Manifestations : des violences qui discréditent le mouvement

Avant-propos du 30 avril : suite à la reprise de cet article par l’AFP puis d’autres médias, nous rappelons que GazetteDebout n’est pas le média officiel de NuitDebout. Nous ne sommes que le relai de la multitude de voix de NuitDebout. 

VIE DE LA NUIT. On aurait voulu discréditer le mouvement Nuit Debout qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

Jeudi 28 avril était la quatrième journée de mobilisation contre la loi Travail. A Paris, entre 14 000 et 15 000 personnes sont descendues dans la rue selon la préfecture de police, 60 000 selon la CGT. 

Le cortège est parti de la place Denfert-Rochereau et malheureusement, des heurts ont éclaté dès le pont d’Austerlitz. Bloqués au niveau du pont, les « activistes » désignés comme « casseurs » par la police, ont commencé à s’énerver et à se battre contre les CRS. L’affaire a dégénéré à coups de bombes lacrymogènes.

Rebelote sous le viaduc du pont des Arts, où des bombes lacrymogènes ont été lâchées en masse. Et bien entendu, la place de la Nation n’a pas échappé à la règle : déluge de lacrymogènes au milieu duquel s’est posé un hélicoptère !

Bombes lacrymos
Toutes les bombes lacrymogènes utilisées par les policiers

Bien entendu, ces échauffourées ont fait les choux gras des médias.

Voici ce qu’on peut lire dans Le Monde :

« A Paris, de violents heurts ont opposé dans l’après-midi la police à des manifestants lors du défilé contre la loi Travail. A l’entrée du pont d’Austerlitz, sur la rive gauche de la Seine, plusieurs dizaines de manifestants ont lancé des bouteilles, des pavés et des extincteurs contre les forces de l’ordre, qui ont riposté à coups de gaz lacrymogènes. Ces incidents ont interrompu la progression du cortège, qui n’avait pas encore passé le pont, et provoqué l’arrivée de CRS en renfort. »

Le Figaro relaie la conférence de presse du préfet de police de Paris, Michel Cadot, qui a dénoncé les « exactions nombreuses » et les « violences inqualifiables » des « casseurs ». Des individus « organisés et méthodiques, cagoulés et casqués » maîtrisant « les techniques pour enlever les pavés » et les utiliser comme « projectiles pour attaquer les forces de l’ordre ». 

Charge policière
Une charge policière dans un nuage de gaz lacrymogène

La Préfecture dénombre 9 fonctionnaires blessés et 21 interpellations. Aucun chiffre sur les manifestants blessés, dont le nombre est évidemment bien plus difficile à estimer. Mais de nombreuses personnes avaient le visage ensanglanté.

Le syndicat étudiant Unef a dénoncé  « un usage disproportionné de la force par la police » et « exigé » notamment l’arrêt de l’utilisation des flashballs par les forces de l’ordre lors des manifestations contre la loi Travail.

Toujours sur Twitter, Manuel Valls s’efforce (un peu) de ne pas mettre tout le monde dans le même panier. « Je condamne avec force les violences d’une MINORITÉ d’irresponsables. Ils devront rendre des comptes devant la justice. Soutien aux policiers ».

Une précision qui a toute son importance. Ces casseurs ne sont en aucun cas liés à Nuit Debout. Mais les amalgames sont trop rapides et discréditent le mouvement.

Pour voir les images « positives » de la manifestation, c’est par ici.

EDIT : Gazette Debout n’est pas et n’a jamais été le média officiel de Nuit Debout. Lire notre mise au point ici. 

Gazette Debout. 

Crédits photos:

  • Bombes lacrymos: Nuit Debout
  • Charge policière: Nuit Debout
  • Manif 28 avril: Gazette Debout

19 réactions sur cet article

  • Pingback: Revue de presse 29 avril #60Mars – Gazette Debout

  • 29 avril 2016 at 13 h 11 min
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    Qui a écrit cet article et au nom de qui ?

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    • 29 avril 2016 at 15 h 01 min
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      C’est la Gazette Debout, au nom de la Gazette Debout, un journal qui tente de parler de Nuit Debout avec un autre angle et de façon collaborative. On cherche d’ailleurs des témoignages de gens qui étaient à la manifestation, donc si cela vous intéresse, écrivez-nous 🙂

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      • 29 avril 2016 at 16 h 45 min
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        « un autre angle », c’est de citer Le Monde et Le Figaro ? Effectivement, côté « collaboratif » ça se pose là.

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    • 29 avril 2016 at 16 h 52 min
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      Mais qui êtes vous pour juger ceux qui utilisent d’autres moyens d’action que vous ? Personne à Nuit debout ne vous a mandaté pour condamner ceci ou cela. La moindre des choses est de faire comme cette porte-parole de la coordination étudiante qui a refusé de répondre aux sommations des journalistes qui lui enjoignaient de condamner les violences. Ce n’était pas son rôle et elle l’a fort bien dit.
      La moindre des choses, si l’on n’est pas d’accord avec les moyens utilisés par ceux qui utilisent d’autres moyens que vous est d’adopter une attitude de neutralité bienveillante.
      Est-ce qu’on vous traite de boy scouts ou de baba cools inoffensifs pour le système ou bien de nuisibles à la lutte en raison de votre manque de radicalité ? Non, alors fermez votre claque-merde.

