Comment Gazette Debout s’est infiltrée dans un meeting ultra privé du parti socialiste

REPORTAGE CHEZ LES SYMPATHISANTS PS. Mercredi 100 mars, Nuit Debout nous avait donné rendez-vous au 15, rue de l’Aubrac, à Paris-Bercy, pour manifester devant le meeting organisé par les ténors du PS aux salons de l’Aveyron. À la sortie du métro Cour Saint-Emilion, environ 200 activistes (CGT comprise) sont bloqués par un cortège de CRS.

CRS
Gazette Debout / DR

Résolue, je grille la foule pour assister au meeting, en mode curieuse et pacifiste. Qu’est ce que le PS a à dire à ses militants à propose de la loi travail, objet  de la réunion ?  Pour rentrer, il faut avoir reçu une invitation et être muni de sa carte d’identité. Montrer patte blanche en quelque sorte… J’y parviens.

Meeting PS, salons de l’Aveyron, 8 juin, #100mars
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Dans la salle, il n’y a guère plus de militants socialistes qu’il n’y avait de personnes à la sortie du métro.

Meeting PS, salons de l’Aveyron, 8 juin, #100mars
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Meeting PS, salons de l’Aveyron, 8 juin, #100mars
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En revanche, beaucoup de personnels de sécurité et énormément de caméras. Je reconnais France 2, Le Petit Journal, Le Grand Journal…

Meeting PS, salons de l’Aveyron, 8 juin, #100mars
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Meeting PS, salons de l’Aveyron, 8 juin, #100mars
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Introduction : « Il faut saluer l’initiative de Monsieur Valls et M. Cambadélis de nous réunir ce soir. Le moment est bien choisi ». Applaudissements. Stéphane le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt et porte-parole du gouvernement, est le premier à monter derrière le pupitre. « Il est important de se rassembler pour saluer Myriam, rappeler qui nous sommes. Fallait-il avancer dans le choix de la négociation en entreprise (article 2 *) ? Est-il contraire à nos valeurs ? Moi, je dis que ce choix est important à un moment où, souvent, on entend qu’en France, le taux de syndicalisation est très faible. La meilleure façon de renforcer le rôle des syndicats est de faire en sorte que la négociation se rapproche des salariés. » Avec cet argument, on comprend mieux pourquoi la CGT est vent debout. Stéphane le Foll voudrait retirer le pouvoir de la négociation patrons/employés aux syndicats, sous couvert de l’accorder à d’autres acteurs, s’y prendrait-il autrement ?

Meeting PS, salons de l’Aveyron, 8 juin, #100mars
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Suit Myriam El Khomri, ministre du travail : « Je suis très heureuse de pouvoir parler avec vous de cette loi qui porte mon nom et sera débattue dès lundi prochain au Sénat. Cette loi pose les bases du discours social. La France a une qualité, qui est aussi son défaut : un goût immodéré pour l’autocritique. Permettez-moi de ne pas succomber au brainwashing. De regarder mon pays tranquillement, lucidement ».

Permettez-moi aussi, madame, de résister au lavage de cerveau que j’ai un peu l’impression de subir. Vu la mobilisation contre votre projet de loi, le nombre de manifestations, gazages, arrestations, émergences de mouvements contestataires (Nuit Debout dans toute la France, par exemple)… et étant donné que votre loi est passée via le 49.3 (un « déni de démocratie » disait naguère Hollande, doit-on encore le rappeler ?), comment pouvez-vous encore regarder votre pays « tranquillement » ? Êtes-vous sûre que vos lunettes sont bien à votre vue ? Parce qu’Afflelou offre la 2e paire pour le prix d’une…

S’ensuit une série d’affirmations positives sur la loi travail (« Le compte personnel d’activité, c’est l’arme de la liberté pour réduire les inégalités ») et de chiffres traduisant le rebond de la France depuis 2012, notamment ces 70 000 emplois prétendument créés au dernier trimestre 2016 (comment vérifier ?). Applaudissements. « Je suis réformiste et très fière de l’être. A quoi sert-il de se prétendre révolutionnaire si c’est pour défendre le statu quo ? Je le dis à toutes ces âmes pures : à quoi sert-il d’incarner la gauche incorruptible si c’est pour faire la courte-échelle à la droite ? Qui en ferait les frais ? Nos concitoyens les plus fragiles ».

