« Après 5 semaines de lutte : ne nous décourageons pas ! « 

TRIBUNE – Cinq semaines que nous luttons, cinq semaines que nous faisons face aux mesures d’intimidation des forces de l’ordre, à leurs provocations, verbales comme physiques, et à leur violence inacceptable. Cinq semaines que nous constatons le gouffre entre la réalité vécue et celle dépeinte dans les médias traditionnels, cinq semaines que nous constatons l’apathie et l’hypocrisie de la classe dominante, cinq semaines que nous nous fatiguons, sous la pluie, sous la neige même, cinq semaines que nous tâtonnons… cinq semaines !

Mais cinq semaines les ami-es ! Seulement cinq semaines, et partout les germes de la révolte et de la solidarité croissante se multiplient !

Alors après avoir vécu et subi les violences policières du 1er mai place de la République, du sit-in devant l’Assemblée mercredi matin et de l’expulsion des migrants au lycée Jean-Jaurès, j’ai la terrible envie d’appeler à l’espoir et à la détermination.

Ne nous décourageons pas ! Au contraire, soyons de plus en plus déterminés, occupons le plus possible, restons plantés là ou ils veulent nous déloger, revenons encore et encore, équipons-nous contre leurs lacrymos, leurs mesures d’intimidation, leurs remarques sexistes, leurs mains qui nous tirent d’un sit-in ou qui nous tirent dessus tout court, leurs violences, leurs interdictions liberticides, leur idéologie absurde, leur cynisme et leur pouvoir méprisant.

Fatiguons-les, usons-les et agaçons-les, chacun à notre manière, chacun selon le moyen d’action qui nous permet d’exprimer au mieux notre révolte. Montrons-leur ce qu’est un peuple qui prend conscience de sa puissance, montrons-leur ce qu’est un peuple en colère, un peuple uni ! Parce que c’est notre force que d’être unis pour faire bloc contre les murs qu’ils érigent afin de nous réduire au silence. Murs de CRS, mur de secrets politiques et financiers, murs des assemblées et des chambres de réunion, mur de l’argent, mur de la couleur de peau, du sexe ou de la sexualité, mur de leur mépris et de leur pouvoir, mur du langage… À bas leurs murs ! Debout nos rassemblements, debout la parole et la critique, debout les travailleurs et les chômeurs, debout les banlieues, debout les étudiants, debout les précaires, debout la lutte !

Ne rentrons pas dans leur jeu de division, mettons de côté ce que les médias nous disent de penser, parlons-nous, écoutons-nous, rappelons-nous qu’on lutte ensemble contre des ennemis communs et pour un monde plus respectueux, soyons humbles, créatifs, beaux et courageux. Continuons à lutter joyeusement, prenons soin les uns des autres, prenons soin de nous-mêmes et, debout, assis, essayons d’être partout. Nous les dérangeons, dérangeons-les !
J’ai rencontré ces dernières semaines des gens d’une incroyable détermination et d’une incroyable soif de justice, des gens attentifs et bouillonnant d’intelligence, des gens qui m’ont pris la main quand j’avais peur, qui m’ont encouragée, qui m’ont stimulée, qui m’ont transmis leurs connaissances et leur savoir faire. C’est beau tout ça !

Yaëlle. 

Crédits photos:

  • Manif 1 mai (08): Francis Azevedo

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