Hugo, 18 ans, bénévole auprès des exilés de Stalingrad.

Il a le visage poupin mais un caractère déjà bien affirmé. Hugo, tout juste 18 ans, est bénévole depuis plusieurs mois auprès des exilés de Paris. « J’ai été beaucoup touché par le film Welcome et je me suis toujours dit que j’allais aider les migrants quand je serais grand », raconte le jeune homme.

Avant l’été, il venait servir le repas du soir à la Halle Pajol avec l’Armée du Salut. Mais depuis le 1er août, il revient à Stalingrad seul, en tant que bénévole indépendant. Il estime que les associations ne veulent pas travailler avec des gens comme lui et surtout, qu’elles ne sont pas assez nombreuses pour faire face à toute cette misère. « Emmaüs est revenu depuis quelques jours, mais ils sont trop peu », se désole Hugo.

Il est particulièrement critique envers France Terre Asile qui, à son sens, n’apporte pas un soutien suffisant dans les démarches administratives. « Tous ces gens ne sont pas venus ici pour dormir dans la rue ou dans un hôtel pourri rempli de punaises. Ils veulent des papiers pour travailler et éduquer leurs enfants loin de la guerre ».

Tous les jours pendant ses vacances d’été, Hugo s’est tenu à disposition des exilés pour les soutenir, préparer les repas, les aider dans leurs démarches de demande d’asile, les accompagner à l’hôpital, ou tout simplement leur apporter un peu d’attention. « Il y a tellement de choses à faire, rien que leur changer les idées. J’ai aussi beaucoup joué avec des enfants, surtout des Afghans très nombreux ici. On se baignait dans la fontaine et je gardais un œil sur eux, car il y a beaucoup de personnes malveillantes « .

Hugo à Stalingrad.
Hugo à Stalingrad.

Sa famille et ses amis sont au courant de son engagement. Et si sa mère se dit fière de lui, elle ne peut s’empêcher d’être inquiète. « Je vois des choses très dures tous les jours :  je vois la façon dont mon pays traite ces hommes et ces femmes, je vois la misère et je réalise à quel point nous vivons dans une société pourrie ».

Hugo était présent à Nuit Debout et a participé aux manifestations contre la loi Travail. Il s’est créé une bande de copains qu’il retrouve régulièrement et préfère ne pas mêler ses amis d’enfance à son engagement. « En France, c’est un délit d’aider des personnes qui sont entrées illégalement sur notre territoire. On est des criminels au regard de la loi ».

Malgré tout, le jeune homme garde espoir, louant la solidarité et la générosité de certains voisins. « L’empathie ne vient pas des hommes politiques ou des gens riches. Elle vient de nous, qui avons la rage et voulons changer les choses ».

Hugo passe son bac à la fin de l’année et, sans surprise, il espère travailler dans l’humanitaire.  » J’ai envie que les choses changent et c’est pour cela que je suis ici. On a une seule vie, il faut en profiter pour aider les autres. C’est peut-être utopiste mais si on a pas d’espoir quand on est jeune, ça sert à rien ».

L-A

 

 

Crédits photos:

  • Hugo à Stalingrad.: Nuit Debout - DR
  • Hugo avec les Oromo d’Ethiopie.: Nuit Debout -DR

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