Les « âmes pures » ? Ai-je bien entendu ? L’adjectif « pur » me fait un peu frémir. Dans la bouche d’une politique, il ne m’évoque pas de bons souvenirs. Quant aux idées révolutionnaires, madame, elles ne prônent pas l’immobilisme mais le changement de système gauche/droite qui apparaît comme verrouillé et obsolète à bon nombre de jeunes (ah oui, vous ai-je dit que l’assistance était majoritairement composée de seniors et senioresses ?!)

« Nos camarades si critiques à notre endroit n’ont pas le monopole de la gauche. Allons-nous continuer longtemps, les uns à nous traiter de traîtres, les autres d’irresponsables ? À ceux qui ont voulu me donner des leçons de gauche pure (encore  ? Ça craint…), je réponds que je ne connais que la gauche et la droite. Ces deux-là s’affrontent depuis toujours. Et s’affronteront encore longtemps car la promesse d’une société juste, apaisante, égalitaire est de notre côté. » Ça va sans dire, l’apaisement est total, en effet. Même les policiers en ont marre de frapper…

« Je nous appelle collectivement au sursaut. Il est temps de faire entendre la voix des socialistes avec toi, cher Jean-Christophe. » A ce stade, je comprends parfaitement le but de ce meeting : Revendiquer la loi comme une réforme de gauche et réconcilier les militants PS. Enfin, ceux qui sont là… Car des frondeurs genre Pascal Cherki, je n’en vois point… Comment se réconcilier avec des absents ?

Meeting PS, salons de l’Aveyron, 8 juin, #100mars
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Arrive Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste. Là, j’avoue avoir du mal à me concentrer et d’un parce que je commence à les trouver un brin condescendants, et de deux parce qu’autour de moi, tout le monde peste en disant « Camba n’a aucun charisme ». Et c’est vrai que « ce meeting était nécessaire pour souligner combien la gauche est différente de la droite », et que partir dans un grand speech contre la droite devant une assemblée acquise aux idées de gauche, c’est un peu comme vouloir apprendre à nager à Laure Manaudou.

Meeting PS, salons de l’Aveyron, 8 juin, #100mars
Gazette Debout / DR

Manuel Valls est le clou du spectacle. Et là, franchement, il est bluffant de conviction : « Oui, nous nous sommes mal exprimés. Mais nous avons finalement négocié avec les syndicats réformistes. » Merci patron Laurent Berger (CFDT) ! « C’est un bon compromis. Nous poursuivrons le dialogue. » Ici, il cite tous les accords conclus. « J’assume cette loi parce qu’elle agit pour les salariés qui veulent avoir la parole. La démocratie, ce n’est pas la rue. C’est le vote. C’est un bon texte pour l’intérêt général. Nous ne serons pas le énième gouvernement qui recule. Il faut des syndicats dans les entreprises, mais chercher à opposer salariés et entreprises, c’est mal. Il faut décentraliser le rapport social. La loi est garante des droits. Le temps où l’on pouvait tout diriger est révolu. » Là, il parle des syndicats, pas du #49.3 !

« Pourquoi ce meeting ? Il y a de plus en plus de violences qui s’immiscent dans le débat public. S’attaquer au siège du parti, c’est inacceptable ! » Gloups… Et s’attaquer aux droits de ceux qui descendent dans la rue pour protester,  est-ce convenable ? «… Mais il y a aussi ce besoin d’oxygène, de réformes… Les autres ne rêvent que de pouvoir rester dans l’opposition pour se cantonner à la déclamation contre la droite, dans le bruit. Nous allons réussir pour les Français. Vive la France. Vive la République. »

A ce stade, tout le monde se lève et entonne « La Marseillaise » en chœur.

Meeting PS, salons de l’Aveyron, 8 juin, #100mars
Gazette Debout / DR

Voilà c’est fini. J’ai un goût sucré-amer dans la bouche. Amer parce qu’ils sont complètement barricadés dans leur certitude de bien agir (ou alors ils font très bien semblant !). Ils choisissent leur public, abusent des moyens policiers pour se protéger face à de possibles contestations, et s’auto-congratulent. Sucré, parce qu’ils ne voient rien venir. Ou peut-être savourent-ils les derniers ersatz de leur gloire ? Grande compassion.

