Bilan des commissions de Nuit Debout#2 : Les Arts Visuels Debout

Près d’une centaine de commissions ont vu le jour à Nuit Debout. Certaines plus éphémères que d’autres. Après quatre mois de luttes et d’occupation de la place de la République, Gazette Debout a demandé aux plus actives de dresser un premier bilan de leur action et d’envisager leur avenir. Aujourd’hui, la commission « Art Visuels Debout ».

– Nom de votre commission : Arts Visuels Debout

– Combien de membres ? Trois personnes animaient le projet et d’autres nous suivent et nous aident régulièrement.

– Fréquence de rassemblement sur la place : environ une fois par semaine

– Comment vous contacter ? Sur notre compte Facebook

– Quelles sont les grandes thématiques sur lesquelles vous avez travaillé ?

Nous avons travaillé sur la précarité dans le monde de l’art, la sélection et l’exclusion des institutions artistiques. Nous avons aussi réfléchi à la spécificité de l’activité artistique pour se demander si l’art est un métier comme un autre. Nous avons écouté les difficultés récurrentes de nombreux artistes : la pauvreté, l’absence de soutien, les discriminations, la mise à l’écart d’un système très hiérarchisé, la marginalisation sociale et territoriale (être artiste à la campagne c’est être déclassé), l’absence de droits et d’organisation syndicale.

Arts visuels 2
Arts Visuels Debout – DR

– Quels sont les projets qui ont abouti ?

Nous avons rédigé deux textes, organisé des prises de paroles libres dans des colloques (l’irresponsabilité de l’artiste aux Beaux-Arts, l’art de la Révolte à Pompidou). Nous avons également organisé une rencontre avec Thierry du groupe économie solidaire de l’art. Nous avons conçu une banderole participative, ainsi qu’un travail de documentation photographique de Nuit Debout sur la place de la République. Enfin, nous sommes à l’origine de l’exposition «arts visuels et Nuit Debout» pour les 100 jours du mouvement.

– En quoi Nuit Debout vous a aidé à mieux faire connaître votre combat ?

Nuit Debout nous a d’abord permis de nous réunir et de nous constituer comme groupe. Les artistes (visuels) ont ainsi pu s’exprimer sur leurs conditions de vie, ce qui est très rare. Alors que dans le monde de l’art, il y a un refus de parler de sa condition et de parler politique, sur la place, la parole s’est libérée.

Commission Arts Visuels 3
Commission Arts Visuels Debout DR

– Que retiendrez vous de ces 100 jours d’occupation sur la place ?

Nuit Debout nous a permis de nous rendre compte de l’urgence de mobiliser le monde de l’art, notamment autour de la condition économique des producteurs (artistes mais aussi commissaires et critiques).

À l’heure actuelle, il n’existe presque aucune structure de lutte alors que l’art visuel concentre beaucoup de problèmes symptomatiques du néo-libéralisme : secteur dérégulé, sans convention collective, défiscalisé, opacité des transactions, inégalités énormes entre les acteurs (oligopole), confusion public/privé, utilisation de l’art contemporain comme emblème pour les super-riches. L’art contemporain est aussi un vecteur de la pensée post-moderne qui facilite l’adhésion au néo-libéralisme. Avec la commission arts visuels nous aimerions constituer un groupe de mobilisation. Il existe par exemple un groupe occupy museum à NY.

– Avez-vous déjà prévu des actions pour la rentrée ? Nous aimerions créer une parade d’art, réfléchir sur les formes économiques alternatives dans l’art et continuer les actions au sein des institutions artistiques.

Pour retrouver tous les bilans des commissions de Nuit Debout, cliquez ici. 

Crédits photos:

  • Commission Arts Visuels 2: Arts Visuels Debout - DR
  • Commission Arts Visuels 3: Arts Visuels Debout DR
  • Commission Arts Visuels 1: Arts Visuels Debout - DR

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