La revue de presse politique 29 juin #120Mars
La journée du 28 juin a été marquée par un nouveau rassemblement qui a réuni de nombreux Français. Alors que le projet de loi Travail vient d’être adopté au Sénat, la colère des militants ne s’adoucit pas. Gazette Debout fait un tour de l’actualité de la journée du #119Mars.
Une manifestation « relativement calme »
Ce mardi 28 juin, les Français se sont rassemblés en nombre pour exprimer leur mécontentement. Selon la police, 15 000 personnes se sont réunies Place d’Italie à Paris pour le début de la marche – 55 000 selon les syndicats. PCette onzième journée de manifestation a mobilisé la France entière : les anti-loi Travail étaient près de 64 000 à défiler dans les rues, selon la police – 200 000, selon les syndicats. L’ensemble de la presse française qualifie cette manifestation de « calme ». Pour éviter tout débordement, la Préfecture de police de Paris avait prévu un vaste dispositif. Le Monde met en avant le renforcement de la police, qui a multiplié les points de filtrages et les fouilles aux abords du cortège. Par mesure de sécurité, les stations de métro sur le chemin du parcours ont été fermées, les vitres des abribus et les bancs retirés.
Ces quelques mesures ne refroidissent en rien la motivation des militants, qui espèrent toujours se faire entendre du gouvernement pour que la loi Travail soit retirée. Interrogé par les journalistes du Monde, Loïc, un intermittent du spectacle explique : « On n’oubliera jamais ce que nous fait ce gouvernement, ils ont pris le parti de la terreur et du maintien de l’ordre, c’est une illusion de calme, mais la colère des gens est immense ».
La manifestation avait à peine commencé que Philippe Martinez, le numéro 1 de la CGT, annonçait déjà le prochain rassemblement pour le 5 juillet 2016 (date du retour du projet de loi devant l’Assemblée nationale). Ce dernier tient à rassurer (ou pas) le gouvernement : la colère des militants ne s’essoufflera pas avec l’arrivée des vacances scolaires. Aux micros de France info, le premier secrétaire de la CGT explique ainsi : « On a plein d’idées, on a des campagnes avec les saisonniers, les salariés très précaires, des initiatives, comme chaque année, sur le Tour de France, qui vont nous permettre de nous adresser au public. Ne vous inquiétez pas, tout l’été, on aura des initiatives pour bien préparer la rentrée ».
La loi Travail durcie par le Sénat
Ce mardi 28 juin, le Sénat a adopté le texte de la loi Travail à 185 voix contre 156 après deux semaines d’examen. Le projet a été fortement modifié, notamment par la majorité Les Républicains et l’Union des Démocrates des Indépendants. Ces derniers ont tenu à défendre les mesures que le gouvernement avait supprimées suite à la contestation syndicale. Ils en ont profité pour renommer le projet de loi Travail : « Projet de loi de modernisation du droit du travail ». Les sénateurs ont ainsi rétabli le barème pour les Prud’hommes et le périmètre sur les licenciements économiques, et supprimé les 35 heures.
Suite au vote du Sénat, la ministre du Travail, Myriam El Khomri a tenu à réaffirmer sa position. « Il n’y aura pas de négociations sur l’article 2. Nous avons été très clairs. Nous ne reviendrons pas sur la philosophie de ce texte. La primauté de l’accord d’entreprise s’agissant de l’organisation du travail, reste au cœur de ce texte avec l’accord majoritaire […] pour moi c’est un verrou essentiel. Dialoguer, oui, dénaturer le texte, non » explique-t-elle à Public Sénat.
Une rencontre attendue
Mercredi 29 juin, différents syndicats, dont la CGT et FO, seront reçus par Myriam El Khomri et Manuel Valls afin de trouver un accord. Selon Francetv info, les deux ministres veulent « proposer de renforcer le rôle des partenaires sociaux dans la refonte du Code, et de confronter le rôle des branches professionnelles dans le droit du travail ». Selon une source proche de l’exécutif, « L’objectif n’est pas de récupérer qui que ce soit mais de répondre aux inquiétudes exprimées sur le rôle de la branche […] Le sujet est beaucoup plus politique que social. Les syndicats, on sait qui est pour et qui est contre, cela ne changera pas. Le vrai sujet, ce sont les conditions d’adoption de la loi : si on peut éviter un nouveau 49.3 à l’Assemblée, si on trouve un point de passage qui aille à la CFDT, sans revenir sur l’accord d’entreprise, ça serait dommage de s’en priver ».
Aux micros de Radio Classique, Jean-Claude Mailly, le numéro 1 de FO, tient à mettre en garde l’exécutif sur cette rencontre. « Si le gouvernement n’a l’intention de céder sur rien, cela va être un coup pour rien, je ne vois pas pourquoi le Premier ministre nous recevrait ». De son côté, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, favorable au projet de loi, réaffirme sa position. Sur France 2, il expliquait le 28 juin dernier : « On verra demain, mais ce serait une profonde erreur [s’il y avait un recul du gouvernement ndlr] ».
Emilie pour GAZETTE DEBOUT.
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