Retour sur la naissance de Nuit Debout

EXPRESSION DEBOUT – Un mois après le début du mouvement, Magalie, nuitdeboutiste, revient sur les cause de la naissance de Nuit debout.

Tout a commencé avec la sortie du film Merci Patron ! réalisé par François Ruffin, du journal Fakir. Syndicalistes, associatifs, intellos, zadistes, ouvriers, mal logés, étudiants, précaires… se sont retrouvés à l’issue d’une projection et ont échangé. Tous ont parlé des nombreuses mobilisations en cours et de leur nécessaire convergence pour construire autre chose. À la question « COMMENT LEUR FAIRE PEUR ? », la réponse a été unanime : « Nous ne rentrerons pas chez nous après la manif du 31 mars ».

Ainsi naquit Nuit Debout, collectif informel réuni autour de la dynamique de ce film et de l’équipe du journal Fakir, composé d’intermittents, de syndicalistes et de citoyens engagés, déterminés à s’unir pour faire entendre leur ras-le-bol de la politique gouvernementale, qui n’a de cesse de réduire nos droits sociaux au seul profit des intérêts du patronat. Le projet de loi de réforme du Code du Travail a donc fédéré autour de lui toutes sortes de personnes.

Le projet de refonte du Code du travail cristallise la colère

Les motifs du mécontentement ? Le projet remet en cause les fondements de ce code, la hiérarchie des normes et le principe de faveur, qui garantissent l’égalité entre les salarié-e-s. Dans de nombreux cas, l’accord d’entreprise va primer sur la loi et généraliser les logiques de dumping social. La réforme des licenciements économiques, qui permet à une entreprise de licencier alors qu’elle ne connaît pas de réels problèmes économiques, va légaliser les licenciements boursiers. L’extension des accords de compétitivité va généraliser le chantage à l’emploi et permettre, par accord d’entreprise, de remettre en cause les clauses de notre contrat de travail (temps de travail, mobilité..) La loi est donc vue comme apportant toujours plus de précarité.

Aux côtés des pétitions #loitravailnonmerci est né #onvautmieuxqueça

Très vite, ce sont tous les abus des employeurs et le chômage de masse qui ont été dénoncés. Le mot-dièse #onvautmieuxqueça recense les témoignages de galériens du marché de l’emploi. Comment j’ai perdu tous mes droits, comment j’ai été harcelé après ne pas avoir invité ma chef à mon anniversaire, pourquoi mon père a fait un burn-out, comment mon employeur a sous-entendu que le maquillage était obligatoire et autres humiliations, quand mon employeur m’a dit que 1000 candidats attendaient que mon poste se libère… autant de posts à consulter aux côtés des témoignages d’errance de contrat précaire en contrat précaire et de parcours du combattant à Pôle Emploi.

Pouvoir d’achat en berne

En plus du chômage de masse sévissent les difficultés financières. Ainsi, Le Parisien publie les résultats d’une enquête de 60 millions de consommateurs réalisée du 17 au 25 février auprès de mille internautes. Selon cette enquête, plus de 42% des personnes affirment être obligées de rogner davantage sur certaines dépenses et 20% sont dans des situations où il « est difficile de joindre les deux bouts. »

Pour s’en sortir, les ménages sont, dans une grande majorité, obligés – ou envisagent – de puiser dans leur épargne pour effectuer certaines dépenses.

Précarisation, chômage et baisse du pouvoir d’achat : autant de facteurs d’une mobilisation durable.

Magalie. 

Crédits photos:

  • Manif 28 avril: Nuit Debout

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