A Nuit Debout Grenoble, on cherche aussi un second souffle

TEMOIGNAGE – Gazette Debout a rencontré Myriam, une participante de la Nuit Debout à Grenoble. Elle nous a fait part de ses espoirs et ses attentes envers un mouvement traversé par les mêmes problèmes d’organisation et d’horizontalité que celui de Paris.

« Il y a eu entre 300 et 400 personnes tous les soirs sur les marches de la Maison de la Culture. Pendant quinze jours – trois semaines, nous faisions nos Assemblées populaires à cet endroit. Il faut savoir qu’à Grenoble, c’est une mairie « rouge et vert » qui nous a permis de rester sur cette place, la Maison de la culture étant gérée par la ville. C’est elle qui a mis l’électricité, l’eau, et fait en sorte qu’on ne soit pas délogés. Pourtant,  les gens venaient de moins en moins. Il nous fallait trouver une autre dynamique, d’autres formes d’Assemblées populaires. On a commencé à investir de nouveaux lieux en centre ville, comme la place Victor Hugo. Mais nous n’avons pas encore trouvé le rythme : ce n’est pas facile. Il faut faire en sorte que les Assemblées soient intéressantes et ne se demandent pas seulement « comment on va s’organiser demain » car cela n’intéresse pas les gens.

ND Grenoble (2)
Nuit Debout Grenoble / DR

Nous avons été confrontés à des soucis. Certains participants alcoolisés qui prenaient le micro faisaient fuir beaucoup de participants. Au bout d’un moment, nous n’étions plus tout à fait d’accord sur les objectifs. Il n’y a pas de « problème de chef » à Grenoble, mais dès qu’on emploie le mot organisation… Je n’ai pas de tabous, mais on a senti qu’il ne fallait pas trop en parler.

De nouvelles questions se sont posées. Est-ce qu’on était là pour tenir un camp permanent ? Ou pour faire de la politique et des actions ? Toutes ces discussions ont duré des soirées entières. Il faut bien comprendre que, si on veut perdurer, il va falloir des référents qui ne sont pas des chefs. Ils pourraient, par exemple, être révocables. Mais il faut bien pouvoir se référer à quelqu’un, sinon ça va pas, c’est n’importe quoi.

On n’est pas là pour faire de l’entre-soi. L’objectif, c’est l’issue politique ; mais cela reste un sujet de discussion. Est-ce qu’on crée un mouvement ? Il faut savoir que Grenoble est un milieu très militant.

Voilà toutes les questions qui se posent aussi à la Nuit Debout de Grenoble. »

Propos recueillis par Alan.

Crédits photos:

  • ND Grenoble (2): Nuit Debout Grenoble / DR
  • ND Grenoble (1): Nuit Debout Grenoble / DR

Une réaction sur cet article

  • 20 juin 2016 at 10 h 39 min
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    Solidarité préventive!

    Devant les tribunaux à défaut de preuve on détermine l’intention de « casser » par le seul fait de venir à la manifestation avec des protèges tibias, un casque et un masque  » l’équipement complet du casseur »! Quand le prévenu se défend en arguant « je ne me sens pas en sécurité car j’ai vu des manifestants blessés grièvement à la tête ». Réponse de la justice :  » dans ces conditions il ne faut pas venir manifester ». Allons donc! Cela nous rappelle la réponse de Robert Pandraud à la mort de Malik Oussekine : « si j’avais un fils sous dialyse je l’empêcherais de faire le con dans la nuit. ».

    Je propose donc que toutes et tous les manifestants, sans exception, viennent avec masque, casque, protège tibia à la prochaine Manif!!Ainsi nous serons tous des casseurs potentiels et la preuve par « l’harnachement » tombera d’elle même!
    Sans compter que nous sommes nombreux à nous équiper car nous voulons manifester mais rester intact et redoutons la violence de la police d’Etat!
    Se protéger est-ce un signe de lucidité ou un aveu de culpabilité ?
    Mettre sa ceinture de sécurité est-ce l’aveu d’un désir de faire des cascades sur l’autoroute?

    Tous casqués et masqués ! Solidaires et protégés!

    Le printemps sera couvert!!

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