Comment redonner un second souffle aux débats place de la République ?
DEMOCRATIE SUR LA PLACE – Depuis le 31 mars, nous nous rassemblons Debout, déterminé.e.s à reconquérir les attributs d’une véritable démocratie, que nous ne supportons plus de voir systématiquement bafouée. Nous avons libéré la parole sur la place et rendu ainsi un sens au mot « politique ».
Mais si, dès les premiers jours, le désir d’être ensemble a organisé spontanément la parole autour de causes communes, cette spontanéité s’essouffle, peut-être, après 55 nuits.
Au fil du temps, les paroles s’entrecroisent souvent sans se rencontrer. Que peut une Assemblée où les paroles libres risquent de plus en plus de s’enchaîner en ordre dispersé?
Si les débats continuent, ils ont tendance à déserter les Assemblées, et à se concentrer en cercles plus fermés, en réunion, ou sur les fils de discussion rendus possibles par divers outils numériques. Ces voies parallèles sont riches et utiles, mais nous sommes tous conscients qu’ils ne peuvent se substituer à la parole publique. C’est pour ces raisons que les débats qui nous traversent doivent à nouveau résonner sur la Place : de l’Assemblée vers les commissions et des commissions vers l’Assemblée.
Le Processus de Vote-test était une proposition de Démocratie sur la Place suite au besoin que tous et toutes ressentaient de trouver un moyen pour recentrer les Assemblées sur la définition des aspirations globales qui nous sont communes. Le travail sur ce point doit continuer, pour définir ensemble la façon dont nous voulons, dont nous pouvons prendre des décisions collectives.
Mais il y a d’autres moyens, que nous nous devons d’explorer avec attention. Aussi Démocratie sur la Place vous propose deux axes de travail préliminaires :
1/ Remettre le travail des commissions au centre des Assemblées. Pour cela, il est essentiel que toutes et tous puissent présenter au plus grand nombre l’état de leurs travaux et les questions qu’ils posent à Nuit Debout. Notre idée est de vous permettre de porter chaque soir devant l’Assemblée des « moments thématiques » sous un format libre : débat, présentation, sujet d’actualité, récapitulatif, demande d’avis consultatifs, pour que tous ensemble nous nous emparions des problématiques de chacun et chacune sur la Place. Nous incitons donc chaque commission à proposer des thèmes pour un jour donné afin de pouvoir diffuser un peu à l’avance les Ordres du Jour des Assemblées pour que tous et toutes soient au courant des sujets prévus. Cela permettrait également d’allouer aux commissions des plages d’intervention ou de discussion plus longues (entre 15mn et 2 heures selon les besoins), avec des temps de parole eux aussi plus étendus (de 5 à 8 mn de présentation par exemple, suivies d’un débat ou d’une demande d’avis consultatif).
2/ Entamer tous ensemble une réflexion de fond sur les formats différents que nous pourrions donner aux Assemblées. Privilégier par exemple le même soir l’alternance entre parole libre, propositions concrètes de luttes ciblées, moments thématiques, Prises de décisions (temps court sur une Assemblée et temps long sur une semaine ou plus). Ou bien transformer quelques jours par semaine, ou pendant plusieurs semaines, l’Assemblée Populaire en véritable Assemblée Générale qui se concentrerait enfin sur la définition des objectifs prioritaires du mouvement.
Il ne s’agit que de deux exemples, les options sont nombreuses, et toutes et tous nous devons maintenant leur donner corps. Nous avons commencé le travail mercredi 85 mars / 25 mai et nos réflexions se poursuivront dimanche 29 sur la place à 17h30.
Afin que l’information circule au mieux, Démocratie sur la Place a travaillé ces derniers jours à améliorer la communication au sein des commissions. Aussi bien par email, sur Telegram, et par des conversations sur la place ou des annonces en Assemblée, nous voulons multiplier les appels à propositions.
