Nuit Debout Marseille répond au journal Le Monde

DROIT DE REPONSE – Plusieurs participants de la Nuit Debout Marseille du 54 Mars (23 avril) aux Flamants (XIVe) se rejoignent et utilisent leur droit de réponse au regard d’un article de presse paru sur leMonde.fr. Ils considèrent cet article, publié quelques heures après cette agora, comme non représentatif de cette rencontre. (Gazette Debout avait publié le témoignage d’un participant.)

L’assemblée de samedi aux Flamants s’est déroulée de 18 h jusqu’à 22 h sans interruption, et a rassemblé en majorité des personnes du centre-ville ainsi que les acteurs associatifs du quartier. Les échanges qui ont eu lieu ont évolué au fil de l’agora et ont fait émerger des remarques pertinentes et partagées par tous.

La fertilité de cette rencontre est avérée, car les participants ont pu s’exprimer sur une réelle volonté de convergence (d’ailleurs la conjugaison de ce verbe a même été chantée en chœur par l’assemblée). Des voix pertinentes se sont levées pour porter les revendications propres aux habitants du quartier des Flamants. Il a notamment été question de la trahison ressentie par les habitants à l’égard des politiques et des institutions, mais aussi de questions plus précises telles que les règlements de comptes dans les quartiers, l’homophobie, les violences policières, et l’islamophobie subies par les habitants. La situation d’un jeune homme placé en détention au centre de rétention administrative du Canet (XIVe) alors qu’il est présent en France depuis seize ans a été tout particulièrement évoquée (manifestation prévue le samedi 30 à 15 h devant le centre).

Un exemple révélateur de la qualité des échanges a été le débat mené sur le terme de « quartiers nord » que beaucoup de participants de l’agora rejettent pour parler de « quartiers » ou « quartiers populaires ». Il a été débattu que ce terme « quartiers nord » était symbolique d’une volonté d’exclusion de la part de certains théoriciens politiques voulant faire le buzz en clivant les habitants d’une même ville. Il est dommageable que ce débat de fond ne soit nullement abordé dans l’article en question sur le site du Monde, qui préfère au contraire réutiliser le terme « quartiers nord » dès son titre.

De plus, cet article laisse la sensation d’un journaliste sportif qui voudrait résumer un match au déroulement de ses premières minutes. Ainsi il n’est nullement noté que lors de l’avancée de l’agora de nombreux acteurs ont exprimé le souhait de refaire une deuxième soirée mieux organisée. Par ailleurs vers 21 h, sous l’impulsion d’une militante associative (nommée dans l’article du Monde), plusieurs personnes se sont mises à chanter. Il a été entonné Joe Dassin, Aznavour, une chanson occitane, une autre basque, et plusieurs chants militants notamment en faveur des sans-papiers. Alors pourquoi ne pas évoquer ce qui nous a réunis ce soir-là ?

Il est à mentionner que Nuit Debout Marseille produit suite à chaque assemblée un compte-rendu, disponible sur son site nuitdeboutmarseille.fr.

Bien entendu, nous reconnaissons les quiproquos qui ont pu avoir lieu en matière d’organisation et qui ont pu être ressentis en début d’assemblée. Ceux-ci sont principalement liés à une volonté d’appropriation de l’évènement par une personne en particulier, et nous le dénonçons. De fait, il est également dommageable qu’il n’y ait pas eu d’informations en amont à propos de l’organisation de l’assemblée de Pas Sans Nous, qui s’est déroulée le matin même et a réuni 200 personnes des quartiers. Nous tenons à rappeler que nul n’a le droit d’imposer une idée absolue et orientée politiquement de ce qu’est Nuit Debout à Marseille.

Dans l’impulsion du mouvement national, Nuit Debout Marseille désire généralement communiquer sur ses actions par les médias qu’elle a vu naître, Radio Debout et TV Debout, ainsi que par les médias associatifs et militants eux-mêmes acteurs de la lutte qui se joue aujourd’hui. De façon générale, nous faisons une claire distinction entre médias indépendants (bénévoles ou financés par les lecteurs) et médias dépendants (de revenus publicitaires ou de l’État). Cela dit, nous invitons l’ensemble des journalistes à privilégier une communication claire et complète lorsqu’ils relaient les actions de Nuit Debout Marseille. Et surtout nous les invitons à rester attentifs aux intentions de leurs interlocuteurs, notamment quand ceux-ci viennent vers eux en se réclamant du mouvement, souvent pour n’entamer qu’un jeu de séduction et faciliter des désirs d’ascension personnelle.

Nuit Debout se veut un mouvement horizontal où chacun est invité à participer. La multiplicité des avis et l’intelligence collective y priment sur la présence d’un porte-parole ou d’un chef. Précisément car nous pensons que c’est ce dernier système qui fait (avec la complicité de nombreux médias ayant oublié leurs devoirs initiaux) que notre démocratie est aujourd’hui en réel danger.

Renaud D, Romain, Xavier, Fatima Mostefaoui (citée dans l’article), Gabin, Florian B, Guillaume, Eric M, Mélanie, Margot, Lætitia, Isabelle, Antoine, Nora, Paul, Frank… qui étaient présents aux Flamants, ainsi que les autres sympathisants de Nuit Debout Marseille non présents ce soir-là qui se retrouvent dans ces idées.

Crédits photos:

  • Indignez-vous: Flo

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