GAZETTE DEBOUT.

NB : Quelle est la pierre angulaire de l’article 2 (le plus contesté) de la loi El Khomri  ? La primauté de l’accord d’entreprise en matière de durée du travail devient le principe de droit commun. C’est notamment le cas en matière de fixation du taux de majoration des heures supplémentaires, où la priorité est donnée à l’accord d’entreprise, et non plus à l’accord de branche.

NB 2 : Je fais des photos floues, je sais…

Crédits photos:

  • CRS (1): Gazette Debout
  • meeting-ps_03-devant: Gazette Debout / DR
  • meeting-ps_04-foule: Gazette Debout / DR
  • meeting-ps_05-assistance: Gazette Debout / DR
  • meeting-ps_06: Gazette Debout / DR
  • meeting-ps_07-micros: Gazette Debout / DR
  • meeting-ps_08-el-khomri: Gazette Debout / DR
  • meeting-ps_09-cambadelis: Gazette Debout / DR
  • meeting-ps_10-valls: Gazette Debout / DR
  • meeting-ps_11-final: Gazette Debout / DR
  • meeting-ps_01: Gazette Debout / DR

11 réactions sur cet article

  • 9 juin 2016 at 8 h 58 min
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    Fort intéressant ! Merci 🙂 (juste erreur minime, tu as marqué Myriam El Khomri en tant que Ministre de l’Agri et non en tant que ministre du Travail, de l’emploi, de la Formation professionnelle et du dialogue social).

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  • 9 juin 2016 at 9 h 02 min
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    Bonjour les debout, toujours et encore vents debout contre ces « braves gens » qui n’ont pas fini de me faire ricaner.. On voit bien, à travers leurs envolées faussement tranquilles, que les traîtres sont bien les premiers, les seuls à être aveugles à leur propre traîtrise.. Ils sont bien esseulés, dans leurs comités restreints, protégés par des meutes armées, face à la rue debout.. Si ces dames et messieurs étaient si sûrs que le soutient soutient populaire leur était acquis un tant soit peu, que ne leur vienne l’idée de nous convier à leur petite messe, et ouvrir les portes aux nombreuses personnes venues leur apporter la contradiction; et hélas, tenues à l’écart.. Mais non, ce ne sera pas pour cette fois encore; mais pour autant, pas question de les laisser vaquer à leurs « affaires » en toute sérénité; il faut les harceler, au point d’user ce qui leur reste de tranquillité, et les lasser; si tant est que cette hypocrite gente froide soit encore à portée de nos doléances.. Il ne fait aucun doute, qu’ils s’en reviendront solliciter nos suffrages, sourds, aveugles, ignorants qu’ils sont de l’état réel de la majeure partie de la population, et de son humeur.. En attendant, nous ne lâchons rien sur rien.. « Et cependant, Elle tourne.. » Salutations..

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  • 9 juin 2016 at 11 h 19 min
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    Le problème avec ces gens là c’est qu’il n’ont jamais travaillé… ils n’ont jamais eu de vrais patrons même petits même pour se payer leurs vacances… donc le travail il n’en connaissent rienh absolument rien et non seulement ils en parlent mais ELLE et EUX….!!!…ILS pensent pour nous ce qui est mieux pour EUX… Aujourd’hui c’est SAPIN de noel… Sapin, ministre des finances et de l’industrie annonce et mais avec lui les « journaleux » -on devrait plutôt dire, à l’américaine, les « speakers » puisqu’ils se contentent d’annoncer ce que les gouvernants leur dictent- que l’emploi s’est amélioré depuis le début de l’année! Pensez donc 800 emplois dans la construction dans toute la France!!!!!
    MAIS le moniteur de l’emploi nous indique que le secteur a perdu 12 000 emplois en 2015……
    Non seulement Elle ne connait rien au travail, non seulement Elle ne connait rien au sujet* pour lequel elle a été nommée ministre MAIS EN PLUS Elle Ment ou ne lit pas.

