Pourquoi le Chili interdit les Kinder Surprise

Des militants de Nuit Debout ont lancé une page Facebook baptisée « Nuit Debout Alimentaction ». Ils souhaitent ainsi dénoncer le système industriel qui nous inonde de produits alimentaires nocifs pour notre santé afin de faire toujours plus de profits. Aujourd’hui, découvrons comment le Chili a réussi à faire appliquer une loi contre l’obésité infantile. 

En matière de santé alimentaire, le courage c’est quoi ? Le courage, c’est de prendre les bonnes décisions pour protéger son peuple. De savoir dire non aux firmes internationales de la nourriture chimique. C’est éviter d’encourager la vente de nourriture sans savoir si elle sera bonne ou mauvaise pour la santé publique. C’est aussi savoir reconnaître ses erreurs dans ses anciennes décisions. C’est ne pas plier face aux grandes marques. Le courage, c’est simplement ce que demande le peuple à ses dirigeants : savoir les protéger.

La bonne nouvelle, c’est que ce courage existe. La mauvaise, c’est que ce n’est pas en France ni même en Europe, ou en Asie, ou aux USA. Il faut aller au Chili pour prendre une leçon de courage. Depuis le 27 juin 2016, la vente de produits alimentaires avec une forme marketing agressive envers les enfants est désormais interdite. Plus clairement, les industriels ne peuvent plus attirer les enfants avec un jouet. Les jolis et dangereux Kinder surprise ou les Happy Meal : toutes ses supercheries sont désormais bannies. Le Chili a tout simplement réussi à faire face à Ferrero et Mc Donald’s.

Pourquoi ? Parce que le pays en avait assez d’enterrer ses enfants. Face aux cas d’obésité grave, à l’explosion du diabète, des maladies cardiovasculaires : les parlementaires ont finalement agi. Certes, il leur a fallu plus de 4 ans, mais c’est enfin voté et appliqué. Les grands groupes sont en train de se préparer à une contre-attaque juridique risible. Ferrero pense par exemple porter plainte au niveau international pour “ loi nationale qui affecte la réputation d’un de ses produits les plus populaires.” Pourquoi pas, rien ne les arrête. Sauf qu’en attendant, ses produits restent toujours interdits à la vente. Cette loi s’accompagne aussi d’une obligation d’étiquetage sévère en grande surface afin de mentionner clairement les produits riches en graisses et en sucres. Des logos reconnaissables ont même été faits par les enfants eux-mêmes.

Que penser de ça ? Comment expliquer qu’un pays comme le Chili arrive à prendre de telles décisions contrairement à l’Europe ou la France ? Vous croyez que nos enfants sont en meilleure santé qu’au Chili ? Allez parler avec un cardiologue, un pédiatre. Ne regardez pas les reportages : allez directement voir un spécialiste pour échanger avec lui. En France, il existe des solutions pour voter les mêmes lois qu’au Chili. Battons-nous pour que ces industriels arrêtent de vendre de la mort panée au sucre. Nous avons le choix. Celui de vivre.

La Hulotte – Nuit Debout Alimentaction.