Manifestation du 28 avril : conseils pratiques

Une intersyndicale nationale et plusieurs organisations de jeunesse appellent à une nouvelle journée de grève interprofessionnelle et de manifestations le jeudi 28 avril.

Un cortège qui va être suivi par de nombreux nuitdeboutistes. L’occasion pour la Gazette de rappeler quelques conseils pratiques.

Quelques conseils avant la manifestation

  • Évitez de venir seul. Mieux vaut rester en petits groupes, voire former un binôme qu’on ne lâchera pas en cas de problème.
  • Bien préparer son sac. La fouille des affaires personnelles est assimilée à une perquisition. Seul un officier de police judiciaire ou un gendarme peut fouiller dans les effets personnels d’une personne en cas de flagrant délit, de commission rogatoire ou d’enquête préliminaire (consulter ce site pour plus de détails sur les conditions de fouille). Dans votre sac, il est conseillé de rien posséder qui puisse être incriminant. Pas de drogue bien entendu, mais pas non plus d’objet pouvant être considéré comme une arme (couteau, cutter). Si l’Officier de Police judiciaire considère qu’il s’agit d’une infraction, il pourra enquêter dessus, ou rajouter ce point à l’enquête qu’il mène.
  • Du sérum physiologique. Indispensable pour se laver les yeux en cas de bombe lacrymogène.

Pendant la manifestation

  • Restez calme. La tension monte souvent très vite. Le plus important est d’éviter de courir ou de crier inutilement. Tâchez de canaliser votre peur. Il faut rester attentif aux autres manifestants, surtout aux membres de votre groupe.
  • Atténuer les effets des bombes lacrymogènes. Ces effets sont souvent très localisés. Il suffit de se décaler de quelques mètres pour ne plus être dans le nuage toxique. Il faut à tout prix éviter de se toucher les yeux et la bouche avec des mains ou des vêtements contaminés. Rincez la peau à l’eau le plus vite possible et les yeux avec du sérum physiologique.
  • Ne pas dissimuler son visage. Dissimuler son visage dans une manifestation est passible d’une amende de 1500 euros. Dans les faits, on est rarement poursuivi pour cela à titre autonome, mais le plus souvent comme circonstance aggravante d’une infraction liée à la manifestation (ex : attroupement non autorisé, non dispersion, etc.).
  • En cas d’arrestation. Restez calme et poli pour éviter d’être accusé d’outrage à agent et de rébellion. Si vous n’êtes pas en mesure de prouver votre identité, vous pouvez être conduit au poste pour une vérification.

Après la manifestation

  • La vérification d’identité. En cas d’arrestation, la durée maximale du contrôle d’identité est de 4 heures. Il est obligatoire de décliner son identité mais aucune peine n’est prévue en cas de refus. Donner une fausse identité est un délit, passible de 7500 euros d’amende. On peut toutefois se « tromper » d’une ou deux lettres en donnant son nom. Mais mieux vaut ne pas en abuser.
  • La garde à vue. Sa durée maximum est de 24 heures et peut se prolonger jusqu’à 48 heures sur autorisation du procureur. Les raisons de la prolongation sont les mêmes que celles du placement initial (lire ici pour les détails).
  • Contacter un avocat. Vous avez le droit de faire appel à un proche et un avocat avec qui vous aurez un entretien de 30 minutes. Vous pouvez aussi demander à voir un médecin. De quoi faire constater d’éventuelles violences policières (ou leur absence) ; le cas échéant, il faut aussi faire établir un autre certificat dès qu’on sort. En cas de violences postérieures, il faut se rendre chez le médecin dès qu’on sort de garde à vue pour constater les violences qui s’y sont produites.
  • « Je n’ai rien à déclarer ». C’est la seule expression à employer en cas d’interrogatoire. En cas de pression il faut tenir bon et surtout ne pas dire « je ne sais rien », ce qui est considéré comme une déclaration.
  • Le procès-verbal. Bien relire son procès-verbal avant de le signer pour être sûr que ses déclarations ont été correctement reprises. N’hésitez pas à modifier vous-même les passages qui posent problème. Si vous n’êtes pas d’accord avec le procès-verbal, vous pouvez refuser de signer. Il n’y a aucune conséquence relative au refus de signature, ni contre le prévenu, ni d’ailleurs à son avantage.
  • Les photos et empreintes. Refuser les photos d’identité, les prises d’empreintes digitales et le fichage ADN est un délit passible de 15 000 euros d’amende maximum et un an de prison. Mais dans les faits, les poursuites ne sont pas systématiques. Si il n’y a pas de suites à l’affaire, le refus n’est généralement pas poursuivi. C’est un acte militant.
  • Le numéro en cas d’urgence. Veillez à noter quelque part ou apprenez par coeur le numéro de la Legal Team : 07 53 82 19 10. Ils sert à communiquer les informations au collectif de défense pour ceux qui n’ont pas été arrêtés.
  • Ceux qui ont été arrêtés peuvent donner le nom de ces avocats : Dominique Tricaud, Alice Becker, Raphael Kempf, Ainoha Pascuale.

Merci à l’équipe des #avocatsdebouts (en particulier Mattéo) pour son aide.

La Gazette

Crédits photos:

  • Grève générale: Stéphane Burlot / DR

Une réaction sur cet article

  • 28 avril 2016 at 1 h 12 min
    Permalink

    Bonjour,
    Quid des téléphones portables en cas d’arrestation/de rétention pour vérification d’identité ?
    Sont-ils généralement confisqués ? fouillés ?
    Un conseil serait alors de les éteindre ou de mettre en place auparavant un verrouillage de l’écran de veille. Je ne pense pas qu’on puisse vous obliger à le déverrouiller.

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