    http://www.emploi-pro.fr/edito/article/2016-marque-la-reprise-des-recrutements-dans-le-btp-aea-7972

    *(la preuve que les ministres ne sont pas choisis pour leurs savoirs et expériences dans un domaine précis nous l’avons quand même eu par Montebourg qui a attendu d’être ministre du développement industriel pour se rendre compte qu’il ne connait rein à l’économie et qu’il lui fallait retourner sur les bancs de l’école)

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  • 9 juin 2016 at 11 h 45 min
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    Bonjour,
    Merci pour ce bon article, rien à redire.
    Par rapport à l’âme pure il me semble que cela a un rapport avec la racine latine de candidat qui signifie quelque chose comme ça. C’est sans doute qu’une autre façon de dire candidat.
    Cordialement.

    Reply
  • 9 juin 2016 at 11 h 46 min
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    Bonjour,
    Merci pour ce bon article, rien à redire.
    Par rapport à l’âme pure il me semble que cela a un rapport avec la racine latine de candidat qui signifie quelque chose comme ça. C’est sans doute qu’une autre façon de dire candidat.
    Cordialement.

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  • 9 juin 2016 at 12 h 31 min
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    Merci pour la remarque sur le titre de Myriam El Khomri que ns avons corrigé. Cette erreur était fortuite. Renseignement pris, la racine latine du mot candidat, est candidatus. C’est un dérivé de candidus qui signifie « blanc, pur, brillant, radieux, éclatant, beau » C’est pire que tout. Aucun candidat (ou même être humain) ne peut se targuer d’être « pur, vierge de toutes affaires ». Et en plus cette allusion à la couleur est un peu limite, non ? Mais bon, c’était la grand-messe alors l’usage de ce type de vocabulaire n’est pas si surprenant. Bien qu’on soit dans un pays laïque.

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  • 9 juin 2016 at 22 h 52 min
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    Bonsoir,
    Oui, il y avait la CGT et d’autres aussi, dont beaucoup de têtes de nuit debout. Visiblement, vous n’avez pas parle avec eux car 200 c’est le chiffre de journalistes qui n’étaient pas la, tels BFM, France 2… Regardez des photos, comptez les oreilles et divisez par deux.
    Sinon, il y a aussi eu des grenades de désencerclement, des gazages d’usagers du métro, des coups de matraques peu utiles, une manifestation, importante, des blocages. Plein de choses qui ne sont ni dans les médias mainstream, ni ici.

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    • 10 juin 2016 at 1 h 52 min
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      Notre journaliste était à l’intérieur… Elle ne parle que de ce qu’elle a vu et entendu ! La presse militante et les sites militants évoquent assez bien le reste, et les vidéos parlent d’elles-mêmes…

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  • 10 juin 2016 at 7 h 28 min
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    En réponse à François T : l’article comprend un lien vers le récit de ce qui s’est passé en dehors du meeting. GAZETTE DEBOUT est d’ailleurs preneuse de témoignages/reportages sur ce sujet. Mon intention n’était pas de rester avec cette foule nassée par les CRS mais d’assister à ce meeting. Manifester à 200 mètres du lieu de rendez-vs c’est très bien (j’ai d’ailleurs entendu des sympathisants commenter ce rassemblement, je pourrais en reparler) mais infiltrer le meeting c’est autre chose. Je me ss rendue compte, sur place, que j’étais la seule et qu’il n’y aurait vraisemblablement pas d’actions de ND à commenter. Alors en tant que journaliste, j’ai fait mon job. L’important était de savoir ce qu’ils disaient aux militants PS sur la loi travail (c’était l’objet de cette réunion). Depuis, je sais que le reproche d’être dans l' »entresoi », le « peu nombreux », la « mobilisation coûteuse des forces policières » dont on accuse Nuit Debout n’a d’égal que celui que l’on peut faire aux Socialistes. CFQD ?!

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    • 11 juin 2016 at 10 h 30 min
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      Merci pour les réponses, j’étais un peu « étonné » de la formulation « environ 200 activistes (CGT comprise) ». Il faut dire que l’estimation du journal de France 2 (50 personnes je crois) venait juste de me chauffer.
      Merci aussi pour la chronique de ce qui s’est passé dans la salle,

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