Manif du 14 juin : une marée humaine contre la Loi Travail

REPORTAGE – C’est une véritable marée humaine qui a défilé mardi 14 juin contre la Loi Travail. Un flot ininterrompu de manifestants qui piétinaient encore place d’Italie tandis que les premiers étaient arrivés aux Invalides.

Un trajet de moins de 5 kilomètres tout au long desquels tous ont crié leur rancœur contre le gouvernement, contre la Loi Travail et son monde.

Les syndicats ont compté 1,3 million de personnes. La préfecture de Police seulement 125 000. Au-delà de la sempiternelle querelle des chiffres, nul doute que cette mobilisation aura été la plus importante depuis le début du mouvement. Une victoire pour les syndicats. Un camouflet pour le gouvernement.

Mais en dépit d’une météo plutôt clémente, l’après-midi n’a pas été une partie de plaisir. De la violence, encore de la violence, telle une macabre rengaine qui revient sans cesse depuis le 31 mars.

Les nuages lacrymogènes ont littéralement asphyxié une bonne partie du défilé, surtout en tête, là où défilaient ceux que les médias appellent les « casseurs ». Il est vrai qu’on aura rarement vu autant d’individus masqués au sein d’un cortège. Mais ces protections n’étaient pas uniquement portées par ces « casseurs ». De nombreux nuitdeboutistes, de simples participants et même certains journalistes s’étaient équipés du combo foulard/lunettes de plongée pour tenter de se protéger contre les méfaits du gaz.

Un militant CGT qui écume toutes les manifestations depuis plus de trente ans nous assure ne jamais avoir vu un tel déchaînement de violence. Le paroxysme a été atteint avec le canon à eau, qui a plusieurs fois « bombardé » à partir de la gare Montparnasse. Les sirènes des pompiers ont très souvent résonné, au milieu des éclats de grenades lacrymogènes et des fumigènes. Plusieurs personnes ont été gravement touchées par les projectiles lancés par les CRS et par des coups de matraque. Elles ont été exfiltrées, en sang, par les équipes des street medics.

Au final, selon les chiffres de la Préfecture, près de quarante personnes ont été gravement blessées, dont vingt-neuf policiers.

Gazette Debout reviendra plus en détail sur cette journée grâce à divers témoignages. En attendant, voici une sélection de photos prises par les nuitdeboutistes au fil du cortège.

Edit : retrouvez le compte rendu détaillé sur Paris Luttes Info. 

GAZETTE DEBOUT.