Clara et Raphaël : « Quand on se fait gazer entre potes, ça resserre les liens »

PORTRAIT – Ils ont tous les deux 19 ans et sont venus à Nuit Debout dès le premier jour. « On passe son temps à me traiter de grande gueule, alors j’aurais eu l’air con si je n’étais pas venu ici », explique Raphaël.

Ces jeunes étudiants « énervés contre le système » ont enfin le sentiment d’avoir trouvé un lieu pour échanger.

Ils prolongent les discussions jusqu’au petit matin, quand les CRS viennent déloger les derniers manifestants. « Mais l’autre samedi, certains ont enlevé leur casque et sont venus discuter avec nous », assure Clara entre deux quintes de toux. Les nuits sont encore fraîches en cette fin avril et la jeune fille est tombée malade. Mais elle revient quand même sur la place avec d’autres amis.

« Au début, nos potes venaient pour s’amuser mais ils se sont pris au jeu. Et puis quand on se fait gazer ensemble, ça resserre les liens. »

Sur la question de la violence, Raphaël a les idées encore un peu confuses. « Je veux mettre le feu à l’ancien monde, même si je suis pour la non-violence. Mais cette violence est parfois nécessaire quand les flics nous attaquent. »

Clara se rappelle avec effroi les flashballs pointés sur elle alors qu’elle manifestait en réclamant des câlins et des bisous.

Elle déplore également l’ambiance délétère depuis la proclamation de l’état d’urgence. « Je me suis fait contrôler trois fois alors que cela ne m’était encore jamais arrivé. Je n’ai pourtant pas de haine envers l’uniforme et si je me fais agresser, mon premier réflexe est justement d’appeler les flics. Mais l’état d’urgence va trop loin. »

GAZETTE DEBOUT. 

Crédits photos:

  • Etudiant Nuit Debout: Gazette Debout

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