Que faire de la présidentielle quand on est (vraiment) de gauche ?

Le site Hors-Série, dédié aux entretiens filmés avec des personnalités artistiques ou intellectuelles, a organisé un débat intitulé « À gauche de la présidentielle » avec Laurent Lévy, membre du mouvement Ensemble et Christophe Aguiton, l’un des animateurs d’ATTAC, animé par Judith Bernard.

Depuis des mois, la gauche critique – celle qui ne se reconnaît pas dans le prétendu « socialisme » du gouvernement – a manifesté une vitalité spectaculaire, s’incarnant dans la très vigoureuse mobilisation contre la Loi Travail, dans la persistance de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, dans l’expérience inédite de Nuit Debout : des forces qu’on n’avait pas vues si dynamiques depuis longtemps se sont mises à converger, et semblaient capables d’ouvrir de nouvelles perspectives.

Mais voici que l’agenda de l’élection présidentielle vient poser sa grille disciplinaire sur cette effervescence politique, et semble sommer chacun de prendre position : en être, ou ne pas en être ? La gauche critique est-elle concernée par cette échéance électorale ? Doit-elle soutenir un candidat ? Si oui, lequel et à quelles conditions ? Peut-on envisager un soutien critique, comme en son temps Sartre voulut faire avec le Parti Communiste ?

Ce sont des questions qui nous agitent, à Hors-Série, et nous avons saisi le prétexte d’un appel à faire Front commun autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, et de la critique quasi-immédiate que cet appel a suscitée dans les rangs de la même gauche, pour soulever cette question : que faire de la présidentielle quand on est (vraiment) de gauche ?

Pour explorer cette problématique, deux invités : Christophe Aguiton, l’un des animateurs du mouvement ATTAC France, fait partie des signataires de l’appel pour un « Front commun » invitant à soutenir la candidature de Mélenchon sans s’enrôler dans les rangs de la France Insoumise ; face à lui, Laurent Lévy, membre d’Ensemble et auteur d’une tribune publiée sur le site Contretemps, dans laquelle il dénonce cet appel comme une « dangereuse résignation », un repli derrière un candidat dont il faudrait au contraire combattre le discours. Lévy et Aguiton sont voisins, dans la vie comme dans les idées ; ils s’estiment, s’apprécient, et se contestent donc avec une vigueur toute amicale : c’est un dispositif idéal pour explorer les contradictions qui divisent la gauche radicale, tant sur la campagne de Jean-Luc Mélenchon en particulier que sur l’enjeu de la présidentielle en général. La discussion est passionnante, galope d’accords en discordes, et l’on aurait volontiers débattu beaucoup plus d’une heure si nous n’avions dû libérer l’un de nos invités, appelé à d’autres obligations. Peut-être n’est-ce là que le premier épisode d’une série que nous serons amenés à poursuivre dans les semaines et les mois qui viennent, histoire de peupler cette fichue campagne présidentielle de nos passions politiques propres.

Un entretien à visionner sur le site de Hors-Série.

Crédits photos:

  • hors-serie: Hors-Série

Une réaction sur cet article

  • 19 octobre 2016 at 18 h 53 min
    Permalink

    Bonsoir les debout; est-ce parce que la météo n’invite guère, mais dans le petit bourg où je suis domicilié, chacun vaque à ses occupations, et on semble se fiche bien de ce qui se passe dans les couloirs des politicard(es)s. Le quotidien est assez monotone et ordinaire, que les gens ne s’encombrent pas les méninges avec le triste paysage que nous dessinent la canaille politicienne.. Que les « Nuit debout » tiennent jusqu’au printemps et nous verrons à nous rappeler à leur souvenirs.. « Et cependant, Elle tourne.. » Cordiales salutations..

    Reply

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *