Revue de presse politique du 24 mai #85Mars
REVUE DE PRESSE. Depuis quelques jours, les militants de la CGT bloquent les raffineries de France pour protester contre la loi travail. Tout le pays voit émerger de tels mouvements; de son côté, Nuit Debout semble être laissée de côté. La Gazette Debout revient sur ces actions qui inquiètent bon nombre de Français.
Quand la CGT se révolte
La majorité des Français redoutait l’utilisation du 49.3 pour imposer la loi travail. Après plusieurs jours de tensions et de débats au sein de l’Assemblée nationale, Manuel Valls officialisait cette décision. Le gouvernement pensait-il que les Français allaient se résigner si facilement ? Les militants de Nuit Debout n’ont pas hésité à passer des journées entières devant le palais Bourbon. Cette semaine, c’est la CGT qui a décidé de « prendre la relève », et quand elle fait entendre sa voix, elle ne fait pas les choses à moitié. Après avoir tenté de bloquer les transports en commun, les militants de différentes organisations syndicales s’attaquent à une ressource essentielle pour le pays : le pétrole.
Ce lundi 23 mai, six des huit raffineries françaises ont été bloquées par des militants de la CGT, ainsi que plusieurs dépôts de carburant dans le nord-ouest de la France. Selon le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, « autour de 20 % des stations sont fermées ou en grande difficulté ». Une annonce qui inquiète les Français. Même si les politiciens tentent de les rassurer, tous redoutent la pénurie dans les stations d’essence. Les chaînes de télévision ne cessent de filmer de longues files de voitures espérant repartir avec le plein.
Après les raffineries, ce sont les dockers qui décident de suivre la CGT en bloquant les dépôts pétroliers. Au terminal du Havre, le personnel a voté massivement la grève ; une décision qui aura des conséquences importantes car il représente 40% des importations.
Le gouvernement tient tête
Le Premier ministre est loin d’apprécier les actions de la CGT soutenues par certains Français. En visite officielle en Israël, Manuel Valls a tenu à s’exprimer sur la situation et l’attitude irresponsable du syndicat. Il déplore une « dérive » et explique qu’il est « inacceptable d’imposer ce chantage […] La loi travail ira jusqu’au bout de son processus parlementaire […] Je demande à chacun de regarder la réalité, de ne pas mettre en difficulté l’économie du pays et de respecter les usagers ».
Invité sur le plateau d’iTélé, le ministre des Finances s’est également exprimé, remettant en cause la légitimité de la CGT face à ces nombreux blocages. Michel Sapin explique : « Il y a aujourd’hui des actions de blocage, soit de raffineries, soit de dépôts, qui ne sont pas, à ce stade-là, dans les conditions dans lesquelles ça se déroule […] des actions légitimes ». S’il est « légitime de protester contre un texte de loi ou de défendre […] un certain nombre de revendications […] il y a un moment donné […] où on passe à l’illégitime ».
Quelles seront les conséquences d’une telle grève ? Même si le ministre rassure sur une éventuelle pénurie, ces blocages ne peuvent perdurer. M.Sapin explique ainsi au journaliste que de tels mouvements « n’auront pas la moindre indulgence de la part du gouvernement » qui utilisera « tous les instruments qui sont dans [ses] mains » pour faire « en sorte que ça se débloque » Des propos qui semblent être confirmés par Manuel Valls, lequel a affirmé depuis Israël que l’État utiliserait la force si nécessaire pour libérer les dépôts de carburants bloqués par des actions extérieures.
La réaction du gouvernement ne semble pas plaire à la CGT, qui espérait être entendue. Aux micros de RTL, Philippe Martinez, le numéro 1 du syndicat, déplore que le gouvernement choisisse de « bomber le torse, [de] gonfler les muscles » au lieu d’être à « l’écoute de ceux qui ne sont pas contents ».
Les patrons contre-attaquent
Les mouvements de la CGT déplaisent au patronat, qui craint que les employés ne puissent plus aller travailler faute d’essence. Dans un communiqué, les organisations patronales dénoncent les blocages des raffineries et des dépôts de carburant. Pour elles, l’adoption de la loi travail n’est qu’une question de temps et il faut passer à autre chose.
Pierre Gattaz, numéro un du Medef, appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités et à « rétablir l’état de droit pour garantir aux salariés et aux entrepreneurs leur capacité à travailler […] Nous ne pouvons plus tolérer qu’une poignée de militants irresponsables prennent la France en otage ». Pour ce dernier, il est « insupportable et incompréhensible qu’on laisse une infime minorité tenter d’enrayer l’activité économique ».
Le mouvement Nuit Debout oublié ?
La presse ne parle que des actions de la CGT, et certains n’hésitent pas à les comparer avec celles des militants de Nuit Debout. Les deux mouvements sont pourtant bien disssemblables, et certains journalistes redoutent que l’action de la CGT ne ne discrédite celle de la place de la République. Depuis le #31Mars, de nombreux Français déplorent au contraire le manque d’action des Nuitsdeboutistes, qui préféreraient la réflexion aux manifestations.
Sur Europe 1, Jean-Michel Apathie résume la situation : « Voilà deux mois que Nuit Debout, hostile à la loi travail, essaie de réinventer la démocratie. Pas la peine, la CGT s’en occupe et la méthode est simple. La CGT bloque tout : les trains quand elle peut, depuis trois jours les raffineries. Plus d’essence, on est à sec, c’est ça le bon moyen pour obtenir le retrait de la loi El Khomri. Pas très démocratique me direz-vous, mais ça, la CGT s’en moque complètement. Quant à Nuit Debout, elle peut aller se coucher. »
GAZETTE DEBOUT.
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Les médias ont laches les chiens sur Nuitdebout et mnt sur la CGT on a l habitude de les entendre aboyer des qu’il s agit d ‘un mouvement populaire… Je m’appelle Mohamed je suis Français et il est 02h42 du mat et je suis Toujours Debout 🙂