Nuit Debout saison 1 : dernier épisode.

 Juillet : Nuit Debout et après ? 

Nuit Debout. Deux mots qui ont fait couler beaucoup d’encre depuis le 31 mars 2016. Deux mots qui symbolisent la naissance d’un mouvement inédit, d’abord sur la place de la République, puis en France et dans le reste du monde. Nuit Debout est multiple et donc insaisissable. Nuit Debout ne revendique rien mais veut tout. Nuit Debout n’a pas de leader, elle est insoumise. Au cours du mois d’août, Gazette Debout vous a fait revivre son histoire avec une sélection des meilleurs de nos 700 articles. Voici le quatrième et dernier épisode. Bonne lecture.

« Alors Nuit Debout, c’est terminé ?  » Cette question revient sans cesse dans la bouche de nos proches, de nos collègues, de notre famille. Il faut dire que les grands médias ont déclaré la mort du mouvement dès la mi-juin. Mais en dépit de son apparente déliquescence, la lutte continue. Elle se fait plus virtuelle, via les réseaux sociaux ou l’application de messagerie instantanée Télégram. Notre combat s’est également déplacé géographiquement, investissant d’autres lieux de lutte, comme à Notre-Dame-des-Landes lors d’un festival organisé par les opposants à la construction de l’aéroport. L’occasion d’une analyse sur la désobéissance civile. Nuit Debout Paris est également partie soutenir les opposants au site d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure dans la Meuse. 

Des reportages très lus et partagés, qui prouvent le besoin d’une presse indépendante pour relater les alternatives et les luttes dans toute la France. La liberté de la presse st d’ailleurs un sujet qui nous tient particulièrement à cœur. Tout au long de ces quatre mois, nous avons relayé la création de journaux nés dans le sillage de Nuit Debout mais aussi des articles de presse étrangère qui donnaient une autre vision de Nuit Debout.

Nous avons également publié des portraits de Streamers, ces Reporters Debout qui sont de tous les combats, de toutes les manifestations, permettant à ceux qui ne peuvent pas se déplacer de suivre en direct les évènements. Nous avons enfin travaillé avec de nombreux photographes  également cibles de la répression policière.

En juillet, Nuit Debout Paris a célébré ses 100 jours d’occupation de la place de la République. L’occasion de se réunir pour penser à l’avenir du mouvement. De leur coté, les membres de la commission numérique ont réfléchi à la création d’outils qui nous permettraient de continuer la lutte et de rassembler les militants grâce à un nouveau réseau social. 

D’autres continuent le combat au niveau politique, comme les membres de la commission Economie Politique, qui ont écrit et proposé aux députés une motion de censure citoyenne contre le gouvernement et la loi Travail, qu’il aura fait passer en force.

Enfin, notre mouvement s’est avéré un terrain de jeu fertile pour les sociologues, à l’instar d’Atmane Aggoun ou encore de Benjamin Sourice. 

Nous ne pouvions conclure cette première phase de Nuit Debout sans demander aux nombreuses commissions un bilan de leur(s) action(s) et une esquisse de leur futur.

Gazette Debout n’est pas le seul média né place de la République. TV Debout et Radio Debout ont diffusé quotidiennement les débats de l’assemblée générale, ainsi que des reportages et des interviews. Depuis le 4 avril, les équipes de TV Debout sont quotidiennement présentes sur la place. Près de 160 personnes sont passées à l’antenne en quatre mois, dont les participants de Nuit Debout à Clamart. L’occasion de parler du mouvement dans les banlieues qui, elles aussi, ont eu leur Nuit Debout.

Radio Debout a de son coté compilé une trentaine d’extraits de ses meilleurs moments, comme cette interview du poète Jean-Pierre Simeon. « Ce qui me retient depuis toujours dans la poésie, c’est sa force insurrectionnelle ». Le poète évoque ici sa conception de l’art et son rapport au militantisme. Le verbe est vif, choisi, et sert une analyse à la fois lucide et poétique. Siméon, qui définissait déjà quelques mois plus tôt la poésie comme « la parole debout », se refuse ainsi à opposer l’art à l’engagement militant. L’auteur de La poésie sauvera le monde ne manque d’ailleurs pas de rappeler la place cruciale du poète au sein des mouvements révolutionnaires espagnols, chiliens ou grecs pour protéger la langue du cliché, pour éloigner la parole de la langue de bois. Une interview à retrouver ici.

C’est la fin de notre dernier épisode. Retrouvez les précédents articles de la saison 1 et suivez nous sur Twitter et Facebook.

Quant à Nuit Debout Paris, elle vous donne rendez-vous dès demain sur la place de la République. Venez nombreux !

Gazette Debout.


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