Nuit Debout : récit de la soirée festive du 100Mars

REPORTAGE ANNIVERSAIRE. Le 100 mars restera dans l’histoire, cela ne fait aucun doute !

La journée avait commencé un peu comme les autres, place de la République. La commission Démocratie sur la place se réunissait, comme à son habitude, pour préparer l’Assemblée Générale. Un peu plus loin, les photographes debout installaient une exposition photographique, sereinement. Les ArchiDebout et leur incontournable dôme œuvraient joyeusement. Mais il se passait quelque chose d’inhabituel. Il s’agissait de mettre en place une Assemblée comme jamais auparavant : une « Assemblée de célébration. »

Le programme de la journée était écrit : les commissions de la place de la République devaient se relayer au micro pour présenter leurs activités depuis le 31 mars. Certaines sont bien connues, car elles animent généralement des débats. En revanche, ce fut l’occasion de découvrir des commissions moins connues, comme la commission de coordination qui fait le lien entre tous les médias et toutes les commissions, ou encore la commission accueil et sérénité, qui favorise la quiétude des participants et qui nous a résumé son action :

« On voulait pouvoir s’auto-gérer. Notre première inquiétude était d’occuper la place. Dès le début, on ne voulait pas que les gendarmes puissent nous déloger. On a prouvé qu’on pouvait gérer des situations difficiles sans être dans la répression. Les graines de l’auto-gestion sont semées. »

Très rapidement, l’Assemblée est invitée à participer et à agir : « Excusez-moi, je viens de la cantine, et on a besoin de bras… Si une ou deux personnes pouvait venir ! » D’autres commissions, comme la commission écologie, invitent à des actions responsables : « À partir de 22 heures, on va éteindre des vitrines, venez ! » La commission des sans-logis a été applaudie pour ses récentes victoires : un relogement immédiat des familles les plus en difficultés, une aide financière pour refaire ses papiers, un véritable suivi social, sans compter une meilleure prévention des violences policières à l’encontre des sans-abri.

La soirée s’est terminée sur une assemblée de coordination et le retour de la commission action qui revenait d’une manifestation contre le gouvernement. Il y avait de la solidarité et quelques questions. Beaucoup d’énergie, beaucoup de monde et parfois des déçus.

Faut-il voir en Nuit debout le début d’un nouvel espoir ? Bien que cette question n’amène pas toujours les mêmes réponses, la soirée s’est finie en musique. Quel plaisir de voir tant d’enthousiasme ! Tous ceux et toutes celles qui ont pu en profiter n’ont pas regretté cet instant de convergence.

Et il y en aura d’autres, des jours où se réunissent les esprits libres.

Alan.