Préambule à la grève générale

« Il se passe quoi ici ? » me demande un Parisien à l’accueil de Nuit Debout. Il est 16 h 30, nous sommes le 50 mars, 19 avril 2016 pour ceux qui n’ont pas pris le rythme de la nouvelle année calendaire. Je tente une réponse :

« Le mouvement Nuit Debout veut reconquérir l’espace public et la parole citoyenne. Les après-midis, les commissions travaillent à la rédaction d’une Constitution Debout, de nouvelles lois… Le soir, les participants organisent une grande Assemblée Générale où les projets des commissions sont soumis à l’approbation du public. Il y a également des stands (Droit au Logement, Consultations Juridiques, Biblio Debout, Infirmerie Debout, Cantine Debout…). La nuit, les plus motivé(e)s dorment sur place pour occuper le terrain, en signe de protestation contre le système. »

Mais, c’est une utopie, ça ne marchera jamais ce truc !

Oui, c’est une utopie, mais les gens peuvent rêver, non ?! D’ailleurs, 123 villes françaises ont déjà emboité le pas de ce Rêve Général + d’autres villes européennes.

Mais, après, Nuit Debout va faire quoi ? Parce que les gamberges, c’est bien beau mais c’est quoi le but ? Vous croyez que vous allez tout renverser ?!

Pour l’instant, Nuit Debout a 20 jours. Elle profite de ce présent qui permet aux gens de se retrouver, de communiquer en toute liberté et de s’exprimer…

 Ils disent quoi les gens ?

Ils témoignent de ce qui se passe dans leur entreprise, autour d’eux… Ils lisent des poèmes, parfois, ils balancent leur rancœur…

Ah, c’est un genre de thérapie de groupe alors ?! Ce sont tous les déçus de Hollande qui se retrouvent ici.

Nuit Debout est apolitique.

C’est qui le porte-parole ?

L’éthique Nuit Debout se base sur un principe d’horizontalité (chacun à la parole).

C’est mal connaître la nature humaine. L’homme est un animal qui veut toujours se placer. Il doit être éduqué pour évoluer.

Justement Nuit Debout réapprend aux gens à redevenir vivants. A ne plus être des pions qui subissent la fatalité en courbant la tête. Cela passe par un sas de décompression mais, derrière, chacun est libre de participer, comme il veut, comme il peut, à la création d’un monde meilleur.

Pour que ça marche, il faudrait que tout le monde se mobilise et rallie la cause de #NuitDebout : les salariés, la police… Il faudrait une grève générale où tout le monde, moi compris, débraie pour dire « ça suffit ! Le monde n’a jamais été aussi riche mais l’argent est mal réparti ». Il faut apprendre à partager et avancer sur un terrain plus spirituel.

Et bien voilà, tu as tout compris : Nuit Debout c’est exactement cela ! Une future (g)rêve générale !

L’intervieweuse interviewée, Gazette Debout.

La personne concernée nous a autorisé à rapporter cette conversation mais a préféré garder l’anonymat. Pour en savoir plus, cliquez ici

Crédits photos:

  • Grève générale: Stéphane Burlot / DR

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