience vos photos et vidéos sur le Hashtag #CPasMonGenre pour les rediffuser !

Pour retrouver le collectif :  www.facebook.com/CPasMonGenre et sur Twitter.