Revue de presse politique du 8 juin #100Mars

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François Ruffin, journaliste et réalisateur du film Merci patron ! a annoncé le lancement d’une campagne contre le PS en raison de « l’absence de rébellion massive contre la loi travail » de la part des parlementaires socialistes

REVUE DE PRESSE. Ce mercredi 9 juin, les militants sont attendus en nombre place de la République pour fêter l’anniversaire du mouvement. Il était impossible pour les Nuitsboutistes de passer à côté de cette date importante, le #100Mars. Dans le reste de la France, la colère gronde et ce n’est pas seulement à cause des récentes inondations. La Gazette Debout revient sur ce qu’il ne fallait pas louper dans l’actualité.

Joyeux anniversaire !

Pour le mouvement Nuit Debout, l’heure est au bilan des deux premiers mois. A l’occasion du #100Mars de nombreuses festivités sont attendues place de la République. Le site Reporterre a décidé de faire un point sur ce rassemblement qui a agité autant les Français que les médias. Pour cela, les journalistes ont interrogé Gaël Brustier, politologue, qui vient de publier une première analyse sur le mouvement, intitulée Nuit debout. Que penser ? Pour « s’opposer » à lui, Benjamin Sourice, un Nuitdeboutiste actif. Pour ce dernier, « Nuit Debout est le signe de victoires : celle du début de la réappropriation de l’espace public et de la récupération de libertés comme le droit de manifester dans un contexte d’état d’urgence […] Nuit ebout a fait émerger ce constat : ‘Il y a un véritable problème démocratique‘. L’usage du 49-3 par le gouvernement pour imposer la loi Travail en a été l’illustration ».

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Dans cet article, tous les thèmes sont abordés : des prémices du mouvement aux enjeux socioculturels. La question que tout le monde se pose est de savoir ce qu’il adviendra du mouvement dans quelques mois et quelles initiatives concrètes seront prises, le cas échéant. Un point qui aborde les limites du mouvement. Alors que certains Nuitdeboutistes veulent agir politiquement, d’autres préfèrent que ce rassemblement reste un lieu d’échanges. Benjamin Sourice a conscience que le mouvement doit évoluer et s’adapter aux différentes demandes. « Je pense que la forme Assemblée Générale a atteint ses limites : la parole a été libre pendant deux mois, les gens sont venus dire ce qu’ils avaient à dire, à un moment donné, on ne va pas répéter les mêmes choses indéfiniment » explique-t-il.

De son côté, Gaël Brustier a bien vu que la récupération politique du mouvement était un sujet « tabou ». « Il faut arrêter de prophétiser l’avenir de Nuit debout. Il y a un moment où la question du pouvoir va se poser. J’ai compris que le livre qui se vendait le plus au stand de Libertalia, sur la place de la République, est celui de Holloway, Changer le monde sans prendre le pouvoir : à mon sens, c’est une impasse qui serait terrible, car cela ne ferait finalement que confirmer l’ordre existant ad vitam aeternam »

La lutte continue

La CGT ne compte pas suspendre de sitôt ses blocages dans la France entière, d’autant plus si le gouvernement continue à se voiler la face. La SNCF entame sa huitième journée consécutive de grève et le trafic des trains de ces prochains jours semblent être tout aussi perturbés. Avec la signature d’un accord dans la nuit du lundi 6 juin au mardi 7 juin, les Franciliens espéraient un retour à la normale. Face à ce projet sur l’organisation du temps de travail des cheminots, Guillaume Pepy, président de la SNCF se veut confiant sur Europe 1. « Ce projet d’accord qui va être soumis à la signature des syndicats doit permettre une sortie totale de la grève […] Il n’y a donc plus aucune raison de faire grève pour aucun cheminot sur des motifs qui sont limités à la SNCF ». Pour le moment, les syndicats ne semblent pas du même avis.

Ecoutez le patron de la SNCF en cliquant ici
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Les équipes ferroviaires ne sont pas les seules à vouloir réagir face à la dégradation de leurs conditions de travail et les pilotes d’Air France ont décidé de suivre le mouvement. Une décision qui contrarie fortement le gouvernement à quelques jours du début de l’Euro 2016. Sur TF1, François Fillon, ancien premier ministre et candidat à la primaire de la droite dénonce l’attitude de ces derniers. « Je vois que les pilotes d’Air France menacent de faire grève au milieu de l’Euro, franchement c’est minable et j’espère que le bon sens l’emportera […] Ce que je demande c’est que chacun fasse un effort. Il y a l’Euro qui commence, c’est l’image de la France qui est en jeu, et d’une certaine façon c’est aussi notre avenir et notre croissance ».

Mardi 7 juin, le premier ministre a été fortement interpellé par les députés à l’Assemblée nationale en raison des grèves qui n’en finissent plus et empêchent des milliers de Français d’atteindre sereinement leur lieu de travail. Face à la colère et aux inquiétudes des députés, Manuel Valls se veut rassurant et ferme. « Il n’y a aucune raison aujourd’hui de faire grève ni par rapport à la loi travail, ni par rapport aux discussions et aux accords trouvés au sein même de l’entreprise, encore moins par rapport à la préparation de l’Euro de foot, et ça vaut pour ceux qui ont aussi déposé un préavis de grève à Air France, je veux parler des pilotes »

Ecoutez Manuel Valls en cliquant ici
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En visite officielle à Arras (Pas-de-Calais), le Président de la République, François Hollande a tenu le même discours. Interrogé par La Voix du Nord sur la situation de la France, il explique : « Il y a un moment où, selon une formule célèbre, il faut savoir arrêter une grève […] Le gouvernement a montré sa volonté de dialogue, notamment dans les transports routiers, l’aviation civile ou le ferroviaire ». Par cette première phrase, François Hollande rappelle les propos qu’avait tenus Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, en 1936, suite à la signature des accords de Matignon qui instauraient la semaine à 40 heures et les 15 jours de congés payés.

Une campagne anti-PS

Certains militants ont bien vu qu’ils n’étaient pas écoutés par le gouvernement et ont décidé d’agir. Selon le site Le Point, François Ruffin, journaliste et réalisateur du film Merci patron ! a annoncé le lancement d’une campagne contre le PS en raison de « l’absence de rébellion massive contre la loi travail » des parlementaires socialistes. Cette campagne qui débutera à Amiens, dans la ville de publication du journal Fakir, a pour but de s’étendre dans les grandes villes de France à travers un important tractage. F; Ruffin explique ainsi que cette initiative est le « début d’une campagne qui va se prolonger en septembre », période stratégique, à l’approche des élections présidentielles et législatives.<

GAZETTE DEBOUT.

Crédits photos:

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