Manifestation du 14 juin : les conseils pratiques

GREVE GÉNÉRALE – C’est une journée cruciale pour la suite du mouvement contre la loi Travail. Mardi 14 juin, une intersyndicale composée de la CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL appelle à manifester à partir de 13 h au départ de la Place d’Italie pour arriver jusqu’aux Invalides. (Voir le détail du trajet sur Démosphere.) Les Nuitdeboutistes se retrouveront devant la mairie du XIIIe arrondissement à 13 h. 

Ce rassemblement aura valeur de test pour les syndicats qui espèrent mobiliser en masse, malgré la météo qui s’annonce déplorable. Pour ceux qui sont en province, plusieurs solutions de transports seront mises en place (voir les détails sur Paris Luttes Info).

Après la manifestation, Nuit Debout organise une assemblée devant le Sénat à partir de 18 h 30. Les Sénateurs (qui, on le rappelle, ne sont pas élus directement par le peuple) prévoient de durcir le texte en rajoutant des mesures en faveur des entreprises retirées par la gauche lors de l’examen à l’Assemblée, et notamment en enterrant les 35 h.

Manif 14 juin - tract
Nuit Debout / DR

La journée risque ainsi d’être bien chargée pour les opposants à la Loi Travail. En attendant, Gazette Debout vous rappelle quelques conseils pratiques à suivre pendant la manifestation.

  • Évitez de venir seul. Mieux vaut rester en petit groupe, voire former un binôme qu’on ne lâchera pas en cas de problème.
  • Bien préparer son sac. La fouille des affaires personnelles est assimilée à une perquisition. Seul un officier de police judiciaire ou un gendarme peut fouiller dans les effets personnels d’une personne en cas de flagrant délit, de commission rogatoire ou d’enquête préliminaire (consulter ce site pour plus de détails sur les conditions de fouille). Dans votre sac, il est conseillé de rien posséder qui puisse vous incriminer. Pas de drogue bien entendu, mais pas non plus d’objet pouvant être considéré comme une arme (couteau, cutter). Si l’Officier de Police judiciaire considère qu’il s’agit d’une infraction, il pourra enquêter, ou rajouter ce point à l’enquête qu’il mène.
  • Du sérum physiologique. Indispensable pour se laver les yeux en cas de bombe lacrymogène.

Pendant la manifestation

  • Restez calme. La tension monte souvent très vite. Le plus important est d’éviter de courir ou de crier inutilement. Tâchez de canaliser votre peur. Il faut rester attentif aux autres manifestants, surtout aux membres de votre groupe.
  • Atténuer les effets des bombes lacrymogènes. Ces effets sont souvent très localisés. Il suffit de se décaler de quelques mètres pour ne plus être dans le nuage toxique. Il faut à tout prix éviter de se toucher les yeux et la bouche avec des mains ou des vêtements contaminés. Rincez la peau à l’eau le plus vite possible et les yeux avec du sérum physiologique.
  • Ne pas dissimuler son visage. Dissimuler son visage dans une manifestation est passible d’une amende de 1 500 euros. Dans les faits, on est rarement poursuivi pour cela à titre autonome, mais le plus souvent comme circonstance aggravante d’une infraction liée à la manifestation (ex : attroupement non autorisé, non dispersion).
  • En cas d’arrestation. Restez calme et poli pour éviter d’être accusé d’outrage à agent et de rébellion. Si vous n’êtes pas en mesure de prouver votre identité, vous pouvez être conduit au poste pour une vérification.

Après la manifestation

  • La vérification d’identité. En cas d’arrestation, la durée maximale du contrôle d’identité est de quatre heures. Il est obligatoire de décliner son identité, mais aucune peine n’est prévue en cas de refus. Donner une fausse identité est un délit passible de 7 500 euros d’amende. On peut toutefois se « tromper » d’une ou deux lettres en donnant son nom. Mais mieux vaut ne pas en abuser.
  • La garde à vue. Sa durée maximum est de 24 h et peut se prolonger jusqu’à 48 h sur autorisation du procureur. Les raisons de la prolongation sont les mêmes que celles du placement initial (lire ici pour les détails).
  • Contacter un avocat. Vous avez le droit de faire appel à un proche et un avocat avec qui vous aurez un entretien de 30 mn. Vous pouvez aussi demander à voir un médecin. De quoi faire constater d’éventuelles violences policières (ou leur absence); le cas échéant, il faut aussi faire établir un autre certificat dès qu’on sort. En cas de violences postérieures, il faut se rendre chez le médecin dès la fin de la garde à vue pour faire constater les violences qui s’y sont produites.
  • « Je n’ai rien à déclarer ». C’est la seule expression à employer en cas d’interrogatoire. En cas de pression il faut tenir bon et surtout ne pas dire « Je ne sais rien », ce qui est considéré comme une déclaration.
  • Le procès-verbal. Bien relire votre procès-verbal avant de le signer pour être sûr que vos déclarations ont été correctement reprises. Vérifiez l’heure et les déclarations des policiers. N’hésitez pas à modifier vous-même les passages qui posent problème. Si vous n’êtes pas d’accord avec le procès-verbal, vous pouvez refuser de signer. Il n’y a aucune conséquence relative au refus de signature, ni contre le prévenu, ni d’ailleurs à son avantage.
  • Les photos et empreintes. Refuser les photos d’identité, les prises d’empreintes digitales et le fichage ADN est un délit passible de 15 000 euros d’amende maximum et un an de prison. Mais dans les faits, les poursuites ne sont pas systématiques. S’il n’y a pas de suites à l’affaire, le refus n’est généralement pas poursuivi. C’est un acte militant.
  • Le numéro en cas d’urgence. Notez quelque part ou apprenez par cœur le numéro de la Legal Team (DefCol) 07 53 82 19 10.  Il permet aux témoins d’arrestations ou aux proches de personnes arrêtées de contacter les avocats. Les personnes arrêtées ne peuvent pas appeler ce numéro une fois au poste. Il faut donc penser à le donner à vos proches en amont afin qu’ils puissent contacter l’équipe du Defcol en cas d’arrestation.

GAZETTE DEBOUT

 

Crédits photos:

  • Manif 14 juin – tract: Nuit Debout / DR
  • Manif 14 juin – parcours: DR

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