D’un autre côté, nous nous efforçons de rendre plus clairs les ordres du jour de l’Assemblée, construits collectivement, en les postant sur l’Open Agenda de nuitdebout.fr, sur Telegram, à l’Accueil, sur le Bulletin, et par email. N’hésitez donc pas à continuer à nous proposer des moments thématiques en venant nous en parler en réunion (16h00 – 18h00), sous le barnum pendant les Assemblées, ou par email à paris.democratie.contact@liste.nuitdebout.fr.
C’est ensemble que nous devons lutter, et continuer à nous tenir Debout, sans désarmer !
COMMISSION DÉMOCRATIE SUR LA PLACE
Crédits photos:
- Contre la privatisation de l’espace public: Stephane Burlot / DR
- Manifestation 12 mai: Stéphane Burlot/DR
des bonnes idées à mettre en oeuvre au plus vite!
Mon avis (qui vaut que pour lui même, pas de haineux svp) : Je ne m’imagine plus « débattre » sans débats Contradictoires. Pour l’instant de mon point de vue c’était de l’entre-soi où grosso modo tout le monde répète ce sur quoi tout le monde est d’accord (à bas le capitalisme, à bas le MEDEF, à bas la société de consommation etc.). Gauchiste depuis perpet’ et souvent présent sur la place, je n’ai rien appris de bien neuf : il s’agit d’échanger des opinions pour qu’on se sente bien, ensemble, et crier son mécontentement. Soit. Sympa mais pas ouf (j’applaudis bcp plus les manifs sauvages, un peu plus novateur ^^)
J’applaudirai le jour où un entrepreneur pourra venir échanger – sereinement – son point de vue avec les debouts. Co-construire le réel plutôt que d’imaginer l’idéal (il faut les deux, mais là, on parle d’un second souffle !).
Si nuit debout a des couilles (pardon aux camarades féministes pour cette expression machiste), qu’elle organise du vrai débat, plutôt que du discours pour se faire mousser.
Bref, place à l’intelligence collective, donc place à la confrontation des idées.
Bonsoir à vous autres, les debout la nuit et aussi les journées. Nous pensons que Nuit Debout c’est la quintessence de La Démocratie; soit. Démocratie, ce n’est que le pouvoir au Peuple, par la volonté exclusive du Peuple et pour le Peuple; dès lors nous revient à nous autres le Peuple d’occuper la Pl. de La République et continuer les assemblées, les consolider en les structurant, et leur donner corps en essaimant dans chaque quartier, chaque village, dans tout le pays, et tourner totalement le dos à ce qui nous contraint dans l’actuelle société. À travers des lieux culturels touchant à tous les aspects de la culture; l’agriculture-permaculture; des petites structures coopératives; des jardins collectifs bio; des crèches solidaires où se rencontrent tous les âges, du bébé jusqu’aux grands parents, et des personnes au chômage et disponibles; des petits ateliers de réparation de toute sorte pour les objets de tous les jours; des lieux d’échange de semences bio, de plantes, de fleurs; des ateliers d’échange de savoirs et connaissances de tous les horizons; etc, etc; bref, des lieux en commun où toutes les personnes peuvent venir échanger, rencontrer et s’ouvrir à l’Autre, en somme, recréer du lien social, solidaire et sans contrainte aucune.. Ce n’est plus de l’ordre du rêve, puisque les premières structures sont nées sur les places et agoras en plein air de « Nuit Debout », qui n’attendent que les bonnes volontés pour perdurer et durer. Au cas contraire, nous sommes condamnés à la solitude, à la servitude. Et ce, par le biais de la loi travail, nous serons soumis aux oukases du « monde » impitoyable qui inspire cette loi.. L’esprit « Nuit Debout » doit devenir une autre façon de vivre le quotidien, dans le quotidien, dans chaque maison, dans chaque famille.. Nous n’y sommes pas, mais nous devons et pouvons tendre vers.. « Et cependant, Elle tourne.. » Salutations..