Paimpont : Un texte commun venu du fond de la forêt

En août dernier, des « Rencontres des #NuitDebout » ont réuni environ 150 personnes actives dans le mouvement, en provenance d’une quarantaine de villes, durant trois jours, en forêt de Paimpont, près de Rennes. De ces rencontres sont issus de nombreux comptes-rendus, ainsi qu’un texte commun, le « Message de la Guette en Brocéliande » qui se veut « un message mobilisateur pour la rentrée sociale, comme pour la grande séquence de politique nationale qui démarre ».

Le texte des paimpontais.es est divisé en deux grandes parties. La première se livre – prudemment – à une tentative d’interprétation des « contours de la Nuit », tandis que la deuxième propose des méthodes et échéances communes, à court et plus long terme, désignant comme objectifs de « révolutionner le monde » et « de changer l’organisation et la saveur de nos vies ».

La première partie, Contours de la Nuit, conteste le « flou » qui entourerait le mouvement : « action de rue », « dépassement de la manifestation » par la « création d’un espace d’expression publique », mais aussi « convergence des luttes et des galères en miniature », Nuit debout serait devenue pour ses participants réguliers un « espace de coordination des initiatives », rendu possible par un cadre ouvert et inclusif.

Les participants aux Rencontres de Paimpont qui envoient ce message constatent que l’action de « favoriser l’expression des paroles populaires » fait de Nuit debout un mouvement « nécessairement pluriel et impossible à centraliser ». Ils soulignent toutefois en contrepoint que Nuit debout constitue pour ses participants « une dynamique commune et dans une certaine mesure unificatrice », qui doit chercher à « formuler un commun politique », un commun dont l’horizon serait, par ses implications, « révolutionnaire ».

La seconde partie du texte, Se coordonner pour révolutionner le monde, appelle à une meilleure communication entre collectifs, mais invite surtout à « dépasser internet » pour réapprendre à s’organiser « à l’ancienne », et à privilégier les « actions de rue permettant la création d’interactions » dans nos tentatives de communiquer avec nos contemporains.

Trois types d’échéances qui attendent le mouvement sont identifiées dans ce texte. La rentrée sera sociale, avec des manifestations et actions pour lesquelles il faudra se mobiliser aux côtés des autres forces en lutte. La suite sera politique, avec des débats de politique nationale dans lesquels il faudra « prendre les places qui nous reviennent », « celles de la manif, du tract et de l’action, celles du tag et du hashtag, de l’automédia et de la chanson, du piratage et du porteur de paroles ». « Faire irruption »pour « ne pas laisser le champ libre à celles qui spéculent sur les peurs, la violence, la misère (…), sur l’indifférence et la résignation », et « imposer dans les débats les exigences de toutes celles (…) qui aspirent à retrouver les chemins d’un avenir émancipateur ». « Mettre fin à ce système archaïque et aristocratique » comme alternative au « Front républicain ».

Le texte souligne en conclusion une dernière échéance moins souvent mise en avant : celle du temps long, de l’ancrage dans les luttes et les alternatives concrètes, « afin de développer notre puissance collective, favoriser les dynamiques de désertion de l’économie marchande, inverser la courbe de la disparition du vivant en même temps que celle du chômage, et changer concrètement l’organisation même ainsi que la saveur de nos vies. »

Le texte intégral peut être téléchargé en PDF en cliquant ici. Vous trouverez également les différentes versions existantes sur la page wiki des Rencontres de Paimpont.

Et toi, qu’en penses-tu ? On en discute aux prochaines Rencontres des #NuitDebout à la Toussaint ?

Panoramix

Crédits photos:

  • L’assemblée de Paimpont.: Nuit Debout Rennes - DR

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