Revue de presse du 9 mai #70Mars

Après plus d’un mois de rassemblements, l’heure est au bilan. Quels sont les prochains enjeux de la place ? Existera-t-il bientôt un porte-parole ? Que pensent vraiment les Français de ce mouvement ? La Gazette Debout revient sur ces questions qui préoccupent la presse depuis des semaines.

A quand un représentant de Nuit Debout ? 

Après six semaines, l’heure est au bilan. Dans la presse, les médias s’interrogent sur ce rassemblement qui divise autant la classe politique que les citoyens. Les curieux qui viennent place de la République pour la première fois se posent la même question : qui est le leader ?

Ce mouvement spontané se veut sans leader, ni porte-parole. Une décision que certains ont du mal à comprendre. Comment faire en sorte que ce mouvement fasse réagir les politiciens s’il n’y a pas de propositions concrètes, retransmises par une seule personne ? Ce dimanche 8 mai, le magazine, Le Supplément de Canal + s’est interrogé sur celui qui est considéré par les médias comme étant le « gourou », « le cerveau » ou encore « l’initiateur du mouvement Nuit Debout » : Frédéric Lordon.

Tout a débuté à l’université Tolbiac à Paris le 30 mars dernier pour parler de la convergence des luttes. Le lendemain Nuit Debout se tenait pour la première fois et Frédéric Lordon a été l’un des rares à s’exprimer aussi ouvertement. Lors de l’Assemblée générale, il a paru appeler les Français à une résurrection. « Dans le monde El Kohmri, les salariés vivent dans la peur […] Ils vivent sous l’arbitraire souverain d’un patron […] Il y avait trop longtemps que ça craquait de toutes parts, on ne tient pas éternellement une société avec BFM, de la flicaille et du Lexomil. Vient fatalement un moment où les têtes se redressent. Ce moment, c’est le nôtre, ce moment, c’est maintenant ! » clame-t-il devant une place déjà pleine de militants.

Depuis, Frédéric Lordon a cédé sa place à d’autres révoltés aux micros de l’Assemblée générale et il préfère se mêler à la foule pour découvrir l’évolution du mouvement. Loin de s’affirmer comme étant le leader de Nuit Debout, il refuse toute médiatisation et interview. Une amie de l’économiste explique ainsi cette décision : « Il refuse de parler dans les dispositifs médiatiques qui ne permettent pas d’exprimer une pensée complexe, nuancée et hétérodoxe […] C’est ce que le capital a fait de la télévision : un système médiatique complètement à la solde des puissants et de l’argent ».

Seul « problème », il est impossible de faire marche arrière et un nombre important de médias pensent que Frédéric Lordon est l’initiateur de Nuit Debout. Cette notoriété soudaine n’échappe à personne, pas même aux militants qui ont vu dans le discours de l’économiste un moyen d’agir et de se faire entendre. Pour Leila Chaibi, militante de la convergence des luttes : « S’il n’y a qu’une parole pour politiser le truc, c’est celle de Frédéric Lordon. C’est quelqu’un qui n’est pas dans un parti politique, il est là depuis le début, le fait qu’on appelle ça Nuit Debout, c’est grâce à lui, c’est son idée. S’il devait y avoir une seule prise de parole, c’est la sienne. D’ailleurs, elle était complètement dans le ton et pour le coup, c’était bien qu’il soit là ».

Le mouvement pourra-t-il aboutir à une véritable prise de conscience ou à des actions concrètes ? La question reste d’actualité. Certains Français semblent y voir une utopie, et selon le Parisien, ils sont de moins en moins convaincus par lui ; un sondage qui s’est multiplié dans la presse ces derniers jours. Pour Xavier Mathieu, militant de la CGT, la convergence des luttes peine à être visible car « les ouvriers n’y sont pas ».

Un reportage de Canal + que vous pouvez retrouver en intégralité sur leur site.

Les 7 raisons de préférer faire le marché plutôt que d’aller à Nuit Debout

Depuis quelques années, la mode est dans les « top », cette forme d’écriture ludique et humoristique qui traite d’un sujet particulier. Pourquoi faut-il aller à Nuit Debout ? Non, il serait trop simple d’aborder ce thème ainsi. Le journal web d’inspiration libérale, Contrepoints donne ses « 7 raisons de préférer le marché à Nuit Debout ».

Dans cet article, Nuit Debout est mise sur le même plan que le marché et les arguments se multiplient pour déserter la place de la République. « Tout le monde est égal devant le marché », « le marché est une incitation au réalisme » ou encore « le marché est consensuel » –  contrairement à Nuit Debout. Parmi les quelques points abordés, certains peuvent très vite être contredits grâce aux différents articles de la Gazette Debout. Le mouvement est-il vraiment excluant, comme le prétend le site ? De nombreuses Nuit Debout se multiplient dans toute la France et pas seulement dans les grandes villes. Loin de s’arrêter à notre pays, il se veut international; et c’est pour cela que Global Debout s’organise depuis plusieurs semaines.

GAZETTE DEBOUT.

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