Bilan des commissions de Nuit Debout #8 : Hacking Debout

Près d’une centaine de commissions ont vu le jour à Nuit Debout. Certaines plus éphémères que d’autres. Après quatre mois de luttes et d’occupation de la place de la République, Gazette Debout a demandé aux plus actives de dresser un premier bilan de leur action et d’envisager la saison 2. Aujourd’hui : Hacking Debout.

– Quel est le nom de votre commission ? Hacking Debout

-Comment vous contacter ? chat.nuitdebout.fr

– Combien avez-vous de participants ? C’est variable, nous sommes entre 10 et 30 actifs, avec de nombreuses aides extérieures occasionnelles suivant les projets.

– Quelles sont les grandes thématiques sur lesquelles vous avez travaillé ?  La maintenance et l’alimentation des plateformes existantes, comme le Wiki, le site nuitdebout.fr, le chat.nuitdebout.fr et le Mumble (un logiciel de conférences audio internationale, radio autogérée et libre) ainsi que des formations. Chaque développeur s’est lancé dans la conception libre de solutions numériques data viz, algorithmes, DAO, modules etc.

– Quelle est votre fréquence de rassemblement sur la place ? Nous nous sommes réunis souvent au début du mouvement mais beaucoup moins depuis le mois de juin. En revanche, nous avons de nombreuses réunions à WikiMedia, ou bien en ligne sur Mumble car beaucoup de nos membres ne sont pas à Paris.

– En quoi Nuit Debout vous a-t-elle aidés à mieux faire connaître votre combat ? Nuit Debout nous a permis d’organiser des réunions, de rencontrer des personnes de différents horizons et surtout d’un niveau de technicité et de compétence hors du commun : porteurs de logiciels innovants, activistes des communs, acteurs du logiciel libre. Le mouvement a attiré tous les grands de ce domaine et nous sommes en lien avec eux (Assemblée virtuelle, synergie démocratique, Alternatiba, Framasoft, Loomio, open collective etc). Nuit Debout nous a permis aussi de communiquer sur les problèmes dérivant de ce qu’est devenu internet : un lieu dont l’infrastructure centralisée est prise en main par de grosses corporations qui ont sapé ce que cela devait être : un lieu libre où les utilisateurs ont la maîtrise de leurs données. Il nous a permis de montrer le potentiel du logiciel libre et open source, des promesses qu’internet peut apporter en terme de décentralisation des rapports et des activités, et quelles réponses il peut également donner à notre faim de décentralisation et de prise de pouvoir sur les décisions politiques et économiques.

– Que retiendrez-vous de ces 100 jours d’occupation sur la place ? Occuper la place nous a permis de sortir de derrière nos écrans et rencontrer des gens inattendus, de comprendre la réalité de toutes sortes de personnes, de communautés. La place nous rattache à ce qui est palpable, loin des fantasmes du monde virtuel. Elle nous a permis de nous rendre compte que nos projets ne pouvaientt se passer de cette expérience.

– Avez-vous déjà prévu des choses pour la rentrée ? Nous préparons un second volet du Hackathon Debout en septembre, avec pour objectif la constitution d’un outil d’e-démocratie en ligne dans une optique ouverte de travail collaboratif pour la conception de diverses alternatives politiques et économiques. Nous allons également lancer un réseau social  à l’usage de la communauté de Nuit Debout (et de bien d’autres !)

– Une anecdote qui vous est chère ? Au tout début du mouvement, nous sommes sortis aussi de la place pour rencontrer les startuppers, les institutions, les médias spécialisés. Nous étions dans des hackathons et conférences avec nos baskets trouées, nos mines goguenardes et nous avons reçu un accueil entre le respect et la défiance pour certains. En effet, ces personnes étaient toutes sur des projets citoyens, mais tellement liés aux demandes institutionnelles qu’ils ne correspondaient pas aux demandes de notre mouvement. Et ceci n’a pas été remis en cause. Bien qu’ils n’aient aucune solution à apporter, certains nous ont snobés, tandis que d’autres sont sortis de leurs carcans avec toute leur générosité, et nous ont rejoints. Nous avons alors ressenti la puissance intrinsèque de ce mouvement, sa pureté conceptuelle. Personne ne nous aurait écoutés dans d’autres circonstances. Là, on avait toute leur attention, et nous savions que nous étions sur le bon chemin.

Pierre. 

Pour retrouver tous les bilans des commissions de Nuit Debout, cliquez ici. 

Crédits photos:

  • Galerie Borenstein: Daphné Borenstein/DR

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