La revue de presse politique du 10 mai #71Mars

REVUE DE PRESSE. Ce #70Mars, les débats reprennent de plus belle à l’Assemblée nationale. Les députés vont-ils enfin adopter la loi de réforme du Code du travail ? Alors que les mentions de rejets et de renvois en commission avaient déjà retardé l’analyse du texte, une nouvelle mesure annoncée par la ministre du travail vient confirmer les tensions au sein de l’Hémicycle. La Gazette Debout revient sur cette journée tendue.

Ce lundi 9 mai, tous les regards étaient tournés vers l’Assemblée nationale pour découvrir la réaction des députés face au projet de réforme. La semaine dernière, le débat avait été houleux. Le texte avait été soumis à un premier vote sur les mentions de rejet et le renvoi en commission des députés Les Républicains. Résultat : cette mention avait été rejetée par 200 députés contre 105. Jean-François Copé, qui se représentait comme porte-parole, expliquait que « La loi El Kohmri est devenue la loi CGT, la loi UNEF, la loi Nuit Debout ».

Le Roux
Bruno Le Roux, invité lundi 9 mai sur Europe 1

Invité au micro d’Europe 1, Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, a fait le point sur la situation. « Ceux qui disent qu’ils ne voteront pas la loi aujourd’hui sont une grosse trentaine, trente à quarante. En joignant leur voix à la droite pour des raisons différentes, ils rendent difficile l’adoption de ce texte ».

 El Kohmri
Myriam El Kohmri à l’Assemblée nationale

Alors que les députés pensaient avoir vu le pire avec la menace du 49.3, la ministre du travail, Myriam El Kohmri, a décidé de faire une étonnante annonce à l’Assemblée nationale. « Monsieur le Président, en application de l’article 96 du règlement de l’Assemblée nationale, le gouvernement demande la réserve des votes jusqu’à nouvel ordre » annonce-t-elle face aux députés médusés. Ce mécanisme politique permet de rallonger le débat en empêchant le vote de certains amendements.

Aurélie Filipetti
Les députés de droite comme de gauche s’insurgent

Les députés de droite comme de gauche s’insurgent.  

Il n’en fallait pas plus pour que les députés expriment leur mécontentement. Aurélie Filipetti, députée frondeuse de Moselle, explique ainsi : « Finalement, on se demande ce qu’on fait là, et pourquoi on est là à discuter, ça ressemble à un simulacre […] Vous êtes en train d’amoindrir le dialogue parlementaire ». Dans la même veine, Jacqueline Fraysse, députée Front de Gauche, affirme que « si on ne peut pas voter, je ne vois pas très bien ce que nous faisons là un lundi après-midi ».

Sur les réseaux sociaux, les politiciens s’en sont donné à cœur joie pour critiquer la décision du gouvernement. Le député des Français à l’étranger Pouria Amirshahi a partagé son « étonnement » et sa « surprise de voir le gouvernement brider le débat parlementaire parce qu’il l’a déjà beaucoup fait ». Christian Estrosi, maire de Nice (Les Républicains), voit cette décision comme « un aveu de faiblesse ». Enfin Yann Galut (député PS) conclut en affirmant que « ce texte pose un énorme problème ».

Cette annonce vient confirmer le manque d’assurance du gouvernement alors que l’ombre du 49.3 plane toujours au sein de l’Assemblée nationale. Vendredi 6 mai, François Hollande et Manuel Valls n’ont pas exclu une telle possibilité, ce dernier affirmant qu’il « ne faut jamais renoncer à un moyen constitutionnel ». Deux jours plus tard, il a publié sur sa page Facebook un texte qui rappelle son rôle et ses véritables convictions. « Chef de la majorité, c’est mon rôle de tout faire pour construire une majorité de gauche sur ce texte […] Chef du gouvernement, c’est ma mission de tout faire pour qu’une loi ambitieuse pour les entreprises et les salariés soit adoptée ».

François Hollan
Rappel historique : François Hollande en 2006 lors de la contestations des CPE

Rappel historique : François Hollande en 2006 lors de la contestations des CPE

En 2006, lors des contestations contre le CPE, François Hollande avait été l’un des premiers à réagir face à la volonté de Dominique de Villepin de faire adopter son projet de loi grâce au 49.3. A l’époque Premier secrétaire du Parti socialiste, il avait publiquement déclaré : « Le 49.3 est une brutalité, le 49.3 est un déni de démocratie, une manière de freiner, d’empêcher le débat parlementaire ». Une position qui a bien changé au fil des années… Une nouvelle fois, le gouvernement semble vouloir utiliser cet article pour adopter au plus vite la loi El Kohmri. Face à cette menace imminente, de nombreux militants de Nuit debout ont décidé de de se mobiliser devant l’Assemblée nationale dans la nuit du 9 au 10 mai, ainsi que le 10 mai à 18h.

GAZETTE DEBOUT.

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