Portraits de Streamers Debout – Sophie

STREAM DEBOUT – Gazette Debout vous dresse le portrait des Streamers Debout, ces reporters en herbe qui couvrent l’actualité de Nuit Debout sur Périscope, YouTube Live, Facebook Live et Bambuser. Aujourd’hui Sophie.

Quel est ton nom (ou ton pseudo) ? Sophie
Quel est ton compte Twitter ? mon compte twitter perso est @TPMIntermittent et je m’occupe aussi de celui de @nuitparis par lequel je fais des Péri aussi de temps en temps.
Où retrouver tes vidéos de Nuit Debout ?  Sur mon compte Periscope et aussi grâce aux reporters debout qui les archivent. (Sur Stream Debout)
Depuis quand suis-tu le mouvement ? Depuis ses prémices. J’en rêvais depuis des années en tant que militante pour les droits des intermittents. Je prônais la convergence des luttes depuis 3 ans et j’ai apprécié l’opportunité proposée par Fakir de réunir à la Bourse du Travail ceux qui se battent sur le terrain depuis des années, ceux qui prennent des risques au quotidien, en mettant en danger leur carrière, et leur vie personnelle entre parenthèses. Cela a été mon cas, j’ai subi un fort blacklistage, et être militant est malheureusement mal vu en France. C’est pour cela que l’union fait la force et que la convergence est indispensable.

J’étais à la réunion de lancement du mouvement, le 23 février à la Bourse du Travail, jour de mon anniversaire en plus (beau cadeau) et j’ai participé à la mobilisation en partageant les publications du collectif Convergence des luttes sur mon réseau Touche Pas à mon Intermittent(e).

Depuis le 31 mars, je n’ai plus quitté la place. Cela devient addictif, on s’est liés d’amitié aussi, c’est une aventure humaine extraordinaire même si des frictions existent, on a vraiment l’impression de faire quelque chose d’important pour notre avenir et d’être utiles à la société. Et ça n’a pas de prix !
Pourquoi avoir choisi de faire du streaming ? Le streaming est un outil de partage d’images et de points de vue. On donne à voir sous son propre prisme le monde tel qu’on le vit. C’est très fort. C’est subjectif aussi. Je pense qu’on ne peut pas se revendiquer comme JRI (journaliste reporter d’images) car c’est un métier qui ne s’improvise pas. Il y a un travail de fond qu’on ne peut pas faire dans l’instantanéité d’un Périscope. On donne à voir le monde sous l’angle qu’on  choisit et parfois les images peuvent aussi se tromper (illusions optiques.) En tout cas, c’est un outil démocratique de témoignage sur le réel vraiment formidable, qui peut aussi permettre de pallier la désinformation des mass media.
Que souhaites-tu transmettre comme message ?  L’envie de changer le monde. De ne plus être passifs et impuissants face à ce qui nous opprime. D’ailleurs je ne me suis jamais sentie aussi heureuse et vivante que depuis que je suis active dans la lutte, pour des causes justes, pour la défense des droits humains, pour changer le système destructeur dans lequel on vit. Et puis « la lutte, c’est classe ! » Aujourd’hui beaucoup de gens se plaignent mais subissent en silence sans revendiquer leur droit à la parole. Il faut qu’on soit tous ensemble et fiers dans la rue pour réussir à faire évoluer notre monde dans le bon sens.
Quelle est celle de tes vidéos qui a recueilli le plus de spectateurs ? Je ne sais pas, en fait je ne recherche pas la performance de l’audimat à tout prix; si certains tombent sur mon Péri et l’apprécient, c’est tant mieux. C’est surtout pour les archives, qui sont une mémoire commune pour le mouvement.
Un moment flippant ? Il y en a eu plein… Quand les CRS chargent en frappant leurs boucliers et nous poussent violemment alors qu’on ne peut pas avancer… c’est vraiment terrorisant. Souvent ils nous gazent à quelques centimètres des yeux, c’est très dangereux et interdit. Dans ces moments-là, la médiatisation via Périscope, ou même une simple vidéo, nous protège. Car on accumule des preuves de la violence extrême de la police. Les flics sont à cran, et surréagissent. C’est très inquiétant dans une démocratie où ils sont censés nous protéger.

Ton meilleur souvenir ? Sans doute quand j’ai vu que le monde entier reprenait Nuit Debout, que des places étaient occupées partout en Europe mais aussi au Canada, à New York… et suivaient Paris dans la révolte. J’en ressens encore un frisson en y pensant.

Que retiendras-tu du mouvement Nuit Debout ? Je retiendrai quelque chose de Nuit Debout quand on aura atteint notre but. A savoir, faire vaciller le pouvoir actuel qui s’accapare les décisions qui reviennent au peuple. On veut construire un monde plus juste, avec plus d’égalité et de partage de richesses; les biens communs sont actuellement spoliés  par une poignée d’oligarques méprisants. On veut leur montrer que ce sont eux qui sont méprisables, que le peuple est digne de confiance pour être décisionnaire et tenir son propre destin. La démocratie 2.0 ne fait que commencer.

GAZETTE DEBOUT

 

Crédits photos:

  • Sophie, périscope: Nuit Debout/DR

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