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  • 29 avril 2016 at 13 h 48 min
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    Ce texte a-t-il été validé par l’AG ? Cela m’étonnerait, et il est malgré tout repris par tous les médias. Très beau boulot……

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    • 29 avril 2016 at 15 h 02 min
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      Nous ne sommes pas l’organe de presse de Nuit Debout. Nous sommes un journal collaboratif où tout le monde peut s’exprimer sur Nuit Debout. Envoyez nous votre témoignage si vous estimez que l’article ne reflète pas la réalité. Bonne journée.

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      • 29 avril 2016 at 16 h 55 min
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        Désolé, mais en utilisant l’étiquette « Gazette debout », vous semblez représenter l’expression du mouvement. Si ce n’est pas le cas, changez d’appellation au lieu d’entretenir la confusion. Une confusion dont profitent les médias de merde, trop heureux d’introduire des germes de division dans le mouvement.

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  • 29 avril 2016 at 15 h 13 min
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    Cet article est honteux et c’est lui discrédite complètement le mouvement. Depuis quand on se désolidarise des « casseurs » je mets des guillemets parce que vous reprenez tout ce que la presse dominante rapporte. A croire que ceux qui ont écrit l’article n’y était pas ou alors veulent pourrir le mouvement. Non vous avez vu les agressions policières ou pas ? Vous avez vu les provocations des flics ? J’ose espérer que l’article n’a pas été validé en AG.

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  • 29 avril 2016 at 16 h 14 min
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    Ouha ! On voudrait diviser le mouvement on ne s’y prendrait pas autrement… Qu’est ce qui vous permet d’affirmer que les gens qui ont affronté la police hier n’ont pas lieu de citer à Nuit Debout ? J’y ai vu des milliers de personnes, de tout âges, de tous styles.
    La prochaine fois abstenez vous d’exposer votre avis de facon aussi péremptoire.

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  • 29 avril 2016 at 16 h 27 min
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    Ces casseurs ne sont en aucun cas liés à nuit debout… Pas très malin cette phrase. Il faudrait préciser de qui vient cette remarque. Vous donnez malheureusement l’impression d’être les représentants de nuit debout et de parler en son nom. Étant donné les débats qu’il y a eu en AG au sujet de la violence, je ne comprend pas qu’on puisse écrire ça. C’est très dommageable je trouve, plus que les casseurs eux même.

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  • 29 avril 2016 at 16 h 38 min
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    Alors si vous n’êtes pas « l’organe de presse de Nuit debout », qui êtes-vous au juste pour décider de qui est « liés » ou pas ?

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  • 29 avril 2016 at 16 h 51 min
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    Ce ne sont pas les violences qui discréditent le mouvement. Admettons d’une part ce fléchissement de la mobilisation,admettons par ailleurs qu’il est difficile pour les organisations syndicales de ne pas être débordées,admettons aussi que le stress des fonctionnaires de police est une réalité liée à leurs conditions de travail, admettons enfin qu’il faut recentrer le débat sur ses véritables objectifs, plutôt que de se focaliser sur un artificiel combat jeunesse/police qui ne fait pas avancer les choses.

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  • 29 avril 2016 at 16 h 52 min
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    Dénoncer les casseurs n’est pas dans les habitudes de Nuit Debout. Parlez d’eux plutôt que de l’attitude des forces de l’ordre participe à la division des luttes alors que l’objectif est la convergence. Laissez donc aux grands médias les joies des amalgames, ne participez pas aux classements des militants entre les gentils et les méchants. L’article est très loin de ce que j’ai pu entendre pendant les AG justement sur la question de la violence. Si on doit dénoncer la violence, alors parlons de celle des forces de l’ordre, de celle de la classe politique qui choisit de parler de la casse plutôt que de la loi travail, de celle du patron d’air France qui s’augmente en plein plan social, etc…
    Une manifestation n’est pas un défilé festif, c’est l’expression d’une colère. Et la colère a ses origines, que les médias se gardent bien d’aborder…

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  • 29 avril 2016 at 17 h 18 min
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    Salut,

    C’est effectivement attristant de voir que les médias reprennent cet article, en affirmant qu’il représente nuit debout.

    Ce serait judicieux de préciser que c’est uniquement en votre nom que vous dites ça, à l’avenir.

    Vous savez bien que les autre media aime déformer.

    Biz

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  • 29 avril 2016 at 18 h 10 min
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    « Ces casseurs ne sont en aucun cas liés à Nuit debout »
    Au nom de qui parlez vous? Des pretendus « casseurs »? De Nuit debout?
    Si vous ne parlez qu en votre nom propre utilisez-le, c est simple : « Ces personnes ne sont en aucun cas liés à Ga zette debout. »

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  • 29 avril 2016 at 21 h 21 min
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    franchement, si c’est pour répéter ce que disent tous les médias mainstream toute la journée, c’est pas la peine d’en rajouter…! et à part le monde, le figaro et manuel valls, ca vous intéresse ce qu’en pensent les gens de nuit debout? en plus je comprends pas bien les premiers mots, « vie de la nuit », qd après vous ne parlez que de ce qui c’est passé dans la manif contre la loi du travail… je pense que ce petit article participe comme les autres à discréditer nuit debout, en continuant à faire croire que « les activistes » comme vous les appelez en début d’article, puis « casseurs » en fin d’article (sic), ne viennent pas sur la place de la république à paris, ne discutent pas avec les autres, ne participent pas aux commissions et ne prennent pas la parole. Hallucinant.

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