#LesJoursHeureux : les cousins de Nuit Debout

Après une marche de 700 km à travers la France, le collectif #LesJoursHeureux est arrivé le 5 novembre à Paris. Gazette Debout a suivi la dernière étape de leur périple et publiera tout au long de la semaine des articles sur les motivations de ses membres. Aujourd’hui trois questions à Patrick Viveret, un des 8 porte-paroles du mouvement.

Gazette Debout : Qu’est- ce qui rapproche aujourd’hui Les Jours Heureux de Nuit Debout ?

Patrick Viveret : La résistance et l’énergie créatrice. Le pacte social du CNR, toujours valable, est aujourd’hui menacé de toutes part, notamment par des intérêts privés et financiers. Par exemple, Denis Kessler, économiste et ancien Vice-Président du MEDEF, n’hésite pas à dire qu’il faut aller toujours plus loin dans sa remise en cause. C’est pour nous une alerte face à laquelle il faut une énergie créatrice et une résistance. #Les Jours Heureux s’opposent à ces forces organisées autour de la maltraitance et de la dépression. Nuit Debout est une autre forme de cette énergie créatrice, de même que des collectifs citoyens comme le Collectif Roosevelt. Nous devons aujourd’hui nous rassembler. Il s’agit de se remettre « debout » comme l’indique Nuit Debout et de marcher comme le font #LesJoursHeureux. Notre marche est subversive. Elle permet de rentrer en relation avec les autres en faisant appel aux trois formes d’intelligence : celle du cœur, celle du corps, celle de l’esprit.  En marchant, nous passons de la tension et du stress à l’attention et la pleine présence.

Gazette Debout : Vous retrouvez-vous dans la naissance de Nuit Debout en résistance à la loi Travail ?

Patrick Viveret : Un des grands sujets du pacte social que nous défendons tourne autour du travail. Comment passer de la logique du travail à la logique de l’œuvre, chère à Hannah Arendt ? Il s’agit désormais de reconnaître à chacun le droit de faire de sa vie une oeuvre. Pour cela, il faudra proposer des formes de revenus sécurisés tels que le revenu de base ou le salaire à vie. Comme Nuit Debout, nous en débattons.

Gazette Debout : Que pensez-vous d’un mouvement sans porte-parole et apolitique tel que Nuit Debout à ses débuts ?

Patrick Viveret : Le philosophe économiste Cornélius Castoriadis a très bien parlé de la dialectique entre « l’instituant » et « l’institué ». L’instituant c’est la force créatrice. Mais sans émergence de l’institué, qui la représente, il est difficile de s’inscrire dans la durée. Nuit Debout est une énergie instituante qui doit maintenant aborder la question des formes. #LesJoursHeureux comme Nuit Debout ont permis une approche renouvelée de la démocratie. Il faut le retour d’une démocratie participative comme dans les AG de Nuit Debout mais tout ne peut pas être fait dans ses assemblées. Nous avons choisi des ateliers citoyens de construction des désaccords féconds. Basés sur l’écoute, ils permettent de trouver une solution respectueuse de chacun après avoir dissipé les malentendus.

Magalie. 

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Crédits photos:

  • La marche des Jours Heureux porte d’Ivry avant d’entrer dans Paris le 5 novembre.: Nuit Debout

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