Tribune : Réfléchir à la question du travail salarié

EXPRESSION DEBOUT – Nuit Debout a commencé par le slogan « Contre la loi El-Khomri et contre son monde ».

Or, il me semble que le monde dont on parle, désolé du gros mot, c’est le capitalisme. Et il me semble aussi qu’un des piliers du capitalisme, c’est l’utilisation de la force de travail des uns pour le profit, le plus souvent privé, de quelques autres. Cette utilisation ou exploitation de la force de travail, elle a deux noms, selon les lieux et les dates : l’esclavage et le salariat.

C’est pourquoi je pense que si on doit réfléchir, inventer, formuler un monde qui ne soit pas capitaliste, un autre monde, un monde meilleur, je ne vois pas comment on pourra se passer de réfléchir aussi à la question du travail salarié et de sa prétendue utilité.   

Peut-être suis-je aveuglé, mais il me semble que la plupart des gens comme moi-même ne vont pas au travail pour la beauté du geste, ni pour la gratification du travail bien fait, mais juste pour le salaire. Le salaire pour payer le loyer, payer la nourriture, payer l’eau, l’électricité, le crédit, la voiture, et ceci et cela, en veux-tu en voilà.

Dans ce monde où tout a été transformé en marchandise et où presque toutes les relations sociales sont assujetties à l’argent, le salaire, et c’est calculé dans ce sens, ne sert qu’à tenir plus ou moins bien jusqu’au salaire suivant, puis le suivant, et encore le suivant… Et tout ça dans le but initial de créer de la valeur, de la plus-value, du capital, pour un employeur qui en fera ce qu’il voudra, tralala et Panama. 

Je sais qu’aux yeux du vaste monde et en tant que mâle blanc européen, mes conditions d’exploitation pourraient passer pour un privilège ; pourtant, je les trouve inacceptables.

Aussi, au risque de passer pour un doux rêveur, j’affirme que si tous-tes, ou presque tous-tes, nous donnions de notre temps à la collectivité et à l’intérêt commun, alors nous ne manquerions de rien et tout serait gratuit. En plus, je n’ai pas fini mes calculs, mais nous aurions aussi beaucoup de temps libre.

C’est pourquoi, en guise de conclusion humoristique, je propose la création d’une commission « Gratuité ou salariat ».

Yan.

Crédits photos:

  • Manif 28 avril: Gazette Debout

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