Revue de presse politique du 13 mai #74Mars

Revue 13mai 1 motion censure

REVUE DE PRESSE. Le jeudi 12 mai était une journée importante pour les Français, qui allaient enfin savoir si l’article 49.3 allait être accepté par les députés de l’Assemblée nationale. Au sein de l’hémicycle, la classe politique se déchire, pendant que dans la rue, les militants sont toujours aussi soudés. Gazette Debout revient sur les événements politiques de ce #73Mars.

La lutte continue

Quel que soit le résultat des votes et du débat à l’Assemblée nationale, les Français comptent bien faire entendre leur mécontentement face au passage en force par l’utilisation du 49.3. Ce jeudi #73Mars, plus de 55 000 personnes ont manifesté dans les rues de France ; un chiffre divulgué par le ministère de l’Intérieur. Malgré quelques heurts et un temps maussade, les Français se sont regroupés en nombre devant le palais Bourbon tandis que certains établissements scolaires étaient bloqués par des lycéens mécontents. Il s’agissait ainsi de la cinquième journée de mobilisation nationale et unitaire en deux mois contre le projet de loi de Myriam El Khomri.

La motion de censure rejetée

En début de semaine, Jean-François Copé avait annoncé que les députés du centre et Les Républicains avaient déposé une motion de censure. Le vote a eu lieu et le résultat est tombé : 246 députés ont voté pour, alors que 288 votes étaient nécessaires pour que la motion de censure soit adoptée. La plupart des voix viennent des députés Les Républicains, aucun socialiste n’a soutenu une telle mesure. Conséquence : la loi travail est adoptée en première lecture, sans scrutin.

Valls à l'Assemblée Nationale
Valls à l’Assemblée Nationale

Une fracture de la gauche

Gazette Debout vous en informait dans sa revue de presse du 12 mai #73Mars : les frondeurs ont tenté de déposer eux aussi une motion de censure. Manque de chance, ils n’ont pas obtenu le soutien nécessaire à deux voix près. La colère ne retombe pas auprès des députés qui dénoncent l’absence de débat depuis l’annonce du 49.3. Avant même le début de la séance, deux députés PS, Patrick Lebreton et Bernard Lesterlin, ont décidé de quitter le groupe socialiste de l’Assemblée nationale. Sur son compte Facebook, Patrick Lebreton explique qu’il refuse de « cautionner les dérives de ce gouvernement et du PS » avant d’ajouter  : « le gouvernement tue le débat parlementaire pour imposer un texte légitimement rejeté par la rue, par de nombreux socialistes, par une grande partie de la gauche ».

Ce jeudi 12 mai, Manuel Valls a ouvert les débats à l’Assemblée nationale sans oublier de commenter la tentative des frondeurs de déposer une motion de censure. « Je prends cette tentative [de motion de censure] pour ce qu’elle est. Elle est grave, même si elle a échoué. Mais leurs signataires sont dans une impasse […] Je ne laisserai pas détruire la gauche de gouvernement, la social-démocratie française ».

De son côté, Jack Lang, ancien ministre et ami proche de François Hollande, s’est exprimé sur les frondeurs. « Le spectacle offert aujourd’hui par la gauche est attristant. Et moi, je suis pris de nausée.  Est-ce vraiment vrai que des hommes responsables s’entre-déchirent et trahissent une vision de loyauté collective ? » Il ne s’arrête pas en si bon chemin et attaque directement Emmanuel Macron en affirmant qu’il « manque de vraie loyauté », tandis que les frondeurs « ouvrent une voie royale » à la victoire en 2017 de la droite « ultralibérale » et à un « retour en arrière ».

Revue 13mai 2 Le Foll

Les frondeurs sanctionnés ?

Sur les réseaux sociaux, les députés fondeurs ont été nombreux à vouloir convaincre leurs camarades d’adhérer à un tel mouvement. Cette prise de position a forcément des conséquences et ne fait que réaffirmer la fracture de la gauche au sein de la classe politique.

Invité aux micros d’Europe 1, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, considère que ces députés doivent agir en conséquence. « [Si ces derniers] s’en vont, ce serait logique. Parce que le fait d’être au PS garantit quand même pour beaucoup les possibilités d’être élus. On ne peut pas toujours contester le PS et le gouvernement et en même temps être dans cette situation où, lorsqu’on se présente, on se présente avec une étiquette ».

De son côté, Jean-Christophe Cambadélis a décidé d’agir; il a saisi la Haute Autorité éthique du parti « sur le cas des 24 députés socialistes qui ont proposé de renverser leur gouvernement via une motion de censure ». Les députés concernés (dont Benoît Hamon, Aurélie Filippetti ou encore Laurent Baumel, frondeur du PS) pourront ainsi être sanctionnés par cet organe indépendant.

Création d’une « motion de censure citoyenne »

La motion de censure a été rejetée par les députés de l’Assemblée nationale. Qu’importe, les Français ont bien décidé d’agir. Les initiateurs de la pétition « loi travail non merci » ont lancé ce jeudi 12 mai une « motion de censure citoyenne » contre le recours au 49.3. En quelques heures à peine cette pétition avait déjà reçu plus de 50 000 signatures, dont 150 de personnalités tels l’humoriste Didier Porte ou l’écrivaine Annie Ernaux.

Gazette Debout.

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