#Stopbolloré et son monde

Un mouvement de protestation s’active dès jeudi 17 novembre pour lancer une série d’actions contre l’empire Bolloré. D’abord, un « tweet storm », une invitation à lancer une vague quotidienne de tweets avec le hashtag #StopBolloré, afin de partager des articles à charge et des témoignages pour réveiller l’opinion publique. Cet événement sur les réseaux préparera la manifestation contre l’homme d’affaires samedi à 14h place de la Bastille. La suite ?  les actions envisageables sont nombreuses : class action, boycott, grèves transnationales… Mais pourquoi tant de haine ? Explications. 

Suite à la catastrophe ferroviaire du 21 octobre à Éséka au Cameroun, qui a causé la mort de plus de 100 personnes, nous sommes interpellés par la relative indifférence du Groupe Bolloré, dont l’entreprise Camrail est une filiale. Elle a, depuis le 19 septembre 1999, le monopole de l’exploitation du réseau ferré camerounais, sans assurer la modernisation aux standards internationaux des équipements roulants avec des conditions inhumaines de travail. La même vétusté du matériel et des infrastructures se retrouve sur la ligne Abidjan-Ouagadougou gérée par Sitrarail, autre filiale du Groupe Bolloré, où un train a déraillé le 24 juillet 2016. Même chose le 24 août au niveau de Banfora au Burkina Faso.

Dans le contexte africain, la situation décrite dans le ferroviaire n’est hélas pas un fait isolé. En effet, non loin des lieux où ont péri des voyageurs, les riverains des plantations exploitées au profit du même groupe subissent les mêmes mauvais traitements. Il en est de même au Congo, au Gabon, en Centrafrique, et partout ailleurs en Afrique où se trouve le Groupe Bolloré. Car non seulement il y détient le rail, principalement à travers le fret de marchandises, mais il contrôle aussi le fret des Ports, des Aéroports et devient un transitaire incontournable des Douanes. Il ambitionne aussi depuis peu de s’étendre à l’industrie culturelle : ainsi a-t-on vu des préposés du groupe mobiliser l’essentiel de ce qui compte de musiciens au cours d’un spectacle géant à Conakry (Guinée) dont l’invité spécial était le président de la République guinéenne, Alpha Condé. Et son arrogance va jusqu’à porter plainte contre les journalistes qui dénoncent ces pratiques d’un autre âge.

Le malaise vécu en interne en France par les salariés dans ses différentes entreprises n’est donc que la continuité de méthodes managériales déjà mises en pratique en Afrique. Le mouvement social à I-Télé parle aux Africains : en contrôlant les médias, le Groupe Bolloré s’assure d’une part, une vitrine policée pour ses activités en Afrique et d’autre part en France il soigne l’image des dictateurs infréquentables du continent africain à travers Havas ou Direct 8.

Quand le Groupe Bolloré commencera-t-il à être responsable des drames humains causés par son incapacité à se conformer aux valeurs derrières lesquelles il se drape et notamment sa politique de responsabilité sociale d’entreprise ? Et sa proximité assumée avec des régimes autoritaires ? Cette situation ne peut plus vous laisser indifférent parce qu’elle vous concerne, où que vous soyez.

Rejoignez-nous dès samedi 19 novembre Place Bastille à partir de 14 h pour une marche qui ira jusqu’à la Place de la République où nous tiendrons ensemble un rassemblement citoyen à l’adresse du Groupe Bolloré. Voir les détails sur la page Facebook dédiée. Vous pouvez également relayer cet événement avec les hashtags #stopbollore #monsaigneurbollore #contrebolloreetsonmonde #FranceAfrique #Itele

Pour plus d’informations sur les accointances du groupe, vous pouvez lire cet excellent article du Monde Diplomatique.

Les signataires :

Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P), Conseil National de la Résistance et de la Transition (CNRT), Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (CODE), Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique (AFASPA), le Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT), ReAct – Alliances Transnationales.

Crédits photos:

  • bollore: bollore

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