Du difficile apprentissage de la démocratie place de la République

VIE DE LA NUIT – Samedi 14 mai, le premier test grandeur nature du nouveau processus de vote a été expérimenté place de la République. Matthieu, membre de la commission Démocratie sur la place, nous dresse le bilan de cette expérience.

« Cette semaine-test a permis de contaster plusieurs choses de façon concrète. Tout d’abord, la difficulté de s’assurer d’une bonne diffusion des informations au sein du mouvement pour des raisons d’organisation, et non de personnes.

Cela a pu entraîner des malentendus et des incompréhensions : le groupe s’est souvent vu reprocher un manque de concertation générale, une méthode de prise de décision jugée trop « verticale ». C’est dommage, dans la mesure où tout a toujours été discuté en public sur la place et mis à la disposition de tous sur le Wiki au jour le jour. De plus, la volonté de faire un test était uniquement portée par le souci de présenter un « work in progress » demandant à être réformé, transformé, retravaillé dès le 15 mai.
Ensuite, nous avons été confrontés à la difficulté de trouver des outils démocratiques concrets, utilisables lors d’Assemblées particulières : modalités de sélection pour les propositions, modalités de vote, système de communication autour des propositions sélectionnées, organisation du débat et des tours de parole autour des propositions en Assemblée, organisation des réunions de la part des proposant-e-s pendant la semaine, implication des commissions et des pôles structurels.
J’estime que tout n’a pas été négatif; la semaine a aussi permis de voir que lorsque les propositions étaient suffisamment larges et riches, tranchées et engagées, elles pouvaient susciter des débats passionnants et ramener du monde au sein des Assemblées.

Le message principal que le sous-groupe Processus de vote aimerait sincèrement faire passer est le suivant : que toutes celles et tous ceux qui le souhaitent se portent volontaires pour continuer le travail. Les retours et les critiques sont les bienvenus, mais ne seront efficaces et productifs que si un maximum de participant-e-s trouvent l’énergie de se lancer dans l’aventure dès aujourd’hui. Voir ce que l’on garde, ce que l’on réforme, ce que l’on rejette. C’est ainsi que tous pourront s’assurer que les solutions imaginées ne proviennent pas d’une volonté « d’organiser le pouvoir » de façon un peu autocratique comme certains ont l’air de le déplorer, mais bien de réfléchir ensemble comment mieux vivre ensemble. »

Propos recueillis par GAZETTE DEBOUT

Crédits photos:

  • Vote AG: Nuit Debout

2 réactions sur cet article

  • 4 juin 2016 at 15 h 11 min
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    Réfléchir…. Construire…. Débattre… Décider ensemble pour transformer le monde est plus difficile que de réagir aux violences policières et pourtant oh combien plus efficace et dangereux pour le pouvoir…
    Avez-vous remarqué qu’il suffit que l’assemblée générale parle enfin de ce que nous voulons bâtir ensemble pour que les flics provoquent un mouvement de panique une confrontation ou un incident quelconque? Que ce soit à Paris, à Marseille, à Bordeaux ou à Avignon (je ne parle que de ce que je peux suivre en direct par ma présence ou par des diffusions périscope de tv debout) lorsque les débats prennent la forme d’une discussion argumentée qui va aboutir à une prise de décision comme par hasard un provo vient ou va et….
    Alors oui les processus de vote et de décision expérimenté entre le 15 et le 31 mai de Grenoble à Paris n’ont pas encore abouti à la construction d’une plateforme…. mais continuons nous y arriverons.

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