Jean Lassalle : « Restez mobilisés malgré les tentatives de déstabilisation »

INTERVIEW – Présent dès les premières heures de Nuit Debout, résistant de tous les combats, Jean Lassalle est intervenu récemment avec clarté, virulence et panache à l’Assemblée pour dénoncer les graves régressions de la loi Travail et afficher son soutien inconditionnel à Nuit Debout. Notre journaliste Magalie l’a rencontré pour Gazette Debout.

Gazette Debout : Pourquoi rejeter la loi Travail ?

Jean Lassalle : C’est un des textes les plus décriés que j’aie connus. Or cette loi touche à des éléments essentiels qui font le sens de la vie. Il y a un aveuglement de la part du gouvernement : on ne peut ni ne doit construire un tel texte sans une large consultation des citoyens, au-delà des syndicats. Ce texte concerne l’avenir des jeunes, les générations futures. La France est le pays universaliste par excellence, un modèle qui s’est construit au fil des siècles, et ce texte nie tout ce que nous avons de bien.

Gazette Debout : Que pensez-vous de Nuit Debout ?

Jean Lassalle : Je suis venu plusieurs soirs à Nuit Debout où j’ai vu des jeunes, des films et des échanges formidables. J’étais à la première projection de Merci patron ! Et je suis resté quelques soirs jusqu’à 3h du matin ! Je me suis même interposé entre certains d’entre vous et les gardes mobiles. Mais je me suis attaché à respecter votre mouvement en restant discret.

Nuit Debout, c’est le début d’un printemps. Elle me fait penser au Conseil National de la Résistance (CNR), mais combien a-t-il fallu de morts pour le voir naître… Et puis Nuit Debout, c’est un bien beau nom : il indique toute la volonté d’agir et la magie de la nuit propice aux échanges. C’est un printemps qui ira loin, car nous en avons besoin. Lorsque l’hiver se fait trop long, on en arrive à oublier qui on est : vous constituez le retour du printemps.

Vous avez un bel avenir et beaucoup à faire : dans un petit village de ma vallée, à Borce, il y a des Nuits Debout : une quinzaine d’habitants se réunit tous les soirs.

Gazette Debout : Que faire après le 49.3 ?

Jean Lassalle : Il n’y a pas de fatalité en politique il ne peut pas y en avoir, sans quoi c’est le retour à l’état de nature où le fort écrase le faible. Le 49.3 donnera un nouvel élan à votre mouvement. L’avenir sera ce que vous en ferez : continuez ! Restez mobilisés malgré les tentatives de déstabilisation.

Gazette Debout : Quid d’un recours devant le Conseil constitutionnel ?

Jean Lassalle : Je le signerai. Bien sûr qu’il faut le faire. Les recours devant les instances internationales sont également possibles. Nous vous aiderons si vous avez besoin de nous.

Propos recueillis par Magalie pour Gazette Debout

Retrouvez l’intervention de Jean Lassalle à l’Assemblée :

https://www.youtube.com/watch?v=OfzWYS7ZDSA