« C’est un devoir de nous défendre et non un sacrifice »

TRIBUNE – Je vous fais part d’un « cogito », de « à l’origine j’ai bien failli être sociologue, ou archéologue ! ». Et me voilà… Vivante ! Vivante mais précaire, et donc en révolte. Je vous soutiens « Les Nuits Debout », car il ne m’est plus supportable d’arrêter de voter à cause de cette atmosphère politique, justement pour cette politique. Pourtant, je n’ai jamais oublié de voter depuis mes 18 ans. J’ai toujours été ouverte à la démocratie, et bien entendu remplie de pensées et d’espoir en qui veut et peut diriger le navire.

ND pour BD
Carol Chambon – DR

Mais depuis… oh bien vingt ans, face à l’exclusion ou l’auto-flagellation des Verts, témoin de bien de passages de bi ou de tripartisme – comme « Ségo » qui refuse de s’allier aux Verts avant d’être nommée Ministre de l’Ecologie – nous sommes menés par une tripotée de bipolaires, et je choisis cette dénomination à dessein. Des gens comme « SarKosi Nicolas », des videurs de leaders complètement en-deçà des préoccupations ouvrières, menteurs et manipulateurs ; des lepénistes arriérés qui ont raté bien des marches ou sont passés en s’appuyant sur la tête des autres, grâce aux actions de nos votes pour les voir se prendre le nez dedans. La démocratie a, selon moi, d’autres préceptes bien plus simples et moins humiliants pour les gens qui n’adhèrent pas à ces partis politiques. Des partis que personne ne mérite d’ailleurs, car ils n’ont pas opté pour de vraies directions affirmées sans copier leurs voisins. Lancés à brûle-pourpoint de programme-du-tout, ils lancent aux écrans leurs « bons » mots, à coups de Karcher, de Rolex, de « si tu veux un beau costume comme moi » et autres humiliations télévisuelles etéchanges ridicules et hors sujet dans des cours de récréations bien rémunérées.

« Nous sommes les sentinelles, les penseurs sans armes, et les plus emmerdés »

Je suis le témoin de bien des « malfaçons » à tous les niveaux de la société, et ce depuis des années : qu’il s’agisse d’éducation, de santé, de culture, d’agriculture ou des femmes. Il faut absolument que les prochaines élections soient bouleversées par ma génération et celle qui suit. Ceci se justifie par ces manquements accumulés envers une démocratie trop facilement happée. Nous sommes les sentinelles, les penseurs sans armes, et les plus emmerdés…

Je prends donc mon droit d’écrire, de « pousser » et d’exprimer. Parce qu’on n’en veut plus de cet esprit, parce qu’on ne peut plus encaisser l’autosatisfaction. Vu le manque de réflexion et de réalisme, face au potentiel d’autres personnalités – des actifs ou non – je vote pour que nous ne nous fassions plus rabrouer sur la place publique qui est nôtre, en laissant plus longtemps la parole à des élus. Qu’ils soient à gauche, à droite, de Front, ou qu’il s’agisse d’autres interventionnistes armés qui n’ont rien compris ni rien cédé à la mobilisation.

Je ne peux ni ne veux plus, je quitte ces élections forcées. Des politiques qui font carrière, alors qu’ils sont tous plus bégueules et intéressés les uns que les autres, on n’en veut plus ! Des dirigeants qui nous limitent pour asseoir leur propre réussite, on n’en veut plus ! Surtout s’ils excluent les avis, les idées, l’émergence de nouveaux candidats, mis en veille par des systèmes de politiques argentées, qui nous donnent une image bien peu libertaire du peuple que nous sommes. Je me préserve en dessinant : issue de la génération fluide et non flexible, ou pour nous protéger afin qu’un jour – l’an prochain – on n’ait plus du tout le souvenir d’une indigestion cérébrale, monumentale, mais « révolutionnable » et légale, sans violence. Et debout.

On veut de nouveaux esprits, novateurs, « bios » et réellement concernés, qui fassent preuve d’écoute. Impossible de contenir plus longtemps une colère débordante. Pas à pas, luttons contre les gouvernements d’apparat. Bloquons-les. Plus de diktat, de barrages des forces policières, pour aller à l’encontre du peuple, le blesser, l’aveugler, le traîner sur des pellicules pour faire répression. A la fin, nous aurons fait fi des inégalités, surtout au regard de l’emploi. Il y a tout à faire en vue du partage réel et sociétal. Depuis trop longtemps nous allons dans le mur, nous éloignant de notre rôle pour l’écosystème, l’énergie. Le climat économique doit être repris par des activistes du peuple sans que l’on nous étouffe.

Il faut donc un changement de société qui se traduise par un mode d’expression et d’action, et non par des financements illicites. Il faut donc plus de profondeur, d’accès à la culture, à la liberté, et c’est un devoir que de nous défendre, et non un sacrifice.

 

Carol Chambon.

Crédits photos:

  • ND pour BD: Carol Chambon - DR
  • Manif 23 juin 01 Nuit Debout: Gazette Debout - DR

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