Bilan et perspectives de « Nuit Debout Nice »

Le mouvement Nuit Debout a surgi en France pour « s’opposer (de manière citoyenne) à la loi travail et à son monde ». La loi travail est passée, de manière – une fois de plus – totalement anti-démocratique. Son monde est par contre toujours là, mais a empiré. Il n’y a donc nulle raison d’arrêter le mouvement, si ce n’est un découragement, un sentiment d’impuissance et une immaturité politique qui font craindre (à tort) à beaucoup de personnes le ridicule de ne plus être une « foule puissante ». À Nuit Debout Nice, nous pensons qu’il faut continuer d’endosser ce qui est une « traversée du désert » populaire et médiatique. Une traversée qui est souvent une condition, requérant le courage de croire à l’action guidée par une idée, du succès « politique » (au sens noble) à long terme.

Nuit Debout Nice
Nuit Debout Nice

À Nice, le mouvement est parti très fort le 8 avril 2016. Puis les effectifs d’environ 700 personnes le premier soir se sont réduits progressivement. Mais celles et ceux qui restent – depuis plus de 6 mois  – sont déterminé(e)s à continuer l’expérience. À Nice, elle est très singulière, puisque c’est probablement la seule ville de France où le mouvement occupe la place publique, sans murs et sans toit, tous les soirs sans exception. Le but politique à long terme est double : tout d’abord, servir de point de ralliement aux citoyennes et citoyens de bonne volonté qui voudraient se fédérer, se nourrissant de leurs différences (qui de clivantes devront devenir source de force théorique raisonnée), pour changer la marche catastrophique actuelle du monde. Ensuite, expérimenter quotidiennement des manières citoyennes de luttes et de construction. Le premier objectif tarde à se réaliser, la rentrée n’est pas encore au rendez-vous ; le second se peaufine soir après soir, par des ateliers thématiques (droit, politique, économie, écologie, féminisme, migrants, numérique, technologie) ouverts à toutes et à tous, sur la place publique, où les discussions altermondialistes sont structurées selon un agenda raisonné et récurrent qui permet de placer la barre théorique (et un jour : pratique) très haut.

Ce qui nous donne le courage de continuer, malgré la difficulté de l’esseulement (et donc de la fatigue), c’est entre autres l’idée que quand bien même la reprise du mouvement n’aurait finalement jamais lieu, notre expérience à Nice aurait néanmoins valeur de prototype pour des mouvements sociaux futurs. Au niveau des buts politiques à court terme, à Nuit Debout Nice nous en voyons actuellement deux : tenir la place Garibaldi, chaque soir de manière visible et ouverte aux rencontres,  l’automne et l’hiver ; et puisque la jeunesse, qui devrait être la première concernée, ne vient pour l’heure pas ou plus au mouvement, aller nous vers elle au niveau des universités et des lycées afin de la sensibiliser en la séduisant au niveau théorique par des expériences de débat en plein jour en face des universités encore à inventer, exportant là-bas le fruit des débats théoriques de haut niveau faits sur la place.

Alessio, avec Betty, Christian, Florence, Hervé, Matthieu, Roman … (NDN)

Ce texte a été publié dans le GaRri de Nice et dans le cadre de notre carte blanche avec le site de Art Debout.

Crédits photos:

  • Nuit Debout Nice: Nuit Debout Nice
  • Nuit Debout Nice: Sanka - Nuit debout Nice - DR

NG

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