Dans les coulisses de la rentrée de Nuit Debout Paris
Les vacances s’achèvent, c’est l’heure de la rentrée des classes. Depuis un mois, des dizaines de Nuitdeboutistes travaillent dur pour mettre en place un programme d’activités sur la place de la République. Un mois de réunions, de pique-niques, de framapads, de conversations Telegram, d’apéros, de mails, d’openagenda, de tweets et articles.
Mettre sur pied une Nuit Debout à moins d’une centaine de personnes n’est pas une chose simple. Dès les premières réunions, on se rend compte des urgences, on rappelle les thématiques qui nous sont chères, notamment celle de la convergence des luttes. Les membres de la Coordination ont contacté la centaine de commissions qui sont nées sur la place depuis le #32mars pour animer ce week-end chargé. Car nous avons besoin de passionné.e.s pour partager les luttes, décortiquer les débats, animer des ateliers. Nuit Debout nous a permis de tisser de nombreux liens humains avec les réseaux militants, associatifs, alternatifs, avec les syndicats et des universitaires. Un réseau de passionnés, que les commissions ont contacté et invité à participer aux activités de la rentrée.
Le programme s’est écrit sur un framapad, un éditeur de texte en ligne collaboratif. Mais des réunions sur la place étaient nécessaires, car tout le monde n’a pas accès à l’outil numérique ou n’est simplement pas assez à l’aise avec ces nouvelles façons de faire. Se retrouver physiquement permet de discuter du planning en laissant l’opportunité à tous de venir ajouter une initiative. Le processus se voulait participatif et inclusif. Mais c’est surtout bien plus sympathique de travailler dehors au soleil en prenant l’apéro avec des copin.e.s plutôt que chacun chez soi derrière un écran.
Maintenant que tout est listé, il faut mettre tout ça sur pied. Sono, micro, barnum : il faut retrouver le matériel stocké dans de multiples caves, gentiment prêtées par des habitants. Il faut en faire l’inventaire. De quoi a-t-on besoin ? Qui peut aller racheter des talkies pour la sérénité ? Est-ce qu’il reste du budget pour les concerts ? Qui a demandé l’autorisation pour monter la scène ? Entre deux courses d’une cave à une autre, le trac commence à se faire sentir. Pendant l’été, beaucoup de matériel a « disparu », notamment les mégaphones. Il faut collectiviser ce qu’il reste et bien gérer l’enchaînement des activités.
S’installer sur la place, c’est veiller au bon déroulement du programme. Mais Nuit Debout ne sera jamais un événement comme un autre. Les imprévus et impondérables font l’essence même du mouvement. Même si, avec le temps, nous avons appris à gérer, à être flexibles et réactifs. La preuve. Chaque soir depuis mercredi, des centaines de personnes reviennent sur la place, participent aux débats, écoutent les concerts, échangent, se retrouvent, se rencontrent.
Nous avons retrouvé cet élan, cet enthousiasme qui nous entraînait jusqu’au bout de la nuit avant l’été. Mais il ne faut pas se reposer sur nos lauriers et déjà penser à l’avenir. Comment occuper la place de manière pérenne ? Est-ce nécessaire de revenir tous les jours ? Doit-on se contenter de week-end thématiques ? Qu’allons-nous faire quand arrivera l’hiver ? Toutes ces questions agitent les Nuitdeboutistes. Et devraient trouver des réponses dans les prochaines semaines.
Seb, archi Debout.
Crédits photos:
- Rentrée : occupons les places: Nuit Debout DR