Global Debout : Paris relie en direct les Nuits Debout du monde entier

La foule dimanche 15 mai sur la place de la République. DR – Raphaël Georgy

GLOBAL DEBOUT – La foule des grands jours écoute d’une oreille attentive les intervenants à l’Assemblée générale place de la République. Mais ce dimanche 15 mai, ils ne sont pas là physiquement. La commission Internationale organise des liaisons téléphoniques en direct avec des Nuits debout partout dans le monde, pour le cinquième anniversaire des Indignés à Madrid. Près de 300 villes ont répondu à l’appel de la Nuit Debout Paris pour occuper les places et fêter comme il se doit cet événement.

Depuis Londres, une jeune femme lance aux manifestants parisiens : « vous nous inspirez, vous êtes le vaisseau amiral de la révolution dans le monde ! ». La foule à Paris répond par des acclamations. L’interlocutrice rit de joie. Le sourire est sur toutes les lèvres.

Mais le coup de fil le plus poignant a été celui du Brésil : « ici on est face à une situation de coup d’Etat, c’est pas une loi Travail, mais un véritable coup d’Etat. On a vraiment besoin de vous », a-t-il conclu, ému, la voix tremblante. (voir la vidéo)

Un contact en Sicile, dont la première Nuit Debout a commencé hier : « vous êtes un exemple, vous nous faites rêver ».

A Bruxelles, Adrien explique que la Nuit Debout a commencé dès le 6 avril. Ils ont, eux aussi, une réforme néolibérale contre laquelle ils s’élèvent : la loi Peeters, dite « loi des 45 heures de travail ». Il appelle à poursuivre la « lutte symbolique » d’occupation des places dans le monde : « c’est la meilleure chose à faire. On est en résistance tous ensemble », lance l’interlocuteur francophone.

A Berlin, la Nuit Debout a commencé il y a un mois. En direct de là-bas, un militant délivre son message à la place de la République : « la politique n’a pas de frontières ». Il précise que les Allemands se battent toujours contre les réformes Hartz IV, qui rendent dégressives les indemnités chômage. Ils étaient une trentaine au début du mouvement et sont aujourd’hui 200 à s’être réunis malgré la pluie.

Autre liaison avec Milan, où l’interlocuteur confie : « ça faisait longtemps qu’on voulait lutter avec Paris ».

Un militant grec s’est exprimé ensuite sur place de la République : « ces jours-ci, tous les regards sont tournés vers la France », avant d’ajouter : « Les problèmes rencontrés en Grèce sont un peu les mêmes qu’ici. »

A 20 heures, toutes les Nuit Debout dans le monde ont réalisé la même action : deux photos. La première, silencieuse en mimant, assis, un cri qui n’est pas entendu ; la seconde, une foule qui saute en l’air comme un seul homme et crie sa colère.

D’autres liaisons en direct et en images, seront bientôt organisées place de la République. Jamais la Nuit Debout n’a eu autant conscience de participer à un mouvement international.

Gregory Halpaé.